Lors d’une représentation du « Sacre du Printemps » d’Igor Stravinsky au Théâtre des Champs Elysées, Coco Chanel est subjuguée par la musique du maître. La salle doit être évacuée par les forces de l’ordre tant le public manifeste violemment sa désapprobation envers cette œuvre encore trop avant-gardiste pour l’époque (1913). Pour fuir la révolution russe Stravinsky se réfugie à Paris avec sa famille. Coco lui propose de s’installer dans sa maison de Garches où, d’après elle, il sera plus à l’aise qu’à l’hôtel pour travailler. L’attirance est réciproque, Coco et Igor deviennent amants.
Chabadabada ? Même pas.
Dans la petite maison (« sans prétention n’est-ce pâs mon chêr !!! » mais grande comme le Trianon) décorée comme un tailleur Chanel (blanc à liseré noir ou noir à liseré blanc) Coco et Gogo se cherchent, se font des mines, se lancent des regards par en dessous, se sourient timidement et se jettent finalement l’un sur l’autre par terre, ça fait sauvage et insoumis j’imagine. Tout ceci sous l’œil vitreux mais néanmoins affûté de Madame Stravinsky, une mocheté sans sourcil, pondeuse de moutards qui sert à rien sauf à tousser dans son lit en disant «je tousse dans mon lit keuf keuf crotte». Les deux amoureux ne seront pas plus bavards car ils n’ont pas plus envie de discuter chiffons que clés de sol (ou de fa… je vous parle même pas de la ut), mais de s’enfiler (ah non, ça c’est dans Esther… l’autre film que j’ai vu)… mais bon, le résultat c’est trois scènes de cul grotesques plus tard : une par terre sans préliminaires, une à dada sur mon bidet alors qu’Igor travaille une sonate pour piano en fa dièze mineur et la troisième où Igor est au-dessus et nous spectatrice au-dessus d’Igor (vous visualisez le sandwich ?)… ce qui nous permet donc d’étudier les jolies fesses de Mads. Sinon pas un mot, sauf à un moment leur plus grande conversation sera :
«- Igor : vous n’êtes pas une artiste Gabrielle, vous êtes une vendeuse de tissus !
- Gaby : rolala, euh l’autre bah quand même ! ».
A la suite de quoi, vexée comme un poux, elle va lui faire comprendre que « ceinture mon gaillard, tu te la mets sur l’oreille, tu la fumeras plus tard ! ». Lui du coup, ça va trop l’exciter et il va composer jour et nuit. Pendant ce temps là, Coco file à Grasse faire du sent-bon qui pue la fleur.
Ne plus baiser, les génies ça les rend hyper créatifs. Comme elle s’aime bien Coco, son parfum elle va l’appeler Chanel et comme c'est la 5ème version, bla bla bla
Bon, maintenant je sens que vous allez me demander ce que je porte comme parfum si j’ai aimé ce film !
Non, non et renon.
Ça se veut chic et subtil, c’est snob et froid. Parler d’une prétendue passion de façon réfrigérante qui laisse de marbre je ne vois pas l’intérêt. Ce film me semble inutile tant il est glacial. Anna Mouglalis cou de girafe et raide comme un passe-lacet confond élégance, autorité et dédain ; Mads Mikkelsen (presque moche, faut le faire !) semble complètement engoncé derrière ses binocles et guindé sous sa ridicule moustache.
La dernière scène où les deux ont 120 ans (chacun) et sont maquillés au couscous et à la frangipane est encore plus absurde que le reste. Et 10 minutes de sublime musique, ce n’est pas suffisant.