Madame Irma de Didier Bourdon *

Cadre d’une grande multinationale très imbu de sa petite personne et de son petit pouvoir, Francis se fait virer comme un malpropre du jour au lendemain. Comme il a toujours mené grand train et s’est assigné comme mission d’entretenir sa oisive et très jeune femme (qui devient responsable de galerie d’art comme par enchantement…), il cache cette déconvenue à son entourage. Il peine à retrouver du travail car il affiche 45 ans au compteur et donc, TROP d’ancienneté ! Son meilleur ami Ludo, seul dans la confidence l’aidera à contrecoeur à devenir la voyante « Madame Irma » pour subvenir aux besoins de la famille.
Si (comme moi) vous avez aimé « Les Inconnus » vous pouvez aimer ce film qui est un peu une succession des sketches souvent drôles, même si c’est beaucoup moins corrosif que certains sketches d’antan ou même que « Trois frères ». En sortant de la projection vous entendrez immanquablement cette remarque (très drôle) : « Moi, j’y crois pas à tout ça, mais je connais une voyante vraiment très très forte qui m’a dit que !!! ». J’adore !
Certains sujets sont effleurés et même s’ils n’engagent pas une profonde réflexion… y penser c’est déjà pas mal. En vrac :
- le chômage des cadres de plus de 45 ans,
- le charlatanisme des voyants qui exploitent la détresse humaine,
- le besoin à la fois pathétique et touchant des gens de parler, de se confier, d’être écouté,
- la bonne conscience des petits bourgeois à faire des colis pour Emaüs…
Mais en même temps, c’est surtout un divertissement où l’on rit bien à certaines répliques ou situations qui font mouche.