Ceux qui restent d'Anne le Ny ***
Bertrand et Lorraine ont un point commun : leurs conjoints sont hospitalisés dans un service de cancérologie pour une durée indéterminée. Ils se rencontrent par hasard dans un couloir et à force de hasard unissent leur chagrin et réagissent à leur façon à cette douleur. Bertrand est plutôt muré dans sa tristesse et le sacerdoce de sa visite quotidienne, quant à Lorraine, parfois anéantie par les reproches qu’elle se fait, elle compense sa peur de l’inconnu par un humour souvent sombre : « on meurt de quoi à votre étage ? ». Entre l’introverti et l’extravertie se tissent des liens que ce drôle d’endroit pour une rencontre rendent parfois culpabilisants…
Malgré l’extrême pudeur et la délicatesse de la réalisatrice qui réussit un premier film très triste et pourtant parfois drôle, il serait absolument héroïque de ne pas sortir les mouchoirs. Si les deux acteurs sont touchants, intelligents et magnifiques, Vincent Lindon, une fois encore est parfait, attachant, bouleversant et c’est sa douleur impressionnante et muette qui vous transforme en flaque…