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R.M.N.

de Cristian Mungiu **

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avec Marin Gregore, Judith Slate, Macrina Bardadeamu

Matthias travaille en Allemagne et rentre dans son village de Transylvanie en urgence car il apprend que son fils de 9 ans a brusquement cessé de parler.

Le petit garçon aurait fait une rencontre traumatisante dans la forêt qu'il doit traverser pour se rendre à l'école. Matthias veut aider Rudi à maîtriser ses peurs mais s'y prend de façon un peu brutale. Il retrouve également sa femme Ana plutôt hostile à son retour, son père Otto qui ne va pas très bien et essaie de renouer avec Csilla sa maîtresse qui gère l'usine de fabrication de pain de la région.

La vie dans ce village entouré de montagnes semble difficile mais tout le monde se connaît et il y règne une atmosphère plutôt chaleureuse. Tout est remis en cause lorsque la patronne de l'usine décide d'employer des travailleurs étrangers car personne du coin n'a répondu à l'offre d'emploi passée il y a plusieurs semaines. La présence de ces 3 sri lankais va faire surgir tout un tas de peurs, d'angoisses irrationnelles et exacerber les tensions, la haine et le racisme.

Pour ceux qui n'auraient pas fait de recherches, le titre énigmatique est simplement le sigle de ce que nous appelons I.R.M. (Imagerie par Résonance Magnétique, et j'égorge tous ceux qui continuent à dire UN IRM...). Un des personnages passera cet examen mais j'imagine que cela peut aussi vouloir signifier qu'il serait intéressant de savoir ce qui peut bien se passer dans le cerveau (malade) de personnes racistes ou dans une société anxieuse dont la peur de l'autre, tous les autres, réveille le nationalisme.

L'aspect quasi documentaire du film parfois nous révèle pas mal d'éléments sur ce pays et surtout cette région multi ethnique où l'on parle roumain, tchèque, hongrois, allemand et anglais et où un semblant d'harmonie règne depuis que les gitans ont été chassés... Le réalisateur parle de son pays, de ce cas particulier basé sur des faits réels mais on peut élargir le propos à l'Europe voire au monde tant on constate l'embrasement xénophobe à travers la planète.

Le propos et l'ambiance sont donc sombres et la haine pour ces trois étrangers sympathiques, travailleurs immédiatement ostracisés fait peur à voir. Mais je trouve que le réalisateur s'égare, multiplie parfois les personnages et situations sans intérêt. A ce titre on se demande ce que Csilla, manifestement la seule à avoir conservé un cerveau humain mais aussi une intelligence, une empathie qui font défaut à tous les autres, peut bien faire avec Matthias, ce rustre qui terrorise sa femme et son fils à qui il veut donner une éducation bien virile ? 

Il ne faut sans doute pas limiter ce film à son plan séquence de 17 minutes (fixe le plan) où une espèce de tribunal populaire (c'est-à-dire pratiquement tout le village) se réunit pour traiter du sort des 3 sri lankais, mais c'est pourtant cette scène extraordinaire qui sort de la torpeur provoquée par la lourdeur du reste. Durant cette scène, de nombreuses personnes vont prendre la parole et jamais ça ne sera confus. Chacun va exprimer sa haine, sa peur, son rejet des autres et tout va y passer sans réelle cohérence : l'Europe, l'Occident, les ours, les loups, les terroristes, les musulmans (les sri lankais sont catholiques mais personne n'écoute ce détail)... et les 3 étrangers semblent n'être plus que le prétexte pour que chacun puisse déverser et enfin exprimer ses frustrations.

Je n'avais pas du tout aimé 4 mois, 3 semaines et 2 jours, beaucoup apprécié Baccalauréat, mais Cristian Mungiu semble être ce genre de cinéaste qu'il est de bon ton d'encenser même si sur ses films pèsent un ennui certain. J'ai sans doute tort mais ce dont je suis sûre c'est que la fin absurde, absconse et quasi mystique est complètement ratée.

P.S. : j'ai oublié de dire que l'acteur principal joue horriblement mal. ça me gêne beaucoup.

Commentaires

  • Oui, je trouve. C'est long, sombre, parfois ennuyeux mais la scène de tribunal est GÉNIALE.

  • J'ai du voir, un jour sur Arte, 4 mois, 3 semaines, 2 jours. Assez austère, de mémoire. Est-ce que j'ai envie d'aller en Roumanie ? même pour passer UNE I.R.M. ?

  • Je crois que tu peux t'en passer même si le système de soin semble correct.

  • Avion, quand tu nous tiens... La liste s'allonge, je vois ;-)
    Bon (long) week-end

  • Tu risquerais de ne pas voir la fin débi... euh incompréhensible. Quoique, souvent on se réveille dans les dernières secondes.

  • Exactement
    C'est tout l'intérêt d'un film d'avion : si tu en rates les 3/4, c'est pas grave

  • Le suivant peut bien t'aider à dormir aussi. Plus mou, tu meurs !

  • Je n'ai vu que sa Palme. Celui-ci me tentait bien jusqu'à ce que je lise ton article à la résonnance assez peu magnétique. Les Roumains attendront.

  • Rrrrrrrrrrrrro mais je ne suis pas là pour empêcher d'aller en salle ! Tu vas me donner mauvaise conscience.
    Qu'avais-tu pensé de sa Palme que j'avais trouvé bien laide ?
    Il y a quand même ici 17 minutes exceptionnelles et la musique d'In the mood for love...

  • Ah ben voilà, tu sais trouver les mots qui font réfléchir !
    La Palme, je l'ai vue à sa sortie, donc il y a pas mal d'années maintenant, mais j'ai gardé en mémoire une remarquable austérité héritée des années passées derrière le rideau de fer. J'avais bien aimé.
    J'irai plus sûrement voir Novembre... en novembre.

  • La remarquable austérité (boueuse ici) est toujours d'actualité.
    Je pense qu'il faut voir Novembre ET R.M.N.

  • Je n'ai pas compris sa fin trop onirique mais j'ai été saisie par l'ambiance. En sortant je ne savais pas trop quoi en penser, mais avec le recul, il a pas mal grandit et je reste assez saisie par son atmosphère et ses personnages. Surtout qu'on a pas l'habitude de s'interesser à ce coin du monde.

  • La fin est ratée. J'ai failli éclater de rire en voyant les ours qui ressemblent à des nounours. J'avais l'impression d'être dans Bonne nuit les petits. Je ne pense pas que c'était le but... Et pourquoi Mathias viendrait tuer Czilla ?
    De ce film, il me reste les nounours rigolos (involontairement) et la scène de la salle des fêtes.

  • J'ai beaucoup aimé les précédents films de Mungiu, et cette fois il m'a cueilli encore jusqu'à cette fin "mystique" et un peu fouillie qui paraît particulièrement maladroite quand le reste est réaliste et authentique.

  • Mouais.

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