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mon colonel -

  • Mon colonel de Laurent Herbiet ***

    Le colonel Duplan est retrouvé mort chez lui, assassiné. Une lettre anonyme parvient à la police : « Le colonel est mort à saint Arnaud ». Nous sommes en 95 à Paris et le film est construit en flash-back en un thriller passionnant visant à reconstituer le parcours du colonel qui était en poste en Algérie en 57.

    S’attaquer au fantôme du cinéma français, la guerre d’Algérie, longtemps appelée « les évènements » est déjà une prouesse mais en tirer un film, polar historique courageux, d’une telle qualité en est une autre.

    Olivier Gourmet EST ce colonel raide et autoritaire, pervers mais pas (forcément) sadique en première ligne face à un état-major et un gouvernement hypocrites qui donnent leur accord sur l’indicible par des métaphores. Lui, prendra ses responsabilités et les décisions. Même si jamais on ne l’excuse (comment pourrait-on), au moins explique t’il chacune de ses répugnantes décisions. Olivier Gourmet est exceptionnel.

    Face à ce colonel manipulateur, le jeune officier juriste Rossi (Robinson Stevenin, remarquable aussi) engagé volontaire suite à une déception amoureuse, humain et idéaliste deviendra bourreau à son tour. Il assumera difficilement son rôle et les ordres qui le font vomir mais les appliquera consciencieusement et plus ou moins inconsciemment en poussant l’hypocrisie jusqu’à prendre soin des torturés en les confiant à un médecin.

    Laurent Herbiet n’insiste pas sur les scènes de torture dont il ne fait pas un spectacle. Cela n’en reste pas moins insoutenable.