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La Tourneuse de Pages de Denis Dercourt ***

 

Décontenancée par l’attitude de la présidente du jury (Catherine Frot) pianiste concertiste renommée, la petite Mélanie de 10 ans, bien que surdouée, rate son entrée au conservatoire et décide après cet échec de ne plus toucher un piano. Si l’on passe l’aberration de départ (il est peu probable qu’une personne puisse entrer aussi facilement dans une salle où a lieu un examen d’entrée au conservatoire pour demander un autographe !)… il FAUT voir ce film sensible, habité et envahi de musique (un trio de Chostakovitch, un nocturne de Schubert et Bach).

Une dizaine d’années plus tard, Mélanie entre comme stagiaire chez un grand avocat (Pascal Greggory : impec !) qui se trouve être le mari de la concertiste. Très rapidement Mélanie devient indispensable au couple : pour garder leur fils, pour préparer les repas puis pour tourner les pages des partitions lors des concerts. La relation troublante, faite de fascination, d’amour et de haine qui s’installe entre les deux femmes est assez désarmante, faite de regards admiratifs, de caresses chastes, de baisers pudiques, de mains qui se frôlent. L’atmosphère est lourde car le spectateur sait que la pianiste a en quelque sorte, sans le savoir, ruiné la vie de Mélanie et que sa présence dix ans plus tard ne peut qu’engendrer la vengeance !

On a du mal à croire que Mélanie (Déborah François) soit la jeune actrice brute de décoffrage, révélation de « L’enfant » des frères Dardenne. Elle est ici, discrète, effacée, belle et troublante.

Mais le joyau de ce beau film cruel c’est Catherine Frot. La cruauté de l’histoire est d’autant plus intolérable que l’actrice est ici d’une fragilité, d’une vulnérabilité palpables à l’écran. Elle qui nous avait habitués aux rôles de femmes fortes, bourgeoises ou farfelues ne semble ici pas plus résistante qu’une brindille. Fine, douce, élégante, athlétique pourtant, confiante et sans défense, elle est vibrante, frissonnante, frémissante.

 Quelle belle femme, quelle actrice exceptionnelle !

Commentaires

  • Excellent... j'étais sûr que ce serait un bon film. le sujet et les acteurs tout semblait attirant.

  • Doc. : oui,oui, oui ! Quand "Moitié" m'a vue revenir, paraît que j'avais l'air bien secouée !!! C'est incroyable ce film. J'ai pas pu écrire dans la foulée de l'avoir vu et je n'ai pas réussi à retranscrire le trouble. Zut et re !

  • Ben ca va bien comme commentaire.
    Tu donnes bien envie de le voir

  • Mouche : welcome ! Je ne pensais pas qu'un jour tu me ferais l'honneur de ta visite

  • je l'avais trouvée très "pimpante" dans "la dilettante" !

  • Bah... il est beau le Clint mais maintentant on pense que ton blog est écrit par un gars ! ouarf ouarf !
    Il faudrait une belle photo de la Meryl ...

  • Pascale : Explique-moi, je ne la trouve pas du tout belle dans ses photos. Est-ce grave ?

    Je ne la reconnais pas. Peut-être que sa beauté est dans sa voix ? Dans son jeu ?

  • Doc. : lui et moi, on ne fait qu'un... :-)

    Joye : Je la trouve sublime... mais d'une beauté pas ordinaire c'est sûr (c'est pas Sandra Bullock "retapissée de partout ;-)) Par ailleurs, c'est vrai que sa voix est étrange, son jeu subtil. Elle peut être franchement comique, décalée ou hautaine et méprisante. Ici, elle est à tomber par terre. C'est pas dur, je suis amoureuse et j'arrête pas de penser à elle depuis hier !

  • Tout à fait un film pour moi d'après ce que tu en dis... et j'adore cette nana en prime. C'est gentil de faire le tri des sorties pour moi madame !!!
    Tiens, pour la peine, t'as gagné une carte postale. Fais péter l'adresse ! (la vraie hein, ça suffit tes conn...ies :-D)

  • Oui, ça te plairait, je suis sûre ! C'est poulalalala ce film.
    J'ai fait péter sur ton neumèle.

  • Je l'ai vu hier soir, il n'est jamais trop tard. J'ai adoré ! Quelle justesse de ton ! Pour moi, la gamine n'était pas forcément surdouée, mais sage, tellement sage, poussée inconsciemment par sa mère, malgré un père plus humain et doux. Tout le monde veut bien faire, si bien faire. Et cette femme qui détruit une vie, mais qui n'est pas méchante sur ce coup là, seulement médiocre... Comme tant d'entre nous parfois. C'est pourquoi j'ai adoré ce film, personne n'est parfait, tout le monde est fragile, mais dangereux à un moment ou un autre pour ceux qui les entourent.

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