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LICORICE PIZZA

de Paul Thomas Anderson ***

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Avec Alana Haim, Cooper Hoffman, Bradley Cooper, Sean Penn

Un garçon de 15 ans qui en paraît 20 et une fille de 25 qui en paraît 17 se rencontrent. Gary est en seconde et Alana est l'assistante du photographe le jour de la fameuse photo de classe.

Cela se passe en 1973 dans la banlieue de Los Angeles. Gary n'a pas froid aux yeux, il aborde Alana et lui assure qu'elle sera la femme de sa vie et qu'il l'épousera. Elle commence par repousser vertement le garçon qu'elle considère comme un bébé mais amusée puis intriguée par son aplomb elle accepte de le revoir. Gary se vante de son expérience en tant qu'acteur et Alana accepte de lui servir de chaperon pour l'accompagner à New-York pour participer à une émission de télévision.

Voilà, cela paraît foutraque et désordonné et ça l'est et le restera tout au long des deux heures quinze. Très fan des films de Paul Thomas Anderson aussi différents que possible, je me suis précipitée sur celui-ci avec impatience et gourmandise. J'en suis sortie déçue de tant d'informations à ingurgiter comme un Once upon a time in San Fernando survitaminé et parfois indigeste. Mais plusieurs jours après la projection, je dirais qu'il a un bon effet kiss-cool. J'y pense encore et les images me reviennent par flash anarchiques mais pas déplaisants.

Je dois dire que ce qui motive surtout mes *** c'est un acteur. Dans le rôle principal de Gary, PTA a choisi Cooper Hoffman. Je ne connaissais pas son nom avant le film et pendant toute la projection je me suis dit : mais qu'est-ce qu'il ressemble à Philip Seymour Hoffman !... Et pour cause. Philip (ex acteur fétiche de PTA) et Cooper sont père et fils et si le jeune homme a la lourde charge de succéder à un père acteur exceptionnel, je pense que ce dernier serait bien fier de son rejeton tant il illumine ce film de son enthousiasme, son sourire et sa présence charismatique. Et pourtant ce n'est pas gagné. Grasouillet, roux, peau plus qu'imparfaite, affublé d'une coupe de cheveux (gras) et du look seventies pas très valorisant Gary/Cooper (lol) a aussi eu comme sa partenaire la consigne d'apparaître à l'écran sans le moindre maquillage. De ma vie je crois que je n'ai jamais dû voir autant de boutons dans un film. Ce choix n'enlève rien au charme du garçon et à son jeu incroyable pour un premier rôle écrasant qu'il partage avec Alana Haim chanteuse californienne dont c'est également la première apparition au cinéma et dont la prestation fait couler beaucoup d'encre il me semble. A noter que toute la famille de la jeune femme joue ici son propre rôle (ses parents et ses soeurs). On aperçoit également le père de Leonardo DiCaprio et des personnages qui existent vraiment comme Jon Peters (petit ami de Barbra Streisand (attention à la prononciation) à l'époque) interprété par Bradley Cooper qui offre une partition hilarante, délirante qui aurait pu être coupée au montage tant elle n'apporte rien à l'histoire mais ce film est ainsi fait, de tas de "choses" qui ne servent à rien pour l'intrigue. Comme le moment Sean Penn, agréable, un peu drôle mais moins que celui de Bradley mais parfaitement inutile. Sauf à faire courir le couple de tourtereaux. 

Car oui, on court énormément dans ce film. L'un vers l'autre et dans des directions opposées aussi parfois pour finir par se retrouver car tel est leur destin on n'en doute pas. Mais tout ce tintouin un peu fatigant et pas toujours limpide surprend. Les tentatives entreprenariales (vente de waterbeds  puis de flippers) de Gary (à 15 ans rappelons-le) ne sont guère intéressantes et alourdissent l'histoire sans qu'on sache jamais sur quelle durée elle nous est contée. Alana a quand même deux liaisons décevantes avant de retrouver Gary et participe à la course à l'élection d'un candidat sénateur qui ne peut affirmer son homosexualité.

Alors, teen-movie, rom-com, aperçu ou nostalgie du milieu holywoodien et de la société américaine des années 70 ? On ne sait pas quel sens donner à ce chaos désorganisé. Pas de quoi donner envie de goûter une pizza à la réglisse...

A noter, seventies obligent, une bande originale à tomber de bonheur jusqu'au générique inclus et une scène où Alana conduit un camion en panne d'essence, donc moteur éteint, en marche arrière et dans des rues en descente. Je me suis accrochée au fauteuil !

Commentaires

  • Bonsoir,
    je suis très tentée par ce film, mais je pense qu'il ne va pas être programmée dans ma campagne...
    Bisous

  • Ah dommage. Il faut pouvoir se faire une opinion sur ce genre d'ovni.

  • Grosse envie. Je pense que j'irai après "Mes frères et moi". Faut que je fasse viiiiiiiite !

  • Oui fais vite car je crois que seuls les cinéphiles se précipitent.

  • Vu le même jour en salles avec "... Bojangles", et quel magnifique mercredi ça a été !... PTA signe un magnifique film, nostalgique, drôle et tendre et effectivement une B.O. magnifique

  • Une petite déception sur le côté foutraque mais j'ai aimé les acteurs.

  • Comme vous, un peu mitigées mais charmées par les acteurs

  • C'est quand même long et pas toujours pertinent.

  • J'ai plus aimé que toi je crois. "Un garçon de 15 ans qui en paraît 20 et une fille de 25 qui en paraît 17", ça m'a frappé aussi (comme le Gary/Cooper que j'ai mis dans mon article avant de lire le tien) mais j'ai vérifié : ils ont 12 ans d'écart en vrai !
    Je t'avoue que le jeune Hoffman m'a bien plu mais sans me rappeler son immense père. Par contre, la benjamine des Haim m'a cueilli. Je connaissais vaguement le groupe mais je n'ai fait le lien qu'après, en découvrant que les sœurs jouaient aussi dans le film.
    Et puis il y a L.A., solaire dans sa médiocrité banlieusarde, magnifiquement happée par les seventies de PTA.
    Comme tu dis, un bel effet kiss très cool.

  • En effet, même les 12 ans d'écart ne se voient pas tant elle fait jeune Alana.
    Et Cooper n'atteint pas encore les sommets de son père mais il m'a beaucoup plu, il n'a pas son coté sombre mais plutôt solaire je trouve. Il est radieux ce garçon.
    J'ai trouvé le "grain" déplaisant. Je sais que c'est une technique que j'appelle pellicule sale mais je n'ai pas envie de chercher de quel matos et technique il s'agit.

  • PTA tourne en argentique, un des derniers avec son pote Angelino Tarantino. la photo est souvent surexposée, un côté blafard dans l'arrière plan dans certaines scènes réglées par PTA lui-même d'ailleurs. Je trouve que ça colle avec l'image que l'on garde de cette époque (j'étais tout jeunot alors je me fie à mes vieilles photos un peu passées). Je t'avoue que ça ne m'a pas dérangé. Je suis sûr que tu le reverras et que tu aimeras plus la prochaine fois.

  • Merci pour ces précisions techniques.
    Moi j'aime les images propres et le moins trafiquées possibles. Le grisouille marronasse pour les années 40 ça m'agace. Revoir Un long dimanche... constamment ocre jaune, j'ai trouvé ça pénible même si ça donne un style.

  • Je ne te donnerai pas tort sur l'abus de filtres chez Jeunet. Ce style m'horripile.
    PTA n'est pas tout dans ce registre visuel là. Pas d'images trafiquées mais plutôt un jeu de lumières (un boulot de chef op quoi).

  • Oui on est loin du côté Jeunet et ses images vert de gris (il doit aussi y avoir du boulot... et on évolue car je trouvais cela tellement "beau" il y a des années !), mais bon, je ne suis pas fan non plus du style artistique de Chef Op de Monsieur PTA.

  • Bonjour Pascale
    J’ai passé un excellent moment Ils courent beaucoup en effet :-)
    Parfois un peu foutrac (fourre-y-tout) mais les personnages sont attendrissants
    Et l’ambiance de ces US où tout est possible
    La bande son Trop bien
    Je le recommande

  • J'ai passé un très doux moment devant ce film. Mon premier de l'année ! Oui Gary est épatant !

  • Je n'ai pas trouvé ça doux du tout mais plutôt agité. Gary est EXTRA.

  • Rebonjour Pascale, pour mon retour au cinéma, j'ai commencé avec ce film et j'ai été passablement déçue même si j'ai trouvé les deux acteurs principaux très bien. Bonne après-midi.

  • Rebonjour Pascale, pour mon retour au cinéma, j'ai commencé avec ce film et j'ai été passablement déçue même si j'ai trouvé les deux acteurs principaux très bien. Bonne après-midi.

  • Quel plaisir j'ai pris à découvrir ce Licorice Pizza...
    Pour l'ambiance seventies, surtout... Pour la bande son, aussi. Pour le fils de son père que j'ai beaucoup aimé...
    Je ne connaissais pas (enfin je crois pas) le groupe de ces trois sœurs Haim...

    Enfin pour revenir au film, j'ai beaucoup aimé ce "foutraque". Ca part un peu dans tous les sens, on comprend pas forcément tout, ni même les rôles des uns et des autres sur la cohérence du film, (et puis si tu supprimes Sean Penn parce qu'il n'apporte rien, Bradley Cooper parce qu'il n'apporte rien, Tom Waits parce qu'il n'apporte plus rien, il ne reste plus grand monde, alors que ce sont quand même de beaux clins d'œil pour un petit film indépendant, mais ce genre de copinage a du bon, fin de la parenthèse qui a été un peu longue) mais il y a une telle énergie, un tel sourire que j'ai simplement envie de le revoir (alors que je l'ai vu hier soir)

  • Le fils de son père est effectivement formidable.
    Je pense que les guest stars sont là pour le fun et ça fonctionne relativement.
    J'ai préféré la seconde vision alors n'hésite pas.

  • Moi je l'ai revu et ce fut avec le même plaisir.
    Je te conseille aussi l'écoute des albums des soeurs Haim, clipées par PTA.

  • C'est bien dans mon intention... Découvrir Haim... et en attendant je me refais quelques albums de Tom Waits ;-) (cela dit, j'ai pas besoin d'excuses pour me refaire du Tom)

  • Avec Tom, c'est jamais Closing Time.

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