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WENDY ET LUCY

de Kelly Reichardt ***

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L’argument tient en quelques mots : Wendy cherche son chien Lucy.

Comment tenir 1 h 20 avec si peu ? Apparemment pour la réalisatrice, il suffit de placer une actrice de plus en plus remarquable dans un contexte très particulier, saisir de l’une et de l’autre des fragments sans sombrer jamais dans l’excès ou la sensiblerie et elle obtient ce film rare, pur et précieux.

 

Il aurait pourtant été simple de se laisser aller au misérabilisme ou à la grandiloquence tant ce que vit Wendy en quelques jours est toujours border line. Mais grâce à l’énergie, la dignité et la gravité de l’actrice suivie de près par la caméra bienveillante de la réalisatrice on est constamment en totale empathie avec le personnage. On compatit sans s’apitoyer.

 

Il faut dire que Wendy accumule le manque de pot. Elle traverse l’Amérique au volant de sa vieille voiture et veut rejoindre l’Alaska où elle est persuadée de trouver du travail. Elle tombe en panne au fin fond de l’Oregon, tente de voler de la nourriture pour son chien et se fait dénoncer par un jeune vendeur trop zélé. C’est pendant les quelques heures passées au commissariat que sa chienne Lucy disparaît. L’effet sur Wendy est cataclysmique, son chien étant manifestement le seul lien affectif qui lui reste. Coincée entre un parking de supermarché et le garage dont le patron lui annonce que la réparation coûterait plus cher que la voiture (ils sont comme ça aussi aux statesses les garagistes !), contrainte de dormir dehors, terrorisée par un autre SDF, Wendy cherche son chien avec l’énergie du désespoir, à peine aidée par un surveillant de parking, encore obligé de travailler malgré son grand âge manifestement et une employée de la fourrière. Sans bouger d’un pâté de maisons, Kelly Reichardt réussit un étrange road movie statique et donne une vision pas reluisante de l’Amérique profonde, celle d’en bas sans doute, avec chômage, misère et solitude.

 

La dernière image où s’éloigne la frêle mais courageuse et volontaire silhouette de Wendy m’a fait penser à la dernière des « Temps modernes »… avec un peu moins d’espoir pourtant. Drôle d’époque !

 

Je vous ai dit que Michelle Williams est phénoménale ?

Commentaires

  • Ben de toute façon, on avait déjà eu droit à chacun cherche son chat... alors Wendy cherche son chien, c'est pas si tant pire comme suite (attention ici : expression du Québec et non illettrisme)... Bon, mais tout ça pour dire que chez nous le film est sorti le 30 janvier... personne n'a été le voir...

  • En ce qui me concerne, je ne chercherais ni un chat et encore ni moins un chien, mais apparemment ils sont aussi pires au Québec qu'ici alors... parce que je ne pense qu'on soit beaucoup à l'avoir vu alors qu'il est à mille coudées au dessus de "Villa Amalia" qui est encensé... Mais, bon ça n'a rien à voir, quoique !

  • Salut Pascale,
    Le problème du cinéma indépendant américain c'est d'être indépendant... et américain. Pour les diffuseurs, ces films restent complètement à la traîne des productions hollywoodiennes (blockbuster). Chez nous il est sorti dans une seule salle à Montréal... de quoi attirer quelques centaines de spectateurs pas plus... Villa Amalia tu te doutes bien que je ne connais pas, étant donné l'Atlantique qui nous sépare. On le verra peut-être à l'été...

  • UNE SEULE SALLE ??? effectivement, condamné d'avance.
    Quant aux films de chez toi. Je suis effarée qu'il en sorte autant et que si peu (même pas un par an) traverse l'atlantique alors qu'à chaque fois c'est un triomphe en France !

  • Et oui, et il n'est pas le seul. En dehors de Valse avec Bachir et Entre les murs qui ont fait un tabac (120 000 euros de recettes environ), la plupart des films de répertoire comme on dit ici ne peuvent rien espérer dans un marché ultra dominé par les américains (80% des recettes, Québec 10%, France 4%). En ce qui concerne les films québécois, je crois que la frilosité des distributeurs français est l'une des raisons, avec la barrière de la langue... Notre fameux accent si charmant qui posent de gros problèmes aux spectateurs qui n'on pas l'oreille fine...

  • Oula, les sommes et les chiffres, c'est pas mon dada. Sauf que je sais que 20 millions d'entrées par exemple c'est beaucoup beaucoup :-)

    "Film de répertoire" c'est joli !!!

    Moi qui suis franco-française, je suis outrée (vraiment) quand je vois des sous-titres aux films de par chez toi ! Faut dire que j'ai l'oreille fine et comme je suis chti d'origine, j'ai même pas besoin de sous-titres pour "Bienvenue..." non plus, contrairement à des...
    Mais j'en aurais sûrement besoin pour un film breton-bretonnant !

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