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  • Bug de William Friedkin **

    Agnès vit seule dans un motel miteux d’une banlieue minable dans la terreur de son ex qui sort tout juste de prison où il vient de purger deux ans pour violences conjugales et dans le souvenir de son fils. Une amie lui présente Peter, un vagabond triste et doux… mais zarbi !

    Agnès va mal. Ça se voit car elle a les cheveux gras et des T-shirts informes et lorsque Peter débarque chez elle, elle est bien la seule à ne pas comprendre qu’il est complètement bargeot… parce que dans la salle, je vous assure qu’on le voit illico qu’il a une araignée dans le plafond le beau gosse ! Peu importe, elle tombe raide dingue amoureuse de lui. Après une nuit youpi tralala, Peter et Agnès commencent à se gratter comme des furieux et Peter révèle à Agnès qu’il est un cobaye échappé de l’armée et que des « men in black » lui ont introduit des insectes espions sous la peau. Et youpla, la fête peut commencer : ça pique, ça gratte… il faut extraire les bestioles : ça coupe, ça tranche (à voir pour le croire : un arrachage de dents maison !!!). Plus la peau est scarifiée, plus ils s’aiment ces deux là et luttent ensemble contre ce secret d’Etat dont ils sont les victimes.

    En fait, c’est un film d’amour… si, si ! mais surtout c’est un cauchemar sur les peurs enfouies, l’obsession de la persécution et du complot, une réflexion sur la folie qui guette et, entre paranoïa et schizophrénie, comment il est facile (et commode ?) de basculer et d’y sombrer ! Le réalisateur referme le piège petit à petit pour en arriver à un huis clos bien barré et claustrophobe sur deux acteurs littéralement possédés (quelle actrice cette Ashley Judd !).

    Réalisé dans une pièce, avec deux acteurs et un téléphone : le strict minimum nécessaire, Friedkin s'amuse : "Le budget du film est de 4 millions de dollars, ce qui représente le budget cantine d'une film standard".  La suprême élégance étant de faire de la dernière scène bien flippante (dans un décor tout alu... superbe), un modèle de tension, non dans les images mais dans le dialogue halluciné et paroxystique des deux tourtereaux, et d’interrompre l’horreur de façon à la fois abrupte mais ô combien subtile…

    Chapeau !