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mémoires de nos pères -

  • Mémoire de nos pères de Clint Eastwood ***

      

     

    « Si la légende est plus belle que la vérité, imprimez la légende ». C’est au fond ce qu’illustre le nouveau film de Clint Eastwood, géant parmi les plus grands. Son film ample, classique, sobre est un film de guerre de la plus haute tenue, passionnant et magnifique.

    Mais au-delà, Clint (permettez que je l’appelle Clint… après tout ce blog lui est dédié, le saviez-vous ???) s’interroge et démontre comment, à partir d’une photo, un gouvernement peut manipuler une nation et s’en servir pour sa propagande en faveur de l’effort de guerre. La question est aussi de savoir d’où vient ce besoin humain et pathétique de se créer des héros quand tout fout le camp ?

    Car même si nous sommes en 1945, la guerre n’est pas finie. Quelques hommes ont planté un drapeau en haut d’une colline sur l’île japonaise d’Iwo Jima où sévit encore la guerre du Pacifique. Ce sont eux les héros mais l’appareil du photographe est tombé à l’eau. Suivant le caprice d’un gradé qui veut récupérer cette mythique bannière… 6 autres vont remplacer le drapeau, en planter un second devant un photographe qui les suivait. C’est cette photo qui va faire le tour du monde ! Dès lors, 3 survivants parmi les 6 érigés en héros sont priés de faire le tour des Etats-Unis, de remettre en scène ce moment où ils ont risqué leur peau (sous les applaudissements…), de serrer des mains, d’assister à des pince-fesses dignes des soirées de l’ambassadeur, de vanter les mérites et le sacrifice de ceux qui se battent encore... Les trois hommes meurtris, traumatisés (qui seront plus tard abandonnés) par ce qu’ils ont fait et ce qu’ils ont vu, se prêtent de bonne grâce à ce jeu sinistre et cruel qui semble les dépasser.

    Lors des flash-backs on assiste à une scène de débarquement insoutenable, des scènes de batailles, interminables hécatombes où une fois encore, un réalisateur et ses acteurs nous démontrent que la guerre c’est sale, ça pue et que les hommes crèvent de trouille avant de crever tout court. Qui n’y verra pas un hymne anti-militariste a réellement une poutre dans l’œil !

    Le choix des acteurs ajoute à la force du propos. Il n’y a aucune tête d’affiche ce qui permet encore plus l’identification aux héros qui sont des hommes avant tout, comme les autres.

    On ne voit pas (ou très peu) de japonais dans ce film ? Normal, début 2007 sortira « Lettres d’Iwo Jima » qui relate la même histoire du point de vue japonais justement.

    Soyez-y car la guerre est une connerie… difficile de le dire autrement, mais le cinéma le dit parfois et Clint Eastwood s’y emploie avec son calme, son humanité, son regard, son cœur.