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je m'appelle elisabeth -

  • Je m’appelle Elisabeth (suite)

    Hier, j’ai joué « l’accompagnatrice » de Jean-Pierre Améris et ce fut passionnant, ce rôle me plaît.

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    Deux séances du (beau) film de Jean-Pierre Améris (pour voir mon avis cliquez ici) étaient suivies d’un débat avec le réalisateur. En début d’après-midi, ce sont les scolaires qui ont bénéficié d’une projection et cette histoire basée sur les peurs enfantines incontrôlables leur plaît beaucoup car ils peuvent sans difficulté s’identifier à la petite héroïne, Alba-Gaia qui avait 10 ans au moment du tournage. Les questions fusent de façon ininterrompue et on est obligé d’interrompre les enfants car ils doivent retourner à l’école. Les questions sont précises et s’attardent aux détails et aux rapports/différences entre fiction et réalité : est-ce que ce sont de vraies images ? Est-ce une vraie famille ? Est-ce que la petite fille a pu emmener le chien à la fin ? Comment a-t-elle fait pour monter sur le toit ? Est-ce que vous avez vraiment tourné sous l’orage ? etc…

    Jean-Pierre Améris, doux, calme et pédagogue s’attarde avec attention et précision sur chaque question et considère chaque enfant avec beaucoup d’égard et de respect. Les enfants apprécient. Leurs questions permettent au réalisateur de parler du fond mais également de la forme du film et des différents métiers du cinéma qui entrent en jeu pour sa construction, depuis le casting et les essais de 300 fillettes pour trouver cette perle d’Alba-Gaïa, jusqu’aux effets spéciaux, aux éclairages, au bruitage, aux costumes… aux contraintes aussi de tourner avec une petite fille qui doit, en plus des 6 ou 7 heures de tournage quotidien être suivie par un instituteur.

    Vous pouvez sans hésiter emmener vos enfants à partir de 8 ans car les adultes peuvent également sans difficulté s’identifier et se souvenir de l’enfant qu’ils ont été.

    Les questions « adultes » de la projection de soirée sont différentes et permettent à Jean-Pierre Améris d’expliquer ce qui l’a profondément touché dans ce (beau) roman d’Anne Wiazemski dont le film est tiré. Et là le réalisateur n’hésite pas à révéler l’intime qui résonne en chacun de nous : l’angoisse de la séparation des parents, l’épouvante que provoquent certains escaliers ou certains papiers peints habités de monstres, la difficulté d’être un souffre-douleur, et la solitude des enfants qui gardent toute cette détresse en eux alors que leurs parents, trente ans plus tard leur assurent : « mais tu aurais dû nous en parler ! ». C’est un film à la fois lumineux et plein d’inquiétude, plein d’imagination et à la limite du fantastique, un film où les portes jouent un rôle primordial… Les hypothèses des enfants sont infinies dès qu’il s’agit d’envisager ce qui se trouve derrière la porte d’un grenier, d’une maison « hantée », ou derrière une petite porte discrète et mystérieuse au milieu d’un grand mur blanc.

    Au-delà de ce film précis, Jean-Pierre Améris parle du bonheur indispensable, vital pour lui de « faire » du cinéma mais aussi de l’anxiété et de l’inquiétude que cela génère… car si toutes les personnes qui sortent des salles sont enchantées et convaincues d’avoir vu un très beau film, il ne bénéficie hélas pas de la « promotion » qu’il aurait mérité.

    Jean-Pierre Améris parcourt la France jusqu’à Noël pour présenter son film. S’il passe dans votre ville, allez le rencontrer et discutez avec lui, car il aime échanger avec ceux qui, comme lui, aiment le cinéma. Il aime et sait en parler. C’est sensible, vibrant et passionnant.

    Il sera aujourd’hui (mardi 21 novembre) à Tours, demain mercredi à Nîmes et lundi à Strasbourg.

    Je vous communiquerai le programme plus précis des prochaines dates.