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parlez-moi de la pluie

  • Parlez-moi de la pluie d’Agnès Jaoui ***

    Parlez-moi de la pluie - Jean-Pierre Bacri et Agnès JaouiParlez-moi de la pluie - Jean-Pierre Bacri et Jamel Debbouze

    De retour dans la maison de son enfance qu’elle doit vider après la mort de ses parents, Agathe retrouve sa sœur Florence (son mari, ses enfants) et Mimouna la « nounou » algérienne qui l’a élevée. Le fils de cette dernière, Karim entreprend de réaliser avec son ami Michel un documentaire sur « Les femmes qui ont réussi ». Son choix se porte sur Agathe, romancière à succès qui souhaite s’engager en politique.

    L’argument ne semble être qu’un prétexte pour permettre aux protagonistes de ce film un peu choral (mais pas trop… 5 ou 6 personnages essentiels) de se croiser et Agnès Jaoui de brasser en les effleurant avec bonheur, douceur et fermeté des thèmes qui lui sont chers : les couples qui se font et se défont, ceux qui n’osent pas, le deuil, l’engagement, le sexisme en politique et quelques manifestations de l’humiliation ordinaire. Chaque personnage a des raisons de souffrir : Agathe de se débattre dans un monde d’hommes, Florence de ne pas être heureuse dans son couple, Michel de ne pas avoir la garde de son fils, Karim et Mimouna du racisme…

    Ce qui frappe dans un film du célèbre couple Jaoui/Bacri c’est l’esprit de troupe qui semble régner, comme si la chanson « Les copains d’abord » avait été écrite pour eux. Mais c’est l’évidente complicité du nouveau tandem Jamel/Bacri qui fait merveille tant les deux hommes semblent sur la même longueur d'ondes avec l’impression que l’aîné enveloppe parfois son cadet d’un regard plein de tendresse et d’admiration. Alternant les moments de franche rigolade et de pure émotion et même si la fin nous propulse de façon inattendue (de la part des scénaristes) dans un monde idéal, on sort de la projection avec une nouvelle fois le sentiment d’avoir vu une histoire qui raconte la nôtre, qui parle de ce qu’on a un peu vécu, ressenti. Une histoire pleine de doutes, de certitudes puis d’hésitation, des petits bonheurs, des grands chagrins comme dans la vraie vie.

    L’un des grands talents d’Agnès Jaoui c’est son incontestable direction d’acteurs et ici tous sont au diapason d’une partition écrite sur mesure. La réalisatrice s’expose en se donnant le rôle pas très sympathique de la femme autoritaire, sûre d’elle et tranchante en surface. Pascale Arbillot est adorable en sœur mal aimée. Bacri compose un grand Bacri, moins bougon mais encore plus fragile qu’à l’ordinaire. Et Jamel impose une jolie présence pleine de retenue et d’émotion. Mais l’ensemble du casting est soigné aux petits oignons par des dialogues écrits sur mesure qui font mouche à chaque réplique.

    Rire et s'émouvoir, un rêve au cinéma.