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LE MONDE D'HIER

de Diastème ***

LE MONDE D'HIER de Diastème, cinéma, Léa Drucker, Denis Podalydès, Benjamin Biolay, Alban Lenoir,

Avec Léa Drucker, Denis Podalydès, Benjamin Biolay, Alban Lenoir,

La Présidente de la République Elisabeth de Raincy ne se représente pas pour un deuxième mandat. Mais à trois jours du scrutin son secrétaire général Franck L'Herbier lui apprend qu'un scandale en provenance de Russie va totalement discréditer son successeur laissant toute la place au candidat d'extrême droite.

Timing impeccable pour ce film qui sort quelques jours avant que notre sort soit de nouveau scellé pour nous qui sommes aussi et plus que jamais aux portes de l'extrême droite. La démocratie est en danger et (une partie de) la France a peur comme aurait pu dire jadis ce cher Roger Gicquel.

La première partie est plutôt réussie. On suit de très très près une Présidente juchée sur des talons de douze, raide dans son tailleur impeccable. On ressent l'immense solitude de cette femme dont le mandat n'a pas dû être une réussite puisque son secrétaire lui balance : "la plus grande partie de la France te déteste". Elle est pourtant très entourée par une cour énamourée qui l'appelle Elisabeth, la tutoie tout en lui donnant du Madame la Présidente quand elle l'ordonne ou que la situation l'exige. On trouve dans son entourage proche son secrétaire général, sans doute (pas très) secrètement amoureux, son premier ministre tout acquis à sa cause et conscient de l'agonie de ce quinquennat. Et surtout son garde du corps, d'une intense, discrète et parfaite présence rassurante, qui la comprend d'un mot ou d'un regard. Et là on rêve d'être Présidente de la République pour avoir Alban Lenoir disponible H24, prêt à nous enlacer quand on vacille.

La vision de la politique du réalisateur semble très documentée et dystopique. Elle n'est pas des plus optimistes, le candidat successeur (Jacques Wéber) a l'air d'un guignol sans colonne vertébrale et le candidat de l'extrême droite (mon Gilou d'Engrenages) un opportuniste toujours prêt à s'engouffrer à la moindre défaillance. Et ce que propose le secrétaire général à la Présidente pour éviter le scandale qui couve, qu'elle refuse d'abord puis finit par accepter, on préfère ne pas le savoir... Voir évoluer ce petit monde sous les ors de le République le rend encore plus déconnecté de la réalité. La dame déambule dans des couloirs interminables lourdement moquettés pour se rendre d'une pièce à l'autre, chacune surveillée par un garde immobile et désoeuvré. Toute cette partie documentée et sérieuse sur l'exercice et la solitude du pouvoir étoffée par un suspense autour du résultat du scrutin est la plus intéressante et réussie.

Le film se casse un peu la figure quand il s'agit d'évoquer la vie privée des personnages qui finit par devenir envahissante et guère passionnante. A cela s'ajoute une accumulation de rebondissements et catastrophes qui viennent alourdir et décrédibiliser le film qui jusque là se tenait bien. Malgré tout, on reste attentif jusqu'à l'issue. Et bien sûr, tout peut arriver en quelques jours mais un attentat, une maladie, un suicide, on a envie de dire : n'en jetez plus la cour est pleine. Sans parler mais en en parlant quand même des invraisemblances vraiment lourdingues : un désaccord avec l'Allemagne se résoud en quelques minutes chrono au téléphone, la Présidente qui fait visiter la salle Jupiter au candidat de l'extrême droite, la 1er ministre qui véhicule la fille délaissée de la Présidente... S.T.O.O.O.O.P.

Au crédit du film il faut noter l'interprétation balèze de Léa Drucker, totalement crédible (malgré une tendance à avoir un peu trop souvent la larme à l'oeil) qui cache parfois sa fragilité sous une fermeté courageuse et un grand sens du devoir. Autour d'elle Denis Podalydès et Alban Lenoir impressionnent.

Le film est peut-être un appel à ne pas se laisser aller à l'abstention programmée dimanche prochain. A l'heure où l'on nous bassine avec le vote de contestation, le vote de confiance, le vote sanction, le vote par défaut, le vote utile (j'en oublie sans doute), espérons que le vote de conviction ait encore sa petite chance.

Commentaires

  • Je pourrais aller le voir, mais là on est tellement saoulés par cette fausse campagne électorale que j'ai envie d'autre chose. Peut-être après, pour Léa Drucker.

  • Léa et Alban

  • J'avais envie a quelques jours d'une présidentielle de découvrir tout ce qui se trame dans les couloirs du pouvoir.. On suit attentivement Léa Drucker, le secrétaire général et le garde du corps. Mais à la fin trop d'événement s'accumulent et le film perd un peu en crédibilité.. Tu as oublié le vote plaisir...

  • Oui c'est ça. Une super 1ère partie et ça vire au porte nawak.
    Le vote plaisir ? :-))))

  • Plutôt bien aimé, mais c'est vrai aussi que c'est un peu bancal avec des maladresses peu excusables (le coup du Code Civil ou le PC Jupiter) et finalement on reste un peu sur notre faim

  • Oui j'ai bien aimé mais la première partie ne laissait pas imaginer les invraisemblances de seconde partie. Et la maladie, et le suicide, et la salle Jupiter et le règlement du conflit avec l'Allemagne... c'est vraiment trop.

  • Même constat : l'intention, le ton (un peu plombant quand même), l'interprétation, tout est juste. Mais la mule se voit bien chargée tout de même à la fin, même si je comprends l'idée sous-entendue de l'ingérence de plus en plus voyante de l'étranger qui promet de balancer la vidéo sur Gaucher (Weber, excellent), a peut-être facilité l'attentat, et certainement "aidé" à l'arrêt cardiaque de l'ambassadeur en Russie (ce qui ne pourrait pas arriver dans la vraie vie, n'est-ce pas ?...)
    La courte mais délectable apparition de Jean-Jacques Vanier en élu à la poigne un peu ferme lors de l'inauguration du poste de police m'a fait bien plaisir.

  • J'avais oublié la crise cardiaque de l'ambassadeur. Finies les soirées pour lui.
    Oui la mule devait peser bien lourd vers la fin. C'est vraiment dommage car le casting se tient bien.
    Alban Lenoir... coeur, coeur, coeur.
    Vanier était gluant à souhait je trouve :-)

  • C'est sûr qu'Alban Lenoir est plus sympa en garde du corps en costar que la boule à Z chez les skinheads.

  • Alban peut même être une crevette. Mais je le prends comme garde du corps au cas où je vacille, sans hésitation.

  • Doucereux même.
    Mon Gilou ne m'a pas fait très peur.

  • Il m'a fait l'effet d'un vrai monstre à sang froid. Pas le genre à faire des vidéos de chat celui-là.

  • Oui en y réfléchissant, sa froideur et son semi sourire sont glaçants.

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