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  • LE VOYAGE DU BALLON ROUGE d’Hou Hsiao Hsien ***

    le voyage du ballon rouge,cinéma

     
    Le Voyage du ballon rouge

    Suzanne est marionnettiste. Elle vit seule à Paris avec son fils Simon et attend le retour de sa fille aînée qui vit avec son père à Bruxelles mais envisage de revenir faire ses études à Paris. Suzanne engage Song Fang, une étudiante en cinéma comme baby-sitter pour Simon.

     

    Ah oui, j’oubliais, le petit Simon est « suivi » par un ballon (réel ou imaginaire ?), un beau gros ballon rouge !

     

    L’histoire tient sur un ticket de métro mais je me suis laissé embarquer par ce film doux, mélancolique, gai et volatile qui nous conte le quotidien, rien de plus, rien de moins, d’une maman. Evidemment elle a un métier étrange et mystérieux mais le quotidien c’est le même que le mien, que le vôtre peut-être, on s’y retrouve et on s’y perd. C’est magnifique et lors de certaines scènes je me surprenais dans la salle à être toute béate de ravissement, un sourire accroché d’une oreille à l’autre. C’est délicieux, c’est rare, appréciable et précieux. Evidemment, il faut accepter de se laisser conquérir, cueillir par ce film atypique, espiègle qui s’insinue délicatement, durablement, un film exquis et original où un ballon rouge qu’on a du mal à quitter du regard tant il est facétieux, tient un rôle essentiel. Il nous promène dans les rues de Paris ensoleillé comme jamais, sur les toits, dans les jardins, dans un musée, dans le métro… Il paraît qu’aucun dialogue n’est écrit, que les acteurs improvisent. Bénie soit donc Juliette Binoche, qui sourit, qui éclate de rire, qui virevolte ou s’effondre, qui joue de sa voix et de son énergie communicative comme rarement on l’a vue faire. Toujours surprenante. Et puis surtout, surtout Gloire à Simon Iteanu, petit bonhomme à qui on a dû oublier de dire qu’il tournait dans un film tant il rayonne, pétille et déborde d’un naturel époustouflant et inespéré comme je l’ai peu vu jusqu’ici chez un acteur et encore moins chez un acteur/enfant !

     

    La dernière scène dans laquelle une instit "décortique" avec quelques enfants (dont Simon) ce tableau est passionnante et magique...

     

    Le ballon de Félix Valloton (1899) - Musée d'Orsay, Paris,

  • Cortex de Nicolas Boukhrief **

    Cortex - André Dussollier
    Cortex - André Dussollier

    Charles Boyer est un flic à la retraite. Il intègre une clinique qui accueille des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer dont il souffre également. Les prétendues morts accidentelles qui perturbent l’établissement alertent Charles qui ne croit pas à la version expéditive et rassurante du personnel de l’hôpital. Muni de son cahier, il va mener sa propre enquête.

    Il s’agit un peu de la version (pas drôle) du récent et excellent « Vous êtes de la police ? » de Romuald Beugnon, où un pensionnaire (ex-flic) se chargeait également de résoudre l’énigme de morts suspectes. Ici, le lourd handicap de la perte de mémoire de l’enquêteur lui complique particulièrement la tâche.

    Je n’ai jamais vu de malades souffrant d’Alzheimer mais on a parfois davantage l’impression d’être dans un hôpital psychiatrique tant les pensionnaires ont l’air absent et drogué et, si ce n'est quelques accès de violence, agissent pour la plupart comme de « doux dingues »... Cette réserve étant faite, j’ai par contre trouvé que la description du personnel médical était en tout point conforme à ce que j’en connais : faussement bienveillant, blasé par la souffrance, infantilisant, rongé d’ambition et convoitant la place de l’autre…

    La plus grande réussite de ce film-enquête paranoïaque et anxyogène réside évidemment dans son casting. Quelques « malades » font « leur numéro » : Aurore Clément et Marthe Keller, douces, magnifiques et solaires mais c’est André Dussolier qu’on ne quitte pas d’une semelle qui est magnétique. Son regard inquiet, parfois inquiétant, d'autres fois affolé lorsque le piège commence à se refermer sur lui, son beau visage comme taillé à la serpe, son obstination, son désarroi valent le déplacement pour ce film qui curieusement manque un peu de mobile…

  • 4 minutes de Chris Kraus ***

    4 minutes - Hannah Herzsprung

    Frau Krüger enseigne le piano à des détenues pas très douées et pas très concernées. Jenny est différente, virtuose mais agressive et suicidaire. Elle a du mal à se plier aux contraintes de l’apprentissage mais en nouant une relation artistique et passionnelle avec la jeune fille (incarcérée pour meurtre), la vieille femme va l’amener à se présenter au Concours d’entrée du Conservatoire.

    La peinture de l’univers carcéral est le premier choc visuel de ce film qui ne ressemble à aucun autre. Tel est le renouveau bienvenu et formidable du cinéma allemand : montrer des films, raconter des histoires qu’on n’a jamais vus ; ici, la musique et la prison. Les conditions de détention sont tellement déplorables, désolantes qu’on a parfois l’impression d’être au moyen-âge. Seul un téléphone portable indiquera qu’on est bien au XXIème siècle. Les détenues sont entassées à 4 ou 5 dans des cellules minuscules aux lits superposés et leur agressivité, leur violence physique ou verbale les unes envers les autres est vraiment effrayante.

    La relation qui s’installe entre Jenny et sa prof est d’abord elle aussi teintée de méfiance et d’hostilité. Jenny refuse puis accepte de devenir l’esclave d’une prof intransigeante et autoritaire. Quant à la prof, elle répétera à plusieurs reprises à Jenny qu’elle n’est absolument pas intéressée ou touchée par sa personne et sa situation mais uniquement par son talent exceptionnel. Petit à petit les deux vont évidemment s’adoucir en s’apprivoisant et en partageant la même dévorante passion pour la musique, et les scènes de répétition (Schumann, Schubert, Mozart… un festin !) élèvent le film vers des sommets.

    Dommage que le réalisateur ne se soit pas contenté d’en rester à la relation intense et palpitante entre les deux femmes, du coup il alourdit son film d’évènements dramatiques en cascade pas toujours indispensables, les circonstances de la rencontre et la situation des deux femmes l’étant déjà suffisamment.

    Les deux actrices Monica Bleibtreu et Hannah Hertzsprung sont épatantes.

    Les quatre dernières minutes emportent le tout dans un tourbillon époustouflant, inattendu et grisant.

  • Nos souvenirs brûlés de Suzanne Bier °

    Nos souvenirs brûlés - David Duchovny et Benicio Del Toro
    Nos souvenirs brûlés - Benicio Del Toro et Halle Berry
    Nos souvenirs brûlés - Benicio Del Toro

    Steven est un homme exemplaire, un mari irréprochable, un père parfait, un ami infaillible. Les cathos doivent appeler ça un saint mais comme je n’ai aucune religion, j’appelle ça un moudujnou, du genre qu’on a envie de secouer pour savoir s’il y a quelqu’un à l’intérieur ! Hélas la perfection n’est pas immortelle et, alors qu’il porte secours à une fille qui se fait tabasser par son mec en pleine rue (un saint je vous dis !), il se prend une balle perdue dans le buffet et meurt. Audrey doit faire face à ce deuil. C’est parti mon kiki !

    Je ne sais ce que la réalisatrice danoise Suzanne Bier a perdu en traversant l’Atlantique mais je me suis précipitée lorsque j’ai vu son nom à l’affiche de ce film, ayant encore bien en tête les vibrants et bouleversants « Open hearts » et « After the wedding ». Qu’en reste t’il à part le thème du deuil qu’elle n’en finit pas de disséquer et quelques très gros plans insistants sur des regards qui s’embuent ? Dès la scène d’ouverture où le père (David Duchovny, très mortel) explique à son fils (tête à claques et à bouclettes) que fluorescent signifie « éclairé de l’intérieur… oui… comme toi, fils ! », on a envie de crier au secours… ça ne va pas s’arranger. Tout devient hollywoodien, plat, convenu et prévisible ! Lorsque la police vient annoncer à Audrey (Halle Berry, actrice très surestimée lisse et sans aspérité) que son mari est mort, elle dit : « je suis mère de famille et mes enfants attendent que leur papa leur rapporte des glaces !!! », on hésite entre la fuite et le fourire. Il est évident qu’à l’annonce d’une telle nouvelle dévastatrice, les réactions ne sont pas toujours celles qu’on attend ou suppose… mais là, on a vraiment envie de faire répondre au policier : « z’inquiétez pas ma p’tite dame, on vous a ramené les glaces !!! ». La suite vaut son pesant de beurre de cacahuète. Que faites-vous lorsque vous êtes confronté à l’une des situations les plus traumatisantes de votre vie ??? Et bien vous allez sonner à la porte de la personne que vous détestez le plus au monde et vous l’installez dans votre maison cte bonne blague… je n’irai pas jusqu’à dire dans le lit encore chaud du mort, mais pas loin !

    En l’occurrence, il s’agit de Jerry, le meilleur ami du défunt, héroïnomane invertébré qui a gâché quelques soirées de madame quand monsieur (le saint, vous vous souvenez ?) la délaissait pour tenter de sortir l’épave du caniveau ! Heureusement, Jerry accepte de s’installer chez Audrey, sinon il n’y aurait pas de film et surtout il n’y aurait pas Benicio Del Toro***. Jerry va tenter de « décrocher » puis rechuter. Audrey va l’aider à s’en sortir (c’est le principe des vases communicants : un deuil/une désintox), le récupérer dans le ruisseau, l’enfermer pour qu’il se torde de douleur, en manque. Dans ses moments de lucidité, Jerry va à son tour régler bien des traumas familiaux, avec les enfants notamment. Grâce à lui le fils va réussir à mettre sa tête (à claques et à bouclettes) sous l’eau, ce que le Saint n’avait jamais réussi à lui faire faire… la fille (tête à bouclettes aussi, mais UN PEU moins à claques) va cesser de sécher les cours pour aller voir des Hitchcock au cinéma. Audrey va réussir à entrer dans le bureau de feu son époux... jusque là, quand elle avait besoin de quelque chose qui se trouvait dans le bureau… elle le pointait du doigt en tremblotant et en murmurant « c’eeeest làààà baas »… comme moi quand je vois une araignée et que je grimpe sur une chaise en hurlant : « mygaaaaaaaaaaaaaaale !!!!!!!!!!!!!! ». Vous voyez ? Non ! Tant pis.

    Alors évidemment Benicio Del Toro*** (béni soit-il !) est doux, fragile et fort et sexyssime mais il ne parvient pas à lui tout seul, bien qu’il soit absolument extraordinaire en junkie, à sortir l’histoire et ce film paresseux de la torpeur, de la fadeur dans lesquelles ils sombrent irrémédiablement. Sans doute aurait-il simplement fallu une actrice capable d’exprimer et de faire ressentir un minimum d’émotions et des situations et des dialogues un peu moins prévisibles… j’en sais rien et ça fait quand même beaucoup pour un seul film !

    P.S. : vous ne le savez peut-être pas encore mais Benicio Del Toro*** sera très prochainement Ernesto Che Guevara dans le prochain film de Soderbergh. On y sera, hasta siempre...

     

    *** Benicio Del Toro c'est du ***
  • La 33ème cérémonie des César

    aura lieu le vendredi 22 février 2008 (en direct sur Canal Plus à partir de 20h 30).

    Comme souvent un ou deux films se détachent ce qui n’est pas une certitude qu’ils remportent des prix pour autant. Cependant je doute que La Môme (11 nominations) qui a tant bouleversé les foules et qui fut pour moi une épreuve et l’un des plus mauvais films que j’ai vu en 2007, reparte bredouille. Par contre, bonne nouvelle pour le bouleversant Un secret (11 nominations) même si je regrette que Patrick Bruel, exceptionnel dans ce film, ne soit pas nommé.

    Les outsiders sont Persépolis (6 nominations), La Graine et le mulet (5 nominations) et Le Scaphandre et le papillon (7 nominations) qui sont aussi de bien bonnes surprises.

    Cela dit que des films tels que J’attends quelqu’un de Jérôme Bonnel, Ne touchez pas la hâche de Jacques Rivette, Cartouches Gauloises de Mehdi Charef, Ceux qui restent d’Anne le Ny, La face cachée de Bernard Campan et Vous êtes de la Police de Romuald Beugnon soient totalement écartés me paraît fou et illogique… mais les voix de l’Académie sont impénétrables…

    Je ne me risquerai pas à des pronostics, je vous fais simplement part de mes choix.

    - Meilleur film

    La Môme

    Un secret

    Le Scaphandre et le papillon

    La graine et le mulet

    Persépolis

     

      - Meilleur réalisateur

    Olivier Dahan (La Môme) 

    Abdellatif Kechiche (La Graine et le mulet)

    Claude Miller (Un secret)

    André Téchiné (Les témoins) 

    Julian Schnabel (Le scaphandre et le papillon) 

    - Meilleure actrice

    Isabelle Carré  (Anna M.)

    Marion Cotillard (La Môme) 

    Cécile de France (Un secret)

    Marina Foïs  (Darling) 

    Catherine Frot (Odette Toulemonde) 

    - Meilleur acteur

    Mathieu Amalric (Le Scaphandre et le papillon) 

    Michel Blanc (Les Témoins)

    Jean-Pierre Darroussin (Dialogue avec mon jardinier)

    Vincent Lindon (Ceux qui restent) 

    Jean-Pierre Marielle (Faut que ça danse !) 

    - Meilleur second rôle féminin

    Julie Depardieu (Un secret)

    Noémie Lvovsky(Actrices)

    Bulle ogier (Faut que ça danse !)

    Ludivine Sagnier (Un secret)

    Sylvie Testud (La Môme)  

     

     - Meilleur second rôle masculin

    Fabrice Luchini (Molière)

    Laurent Stocker (Ensemble c'est tout) 

    Michael Lonsdale (La question humaine) 

    Pascal Greggory (La Môme)

    Sami Bouajila (Les témoins)

     

    - Meilleur espoir masculin

    Nicolas Cazalé (Le fils de l'Epicier)

    Grégoire Leprince-Ringuet (Les chansons d'amour)

    Johan Libéreau (Les témoins)

    Jocelyn Quivrin (99 Francs)

    Laurent Stocker (Ensemble c'est tout) 

    Je sais... mais impossible de les départager...

    - Meilleur espoir féminin

    Louise Blachère (Naissance des pieuvres)

    Adèle Henel (Naissance des pieuvres)

    Hafsia Herzi (La Graine et le mulet)

    Clotilde Hesme (Les chansons d'amour)

    Audrey Dana (Roman de Gare)  

    - Meilleur Scénario original

    La Môme

    Two days in Paris

    La Graine et le Mulet

    Ceux qui restent

    Molière

     

    - Meilleure adaptation

    Ensemble c'est tout

    Darling

    Un secret

    Le scaphandre et le papillon

    Persépolis

     

    - Meilleur premier film

     

    Ceux qui restent

    Et toi, t'es sur qui ?

    Naissance des pieuvres

    Persépolis

    Tout est pardonné

    - Meilleur film étranger

    4 mois, 3 semaines et 2 jours

    De l'autre côté

    La nuit nous appartient

    Les promesses de l'ombre

    La vie des autres

     

    - Meilleur documentaire

    Le premier cri

    L'avocat de la terreur

    Les animaux amoureux

    Retour en Normandie

    Les lip, l'imagination au pouvoir

    - Meilleure musique

    Les chansons d'amour

    Persépolis

    L'ennemi intime

    Un secret

    Faut que ça danse !

    Le DVD de Les Chansons d'amour