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SI SEULEMENT JE POUVAIS HIBERNER

de  Zoljargar Pureydash ****

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Avec Battsooi Uurtsaikh, Nominjuguur Tsend, Tuguldur Batsaikhan

Être adolescent à Oulan-Bator n'est pas enviable. Vivre dans la banlieue d'Oulan Bator peut être un cauchemar.

Ulzii, ses deux petits frères, sa petite soeur et leur mère ont quitté la campagne à la mort du père pour rejoindre la ville. Cela signifie pour eux vivre dans une espèce de banlieue bidonville sous une yourte chauffée au charbon quand ils ont les moyens d'en acquérir. Ulzii est un élève brillant, particulièrement doué en sciences qui sous l'influence d'un professeur qui a repéré son don va participer à un concours qui lui permettrait d'obtenir une bourse pour poursuivre ses études. Ne trouvant pas de travail (mais en cherche-t-elle vraiment), la mère sombre dans l'alcool et Ulzii se démène en dehors de ses cours pour gagner quelques sous et obtenir de quoi (ré)chauffer la famille. Malgré la bonne volonté du jeune homme, la famille sombre progressivement dans la précarité puis dans une extrême pauvreté d'autant que la mère abandonne finalement trois de ses enfants pour un travail à la campagne.

Malgré son désir de réussite et de se sortir de sa condition, Ulzii est un garçon responsable qui jamais ne renonce à subvenir aux besoins de ses frère et soeur. Il n'a pas d'autre choix que de tenir. Il s'est fixé cette contrainte sans faillir et par fierté peut-être ignore parfois l'aide que les rares adultes lui proposent (un voisin, son professeur).

Grâce à son personnage principal volontaire, courageux, quasi héroïque parfois dans son abnégation, le film échappe totalement au misérabilisme. Il nous donne aussi une image précise et affolante de la Mongolie où la beauté, la majestuosité des paysages qui entourent ce quart monde côtoie une fois de plus, la plus désolante pauvreté. Et lorsque les services sociaux, sans doute débordés, se déplacent pour livrer une sorte de filtre pour le chauffage, qu'ils constatent que le poêle est froid, que l'électricité a été coupée, ils ne font rien que constater. Et la ville écrasée par un voile de pollution disparaît presque sous les volutes provoquées par cette surconsommation de charbon. Lorsque l'on voit ce que des populations doivent faire et endurer pour tenter de se chauffer, on se demande comment elles pourraient se préoccuper de pollution quand c'est leur vie même qui est en jeu.

Un film qui vient de Mongolie est une rareté. Celui-ci est un premier film d'une réalisatrice surdouée qui nous envoie une carte postale de son pays sans misérabilisme. On ne peut évidemment parler d'optimisme mais le tempérament volontaire du héros laisse place à l'espoir. Le jeune acteur vivait lui aussi dans une yourte lorsque la réalisatrice l'a découvert. Il est formidable comme sa fratrie de cinéma. Ils se démènent tous les trois pour manger à leur faim, se réchauffer mais aussi ne pas oublier de jouer aux cartes au milieu d'éclats de rire.

C'est beau, infiniment triste de voir ces enfants qui rêvent simplement parfois de pouvoir hiberner pour échapper à cette période terrible qu'est l'hiver dans ces contrées et surtout dans ces conditions inimaginables. On sort de la séance accablé pour ces enfants qui n'ont d'autre choix que de grandir trop vite mais la réalisatrice instille un espoir ténu dans son terrible constat. Et encore une fois faire de belles images avec toute la beauté et toute la laideur du monde réunies n'enlève rien à la force du film, du propos mais nous offre en plus de la réflexion une superbe proposition de cinéma.

Commentaires

  • Bonjour Pascale, je compte bien aller voir ce film. Merci pour ce billet. Bon dimanche.

  • Bonjour dasola,
    Bonne séance en vue.

  • 100% d'accord avec toi, c'est un magnifique film. Aussi beau que l'affiche. Quelle joie de découvrir des films venus d'horizons aussi peu connus pour nous que la Mongolie. Hélas il passe dans peu de salles.

  • Oui c'est un grand film je trouve, si beau et si dur.
    Les nouvelles du bout du monde sont rarement réjouissantes.

  • Bonjour Pascale, ca y est, vu. Que le film est triste mais les jeunes sont formidables. J'ai eu une larme pour le chien. Et la mère est totalement irresponsable. La tante est aux abonnés absents. En tout cas, cela ne donne pas envie de passer des vacances à Oulan Bator. Bonne après-midi.

  • Bonjour dasola.
    Les enfants m'ont plus émue que le pauvre chien.
    Les adultes sont à côté de la plaque.

  • C'est tellement mieux, plus fort surprenant, émouvant que certains films encensés (palme, golden... oscar ? Si tu m'entends...) où l'on ne ressent rien.

  • Un joli film venu d'un horizon lointain et quasi-inconnu.
    Le premier réalisé par une femme que je vois cette année.

    Je dis oui !

  • Un grand film pour moi.

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