MA SEMAINE AU CINEMA
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IL RESTE UN JEU A TERMINER ICI ET UN AUTRE LA !!!
MES COUPS DE COEUR DE LA SEMAINE
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IL RESTE UN JEU A TERMINER ICI ET UN AUTRE LA !!!
MES COUPS DE COEUR DE LA SEMAINE
Le mercredi 2 février 1978, je m'en souviens, j'étais au cinéma. J'ai vu des pilotes de 1945 disparaître en plein désert et paf, 30 ans plus tard Roy Neary (Richard Dreyfus, aaaaaaaaaaah Richard Dryefus) se prend un étrange coup de soleil sur la face et se met à construire une montagne géante au milieu de son salon ce qui fait fuir toute sa famille, et un petit garçon trop curieux disparaît en suivant une jolie lumière qui passe sous la porte... Et puis, alors que l'armée installe un drôle de camp retranché en plein désert (ou presque) j'ai entendu le Dr Lacombe (François Truffaut, aaaaaaaaaaaaah François Truffaut) nous expliquer ce que "rencontre du troisième type" signifie. Et c'était beau, triste, gai, émouvant, fort, intelligent, inédit. Steven Spielberg avait un peu plus de trente ans et sa confiance en l'humanité nous faisait prendre des vessies pour des lanternes et imaginer que les scientifiques avec ou sans moustache aidés de musicologues inspirés pourraient accueillir des alliens pacifiques en leur jouant cinq notes de musique. Nous ne sommes pas seuls il en est convaincu et nous en convainct. C'était naïf ou niais (selon le degré fluctuant de cynisme), mais c'était sublime, on rêvait fort. L'Elu était un brave type de l'Indiana et ce film on peut le voir, le revoir, il "fonctionne".
En 1982, rebelote, le même Spielberg récidive en nous présentant un nouvel extra-terrestre non belliqueux dont il fait le personnage principal de son film "E.T. l'extra-terrestre". Iti pour ses intimes français est un alien écolo qui vient avec ses potes chercher des plantes sur notre bonne vieille planète bleue. Mais il est aussi rêveur et insoumis. Il s'éloigne un peu trop de son vaisseau spatial et ses amis sont obligés de l'abandonner sur Terre. Spielberg ayant en quatre ans un peu perdu ses espoirs en l'espèce humaine adulte, les a placés chez les enfants. Et ce sont donc trois enfants adorables Elliott, Michael et Gertie (aaaaaaaaaaaaah Henry Thomas et Drew Barrymore !) qui recueillent la bestiole dotée de pouvoirs et d'une intelligence hors du commun, et vont l'aider à "téléphoner maison" avant d'y retourner. C'est beau, c'est doux, c'est tendre. Des adultes qui ne sont que des menaces, on ne voit pratiquement que les jambes et les moutards font des prouesses avec leurs VTT pour échapper à l'armée. Avant qu'Elliott et E.T. s'envolent, on avait le coeur battant et lorsqu'ils décollent enfin, des applaudissements ont explosé dans la salle (et pourtant j'étais parisienne à l'époque pas chez les bouseux... public réputé froid !). Encore plus niais ou naïf, peut-être... toujours est-il, qu'aujourd'hui encore E.T. aussi moche et caoutchouteux soit-il est toujours célèbre et adulé des foules du monde entier terrestre et sûrement par l'infini et au-delà.
Pourquoi je vous parle de tout ça ? Simplement parce que ce n'est plus un secret pour personne, cette quiche de J.J. Abrams dont le haut fait d'armes (je le découvre) est d'être le créateur de "Lost" la série... qui a dû voir ces deux films en boucle (et d'autres sans doute) a décidé dans un moment d'aberration totale, absolue et définitive d'en faire... d'en faire quoi au juste ? Un copié/collé, une adaptation, une transposition, une variante, un hommage, une offrande ? Mystère d'autant plus insondable que Steven Spielberg himself dans un moment de sénilité d'égarement lui donne l'absolution en produisant ce sous-produit qui n'aurait rien mérité de plus qu'une sortie directe en DVD. J.J. Abrams a donc une chance inouïe et c'est bien regrettable tant son film manque de tout, sauf d'argent qu'il dépense sur l'écran en cassant ses jouets.
L'action se passe chez les bouseux d'Ohio (pardon pour les Ohioiens) cette fois mais encore en 79 (MDR) où des moutards aussi peu talentueux que peu cinégéniques (sauf Elle Fanning (abonnée aux pères de cinéma trash) dont on se demande ce qu'elle fait là... passer de Sofia Coppola à ce machin !!!) se mettent en tête de tourner un film de zombies avec leur petite caméra super 8 (d'où le titre peut-être, j'en sais rien). Lors d'une scène de tournage, un train déraille sous leurs petits yeux ébahis : "c'est quoi c'délire ???", "j'veux pas mouriiiiiiiiir" !!!"... La présence de l'armée sur les lieux de la catastrophe et de mystérieuses disparitions de citoyens de bouseland la petite ville leur font croire à juste titre qu'il s'agit bien plus qu'un banal accident de train. En effet, rapidement nous découvrons qu'un pauvre E.T. crashé 50 ans plus tôt sur notre bonne vieille Terre d'asile de fous a été capturé, torturé, manipulé tout ça alors qu'il ne demandait qu'une chose "retourner maison". Sauf que là, je peux comprendre qu'on ait envie de lui en coller une dans le buffet. La bestiole mesure trois mètres de haut, constituée d'un métal qui lui fait émettre des bruits pas sympathiques lorsqu'elle se déplace à la manière d'une araignée géante, profère des sons de vieille scierie métallurgique et ressemble à un bric-à-brac entre Alien, Arachnée et le Général Grievious (pour vous donner une idée de la mochitude du machin). Pas le genre de bidule qu'on a envie d'avoir pour pote :
Tous les rôles clichetons des films "d'adultes" équipés d'un seul et unique trait de caractère sont réunis : le mignon et timide drôlement astucieux qui a perdu sa ptite maman (trauma) et amoureux de la belle, le gros de service qui veut maigrir, amoureux aussi mais qui se la mettra sur l'oreille, le trouillard qui vomit dès qu'il a (SOUVENT donc pour faire plus drôle !) peur, le petit fou du labo 4 qui confectionne des explosifs, la belle drôlement mature et intelligente dont la maman s'est tirée et qui vit avec son père alcoolo qui cache un lourd secret (traumas)... et si j'en oublie c'est qu'ils étaient encore plus transparents. Leurs répliques d'une pauvreté abyssale et leur manque de charme sont à faire fuir, et Elle Fanning fashion icône qui a 12 ans mais en paraît 10 de plus n'est absolument pas crédible en gamine de la cambrousse qui s'accoquine avec des moutards qui ont l'air de sortir de la maternelle. Entre autre.
Mais alors pourquoi suis-je restée ? Masochisme ! Et espoir de voir trente ans plus tard le petit miracle se reproduire.
Jamais il n'a lieu et pourtant J.J. met le paquet en reproduisant des scènes copies conformes des originaux. Je ne vous les cite pas, ce serait trop long puisqu'elles foisonnent mais elles laissent de marbre, toutes. Et ont même tendance à mettre de mauvais poil tant elles sont, toutes sans exception dénuées de la moindre parcelle de rêve qui stimulait l'imagination chez Spielberg. Tout comme les personnages sans âme auxquels on ne s'attache ni on ne s'identifie.
Bon allez, je vais pas faire ma bégueule. Dans ce film, il y a un acteur, totalement inconnu de nos services, il s'appelle Kyle Chandler. Il joue le père d'un moutard et aussi l'adjoint au shérif qui flaire tout plus et mieux que les autres, le mec qui a un cerveau en somme. Il est seul au monde et il a réussi (gloire à lui) à se persuader qu'il jouait (bien donc) dans un (vrai) film.
Comment ça il est trop trop mignon malgré son costard de beauf ??? J'avais même pas remarqué. Pffff.
Et pour finir sur une note négative car je ne voudrais surtout pas être responsable en quoi que ce soit de vous avoir encouragés à aller voir ce truc indigne, il y aussi ici Noah Emmerich. Comment ? Vous ne connaissez pas Noah Emmerich ? De nom peut-être, mais vous connaissez son visage (quoiqu'aujourd'hui il s'est fait faire le menton de Grichka).
C'est l'acteur qui joue toujours les troisièmes couteaux dans les films-de-copains. En général il est le pote qui apporte des packs de bière à son pote pour le réconforter.
Là il joue LE vilain militaire qui a les mains sur les hanches ou dans le dos.
A la fin, on sait que le film est fini et ça arrive tout à fait abruptement parce que les personnages principaux sont réconciliés (oui je vous ai pas dit c'est une surprise, ils avaient un peu tendance à se traiter de salopards des fois), ils regardent vers le ciel, ils sont tout sales sur le visage et la lumière est bleue, et ils ont l'air de regretter cette saleté d'E.T. non belliqueux qui bouffaient des humains au ptit déj... c'est vous dire le degré de non belliquosité du tas de ferraille.
Mais il faut quand même rester pendant le générique, parce que pendant le générique on a droit au film que les moutards ont tourné en super 8 : un chef-d'oeuvre !
Mais faites-moi plaisir, n'y allez pas... ou alors allez voir le générique seulement.