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ALPHA

de Julia Ducournau °

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Avec Melissa Borros, Golshifteh Farahani, Tahar Rahim, Finnegan Oldfield

Synopsis : Alpha, 13 ans, est une adolescente agitée qui vit seule avec sa mère. Leur monde s’écroule le jour où elle rentre de l'école avec un tatouage sur le bras.

Il est vrai qu'il y a de quoi s'inquiéter puisque le tatouage a été réalisé dans des conditions d'antisepsie plus que douteuses. Mais maman est médecin à l'hôpital et fait faire fissa des tests à fifille et un petit rappel du vaccin contre le tétanos. Les choses et l'ambiance ne s'arrangent guère lorsque le frère de maman, Amine toxico au 36ème stade (le plus élevé) et sans doute atteint d'un sale virus qui traîne et commence à anéantir la population, est recueilli dans l'appartement.

Je me débarrasse vite fait de ce machin en quelques mots. Je suis allée le voir à reculons et j'aurais dû continuer à reculer. La BA très laide, ne m'a jamais réellement inspirée mais la seule façon de savoir ce que l'on pense d'un film est toujours de le voir. J'étais contente de sortir. Non qu'il soit particulièrement effrayant (les malades atteints du virus meurent tous et finissent par se transformer en une espèce de statue de pierre plutôt jolie finalement) mais plutôt d'une laideur repoussante.

Nul doute que l'épidémie qui sévit est une transposition de celle du Sida qui a marqué la réalisatrice et a donné lieu à l'époque (et sans doute encore aujourd'hui) à beaucoup de jugements hâtifs, à l'emporte pièce, d'ostracisme et de rejet des personnes infectées. Il est évident que sa vision de l'hôpital évoque celle actuelle où des malades alignés et mourants dans des lits sont abandonnés par des soignants qui renoncent et désertent.

Pour le reste, on n'y comprend pas grand chose. Pourquoi cette mère aimante confie t'elle sa fille lorsqu'elle travaille la nuit à la garde de son frère toxico dans un état de faiblesse et de dégradation avancé ? La gamine de 13 ans se retrouve à errer avec le gars dans des boîtes de nuit où elle s'enfile des shots pendant que son oncle se défonce les veines (nous avons évidemment droit à 40 scènes en gros plan d'injections). Pourquoi l'oblige-t-elle à partager sa chambre avec ce type inoffensif certes (quoique) mais mal en point voire mourant ? Pourquoi, si elle n'est pas malade, Alpha est-elle atteinte de convulsions la nuit ? Comment peut-elle se retrouver au lit la nuit avec son petit copain du même âge sans que les parents ne voient et n'entendent rien ? Pourquoi cet appartement où les trois personnages vivent semblent être occupés par des gens atteints du syndrome de Diogène ? Que vient faire ici l'ésotérisme kabyle ? Et j'en passe...

Après Grave (bof) et Titane (nettement mieux), Julia Ducournau a pris la confiance et nous prend pour des cobayes. Elle teste nos limites à supporter ses délires formels que j'ai trouvés d'une laideur repoussante (à part les corps de pierre qui crachent la poussière). Elle privilégie la forme au fond, nous balance sa play-list anachronique souvent d'un lyrisme démesuré, s'emberlificote dans des histoires parallèles non abouties (le prof, la famille), nous gavent avec ses retours sur le passé sans intérêt qui nous égarent encore davantage et finalement nous prive de l'essentiel : l'émotion, grande absente de ce machin boursouflé, prétentieux.

Golshifteh Farahani et Tahar Rahim ont tout donné à leur réalisatrice. Ce dernier lui a même offert son corps martyrisé en pâture. J'espère que la petite Melissa Borros (pas transcendante) a été prise en charge psychologiquement suite aux TSPT qu'elle a dû subir après le tournage des scènes qu'elle a eu à tourner.

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