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The Squid and the Whale de Noah Baumbach ***

Encore une démonstration irréfutable que tous les maux de la planète, que le seul fléau sur terre est : LA MÈRE ! Elle est responsable du malheur des hommes et du chagrin des enfants. Voyons le verre à moitié plein et disons qu’au moins, les psys ont du boulot !

Cette réserve étant faite, le film est excellent tant les acteurs, (magnifiques Jeff Daniels et Laura Linney) s’effacent derrière l’histoire tout en y apportant force et intensité. Un couple de BO.BO intellectuel new-yorkais se sépare après 17 ans de vie commune. Chez ces intellos qui jurent comme des charretiers à tout bout de champ, on ne dit pas « beauf » ou « connard », on dit « philistin », et à table, on ne parle pas du programme télé mais des films de Godard ou de « La métamorphose » de Kafka. Comme c’est fait sans emphase ni prétention, c’est très plaisant et les enfants (deux garçons de 10 et 16 ans absolument parfaits) prennent part à la discussion sans en ajouter dans le style « premier de la classe ». Les dialogues sont donc délicieux. On se croirait chez Woody sans l’hystérie et l’hypocondrie.

Ce qui a mis le feu aux poudres de cette séparation qui couvait est surtout le fait que les deux parents sont écrivains, que monsieur a jadis eu ses succès de librairie et que c’est madame qui semble prendre le relais en publiant à son tour. Monsieur supporte mal le revirement de célébrité, d’autant plus qu’il est convaincu (monsieur est un homme !) que le talent de Madame lui est dû.

On a beau être chez des intellectuels cultivés, cela n’empêche ni les gens de souffrir, ni les petites bassesses, menaces et mesquineries d’éclater au grand jour.

C’est le point de vue des enfants (parfaits je le répète) qui nous est montré. Ils refusent cette séparation, cette garde alternée. Le plus petit vénère sa mère alors que le plus grand a fait de son père un modèle. Tout est très juste, douloureux et parfois drôle aussi. Il y a des larmes, des remises en cause, des interrogations, des parents qui font des confessions maladroites à leurs enfants et des enfants qui grandissent trop vite.

Et puis, il y a cette dernière image très belle où un tout jeune homme de 16 ans le regard fixe devant une scène qui l’a jadis terrorisé et où il semble braver la plus grande terreur que ressentent un jour les enfants quel que soit leur âge, voir leurs parents se séparer !

 

P.S. : la BO est une BO de rêve, Pink Floyd ("Hey you"...), Lou Reed etc...

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