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NOPE

de Jordan Peele ***

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Avec Daniel Kaluuya, Keke Palmer, Steven Yeun, Michael Wincott, Brandon Perea

Coupures d'électricité, dérèglement climatique, disparitions inquiétantes et non expliquées, la petite zone non-incorporée (partie d'un territoire qui ne fait partie d'aucune municipalité) d'Agua Dulce (Californie) va vivre quelques heures terrifiantes à caractère surnaturel.

Le film est long, pas limpide, on en (j'en) sor(s)t en s(m)e demandant ce que le réalisateur a bien voulu nous raconter, nous expliquer ou nous faire passer comme message, si message il y a. Bref, le genre de film agaçant qu'on ne peut vraiment comprendre qu'en ayant sous le nez le dossier de presse et les intentions du réalisateur. Malgré cela, sans doute parce qu'il est beau formellement et très intrigant, et malgré sa longueur, il se laisse voir sans ennui. Ce qui est déjà beaucoup certes mais peut-être pas suffisant pour un réalisateur attendu à présent comme le Messie par les cinéphiles. Jordan Peele surfant sur la vague des sorties triomphales de ses précédents films (Get out et Us) se permet d'abandonner en chemin une partie de son audience (les blaireaux tels que moi).

NE LISEZ PAS SI VOUS N'AVEZ PAS VU LE FILM : HONTEUX DIVULGACHAGES !

J'ai lu de ci de là qu'il s'agirait d'un acte militant anti-hollywoodien et de rejeter ou de s'interroger sur la société du spectacle (le MAL absolu).

Mouais, ok.

Alors qu'avons-nous ici ? Un père et son fils OJ propriétaires d'un ranch au milieu de nulle part s'occupent de leurs chevaux et les louent occasionnellement pour le tournage de films ou de publicités. Le père meurt accidentellement (un truc tombe du ciel et se plante dans son oeil). La soeur, Em rêve de gloire à Hollywood et souhaiterait plutôt se débarrasser du ranch. Mais lorsqu'en levant les yeux vers le ciel, OJ découvre que les nuages prennent un aspect bizarre et deviennent de plus en plus menaçants, le frère et la soeur (je vous passe les détails) installent un système de télésurveillance (aidés par des geeks) pour s'assurer qu'ils n'ont pas rêvé. Effectivement, les disparations mystérieuses sont le fait d'une entité extra-terrestre qui gobe les gens tout entier via un gros tuyau, une sorte d'intestin géant et viendra les vomir quelques temps plus tard en geyser de sang et de boyaux sur le ranch d'OJ et Em. C'est bien dégueu.

En exergue au film, cette sentence : 

«Je jetterai sur toi des impuretés, je t’avilirai, Et je te donnerai en spectacle.» (Nahum 3:6). Preuve qu'une fois de plus la colère de Dieu va s'abattre sur le pauvre monde. Comme s'il ne suffisait pas qu'on soit entré dans l'Anthropocène en direction vers la 6ème extinction de masse, il faut encore qu'il nous envoie des aliens vengeurs et belliqueux. Mais pas seulement, la 1ère scène du film nous montre le tournage d'une série, Gordy et Compagnie où le chimpanzé vedette, Gordy devient brusquement très énervé et massacre tous les acteurs du film (attention, c'est un peu gore mais Gordy est tordant). A l'exception de Ricky (le charmant Glenn de The walking dead) que l'on retrouve 20 ans plus tard... Je n'ai pas réussi à faire le lien entre cette scène, la série et le reste. Peut-être un autre thème sous-jace t-il ici (du verbe sous-jacer) : l'exploitation des animaux au cinéma ? Mais alors qu'en est-il de la ballerine, espadrille, tatane qui reste en suspension dans l'air et que l'on retrouve également 20 ans plus tard figée dans un cube transparent ? Là, je sèche !

OJ qui n'est pas la moitié d'un... comprend que l'alien n'aime pas qu'on le regarde dans le blanc de l'orifice et qu'il ne s'en sortira que s'il baisse la tête devant la soucoupe qui fait des apparitions de plus en plus fréquentes. Là, j'ai vu clairement que Jordan Peele avait pillé le musée Ed Wood et ressorti la fameuse soucoupe-assiette pour faire office d'engin extra-terrestre. Voilà l'engin à peu près. J'aurais pu vous le dessiner mais bon, ça ira comme ça.

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Comme le bidule s'approche de plus en plus du ranch repeint à l'hémoglobine, OJ, sa soeur et deux acolytes pas peureux vont baisser la tête (mais pas toujours... là, j'ai pas compris non plus, je suis SÛRE que parfois ils lèvent les yeux) et utiliser les chevaux pour tenter de résister et affronter le monstre baptisé Jean Jacket en souvenir d'un cheval qu'OJ a aimé (c'est un sentimental). Je ne vous dis pas s'ils vont réussir.

Oh et puis si je vous le dis.

Oh et puis Nope !

Ah oui, à un moment Em affirme que le jockey sur le cheval du premier "film" du monde qui n'est en fait (mais c'est déjà pas mal) qu'une série de photos en mouvements, serait son arrière arrière arrière grand-père. C'est faux, c'est une fille qui est sur le bourrin et elle s'appelle Annie G. Le cheval on connaît pas son nom. Et le photographe, il est anglais, s'appelle Muybridge et a utilisé le zoopraxiscope et la chronophotographie pour animer l'image. Trop fort. ça fait pas de mal de s'instruire.

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On visite également un très joli parc d'attractions sur le thème des cow-boys, qui aura une importance déterminante lors de la résolution de l'affaire. Mais chut.

Côté acting, c'est pas mal même si OJ (Daniel Kaluuya, le chouchou de Jordan) et Em (la chanteuse Keke Palmer) possèdent un unique trait de caractère : il est introverti (mais alors très très introverti), elle est extravertie (mais alors, très très extravertie) et le fait qu'elle soit homosexuelle n'a strictement aucun intérêt. Les autres... quels autres ?

En résumé, j'ai vu un machin entre Ed Wood et Manoj Night Shyamalan (encore un qui avait tant promis et tant déçu (merci de relire ICI).

J'ai l'air de pas avoir aimé mais en fait je ne pense pas. Ne pas avoir aimé.

Je ne me suis pas ennuyée, je l'ai déjà dit, c'est très beau visuellement et c'est intrigant.

Ah oui je l'ai déjà dit aussi.

Ben écoutez, faites comme vous voulez.

Commentaires

  • Pour un film de genre, il est plutôt pas mal. Je pense qu'aux États-Unis on perçoit plus les allusions à la cause noire, ce qui en fait une œuvre atypique, mais bien dans le style de Peele.

    Quant au photo-montage animé, il s'intitule en réalité "Sallie Gardner at a Gallop", Sallie étant... le nom du cheval, pas de la cavalière :

    https://www.newsweek.com/nope-first-black-movie-star-jockey-1727125

  • Oui je l'ai trouvé plutôt pas mal mais pas de quoi grimper aux rideaux.
    C'est vrai que je n'évoque même pas la couleur des protagonistes. Un défaut de ma rétine qui a tendance à considérer les êtres humains comme des êtres humains contrairement aux étazuniens. Oui c'est pompeux mais c'est ainsi et c'est d'une importance capitale pour Jordan mais tant pis.
    Et bon, je suis mal renseignée pour le galop mais tant pis encore. Selon mes sources, la cavalière s'appelle Annie et le cheval Occident, mais j'ai du mal comprendre.

  • Je te confirme, ce film n'est ABSOLUMENT pas pour toi :-)

  • ATTENTION AUX VILES REVELATIONS QUE JE FAIS DANS CE COM :
    J'ai l'impression que tu l'as regardé "dans le blanc de l'orifice" ce film, un peu trop plus ne plus vraiment savoir quoi en penser. Je ne te donnerai pas tort sur les personnages, particulièrement sur cette sœur qui m'a un poil irrité, tout comme j'ai trouvé ce Antlers Holst amateur de documentaire animalier assez lourdement caricaturé. Par contre, mise en scène au top, bébête fabuleuse, musique de Michael Abels bien fichue. Il fallait oser cette vision endoscopique de l'alien, redoutablement effrayante sans en faire trop.
    Pour info, le truc qui se plante dans l'œil de Otis Senior est une pièce de monnaie avec inscrit dessus l'ironique et fameux "in god we trust".
    Et la bébête ne vomit des gens que parce qu'elle a du mal à digérer un faux cheval.
    As-tu remarqué la gamine défigurée de la sitcom dans le public du spectacle aux Terres de Jupiter ?

  • Oula, j'ai relu plusieurs fois, tu peux me la refaire ta : un peu trop plus ne plus vraiment ...

    Oui le réalisateur est zarbi. Pourquoi cette voix d'outre tombe et cet air suffisant ? Il a pas inventé l'ampoule pourtant ?
    Je n'ai pas trouvé la bébête fabuleuse, ça me rappelle trop les résultats de coloscopie.
    J'ai bien compris qu'elle avait des problèmes de digestion mais elle gerbe tout sur la maison.
    Et j'ai vu aussi la pièce dans l'oeil et la gamine défigurée mais bon... pas de quoi se retourner la nuit.

  • Et rien sur mon néologisme ??? :('
    J'espère que tu as cliqué sur le lien ICI. Je pense que tu n'étais pas lecteur de la route à cette époque lointaine.

  • "Nope" est très loin, heureusement, du désastreux "Phénomènes" de Shyamalan. J'ai bien ri en effet en lisant ta chronique, ça m'a rappelé des souvenirs que j'avais pourtant enfouis bien profond. Comme toi, j'ai été sidéré par la nullité de ce nanard. Déjà, avec son "Village" d'Amish dégénérés, isolationnistes et protectionnistes, il m'avait passablement agacé. Avec les "Signes" venus d'outer space et son prêtre sauveur du monde, il m'avait profondément irrité. Après ses "phénomènes" étranges à Jardiland, j'ai dit "j'arrête". J'ai eu une rechute en tentant son petit coup de SF scientologique avec Will Smith et son horrible gosse, et là je me suis : "mais ça va pas la tête !" Depuis, il a beau tenter de se racheter avec des "Split" et des "Glass", entre Shyamalan et moi, c'est fini.

  • Et toujours rien sur... non... rien.

    M.N. je persiste et je regrette mille fois à chaque film. J'avais apprécié Le village et Signes sans doute parce qu'il y avait du BG à mater mais ensuite c'est pire qu'une purge.

  • J'adore ton commentaire, mais je crois que je vais garder ce film pour mon prochain voyage en avion, ce sera parfait si je n'arrive pas à dormir
    Et si j'y arrive, ce sera pas grave, à ce que je comprends

  • Tu risques d'avoir un sommeil perturbé et de sursauter de temps en temps.

  • Ça me rassure mais... ça m'inquiète quand même un peu.

  • Ça me rassure mais... ça m'inquiète quand même un peu.

  • Beaucoup aimé, pour moi le meilleur du réalisateur même si, encore, il se laisse aller à quelques détails inutiles comme (en effet !) un paramètre homo démago, et surtout motard qui arrive presque comme un cheveu sur la soupe. Mais le film reste aussi envoûtant que mystérieux. A voir.

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