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THE GHOST WRITER de Roman Polanski ****

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Un « Ghostwriter » est l’expression anglaise et beaucoup plus poétique de ce que nous appelons élégamment « un nègre ». Un de ces travailleurs de l’ombre, un « fantôme » est contacté pour reprendre l’écriture des mémoires de l’ancien Premier Ministre Britannique Tony Blair Adam Lang. C’est dans une île isolée au large de Boston qu’il rejoint le premier ministre et son équipe de proches, de collaborateurs et de gardes du corps pour peaufiner le travail déjà amorcé. Très rapidement il découvre que son prédécesseur ne serait pas mort tout à fait naturellement. Il va plonger peu à peu dans les arcanes du pouvoir, le jeu des apparences rarement conformes à la réalité, les grosses manipulations, les petites trahisons et réciproquement. Mais aussi il va rencontrer un homme autoritaire, colérique et charismatique qui souhaite que ses mémoires correspondent le plus possible à l’image d’une réussite exemplaire, et des femmes manipulatrices et apparemment dévouées au grand homme.

Et voilà donc ce « fantôme », homme assez ordinaire placé dans des situations très inhabituelles qui vont progressivement devenir de plus en plus troublantes et mystérieuses.

Je laisse le soin aux professionnels de la profession de voir si ça leur chante des correspondances entre la vie privée de Roman Polanski et celle du personnage de cet ex ministre rattrapé par son passé et une histoire peu reluisante qui doit le conduire devant le Tribunal pénal international de la Haye !!! J’y vois moi le grand film d’un grand réalisateur qui de la première à la dernière image nous manipule, nous secoue, nous conduit là où il veut sans nous perdre en route jamais, nous fait pénétrer dans les intrigues et manoeuvres du système politique international. C’est assez vertigineux et Polanski réussit cela à merveille. Un peu comme dans « Frantic » où comme ici le personnage principal se demande continuellement dans quelle machination il est tombé mais qui ne peut s’empêcher de s’aventurer toujours davantage dans ce merdier pour en connaître tous les rouages. Une mécanique, un dispositif, un engrenage infernal qui le conduisent de plus en plus loin sur des pistes de plus en plus malsaines, menaçantes et dangereuses pour lui. Et rien ne l’arrête. A mesure que des pièges se referment sur lui et qu’il en réchappe de plus en plus miraculeusement, il persiste dans son « enquête » et se met toujours davantage en péril.

Polanski soigne tout dans ce thriller parano-politico-hitchcockien passionnant, solide et labyrinthique. De l’interprétation à la musique dont les premières notes nous plongent instantanément dans l’atmosphère ténébreuse idéale, en passant par l’environnement et les couleurs. La maison du ministre perdue sur une colline balayée par les vents violents du large est un blockhaus, un véritable bunker isolé, protégé, surveillé et à la moindre occasion envahi par les journalistes de télévision et de radio. L’intérieur chic et raffiné est d’une excessive froideur. Le « ghostwriter » est immédiatement conduit dans un bureau dont l’immense baie vitrée donne sur la mer. De là, il peut observer les allées et venues, surprendre des conversations téléphoniques sans les entendre, imaginer sans comprendre vraiment ce qu'il voit.

Encore un film que j’ai eu envie de revoir immédiatement après être sortie de la projection. Que les grands (pas par la taille) réalisateurs continuent de réaliser de grands films au mépris de la 3 D et des effets spéciaux, est vraiment réjouissant. Oui, je trouve jouissif et jubilatoire de constater qu’il y a encore des histoires à raconter comme des puzzles à reconstituer et des acteurs à admirer. Ewan MacGregor dont la filmo est de plus en plus solide prouve une nouvelle fois l’ampleur de son registre. Son physique encore juvénile convient parfaitement à ce personnage qui se retrouve au coeur d'une histoire trop grande pour lui. Pierce Brosnan démontre quant à lui qu’il n’est jamais trop tard pour obtenir le plus beau rôle de sa carrière. Ce film bouillonnant, brillant et tortueux, dont la dernière image est une splendeur, est diabolique.

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Commentaires

  • Le meilleur dernier plan de l'année.

  • Nous avons "vu" le même film et aussi c'est le premier film de cette année que je reverrais avec plaisir !


    @rob: t'as raison

  • Rob : un plan comme ça, c'est une leçon !

    caro : c'est un incontournable.

  • film sublime mise en scène qui frôle la perfection. Epoustouflant mc gregor dans une non performance naïve. Du vrai & GRAND cinéma !

  • Je pense y aller aujourd'hui. Après Shutter Island hier, elle est pas belle la vie ?

  • J'avais prévu d'y aller aujourd'hui, du coup je vais y aller en courant!

  • T'as intérêt ! Mais n'oublie pas de regarder en traversant... des fois y'a des voitures vertes qui passent !
    Tiens, j'ai acheté Gilbert Grape, si t'es sage, je te le prêterai un jour.

  • Très tentant ! La bande annonce m'avait déjà presque séduite, mais quelques avis positifs, c'est mieux !

  • Si tu trouves des avis négatifs, dis le moi : j'irai poser des bombes !

  • prévu pour 16h20, heure angevine !

  • Si le terme "nègre" ne vous plait pas, il existe une autre expression moins connue mais beaucoup plus poétique = "teinturier".

  • Je pense que ce sera le film pour ce samedi... si D. est d'accord avec moi (ben oui, je vais au ciné avec D. mais faut pas s'emballer hein, c'est une amie !!!!)

  • Je suis d'accord, la dernière séquence est absolument brillante. Sinon, le film est une immense leçon de mise en scène.

  • Mais où est Fred ? Je l'attends pour crier en chœur : Ewaaaaaaannnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn

    Je suis ultra fière de mon inconditionnel chouchou dont la filmographie est exemplaire et originale, à l'image de ses deux derniers films, mais jusqu'où ira-t-il ?

    Mon dieu j'ai 6 films à voir, à dévorer, dont celui-ci, je n'en peux plus, allez, un petit Ewaaaaaaaaaaaannnnn pour la route !

  • Jordane : alors ??? T'es pas over jet lag ?

    Ralph McReiss : j'aime pas non plus teinturier ! Votre teinturier est un poète ??? La chance, moi c'est une vieille rombière qui fait tout le temps la tronche. Cela dit ici tout le monde fait la tronche et tout le temps !

    pL : je suis vraiment enchantée, ce film semble faire l'unanimité !

    zapette : toi t'emballes pas ! Lui déchire pas ses fringues à l'entracte. Ah oui c'est vrai y'a plus d'entracte.

    Marine : t'as pas encore vu ton EWAN ?????????? Cette semaine il est nègre, la semaine prochaine il se déguise en chèvre... Ce garçon est vrai Jedi, il ira loin ! Dans celui-ci il sourit peu parce qu'il lui arrive plein de misère mais j'adore quand il dit : "j'suis en état d'choc"...

  • Super pour le Gilbert, surtout que je suis TOUJOURS sage (rapport au 17...).

  • Ah oui, c'est vrai, rapport au 17, j'ai qu'à la boucler. Tu l'auras ton Gigi.

  • Fred vient de se faire réveiller par des cris de belette en chaleur !
    Le mot "Ewaaaaaaannnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn" a été déposé qu'on se le dise
    Merci à @Marine de se recueillir en silence
    Je me prépare à l'assaut, je m'émeus, ma voix mue et j'éructe E.............. à l'intérieur du tréfonds de moi-même car il n'est que midi et nous sommes en week-end. Y en a encore qui dorment nom d'un petit Ewan en sucre candi !!!
    ;)

  • Salut, je lis ton blog depuis un moment et je dois dire que je suis super fan.

    Par contre, je suis obligé de t'avouer que je suis estomaqué à la lecture de ta chronique et des commentaires, car j'ai personnellement trouvé ce film d'un ridicule affligeant.
    Un scénario en carton et complètement prévisible, une réalisation plate et fade, et quant aux performances des acteurs, je les ai tous trouvé plus mauvais les uns que les autres.
    Je suis surpris que tu encenses la mise en scène que j'ai trouvé scolaire au possible, et c'est ce que je reproche à ce film, son incroayble manque d'originalité et d'imagination.
    J'ai eu l'impression de me retrouver devant un de ces mauvais polars qui sortaient à la chaîne dans les années 90, je l'ai trouvé mal fait et on s'attend à tout. Polanski arrive ici à refaire un film aussi mauvais que l'était "La Neuvième Porte", et on y retrouve les mêmes ficelles et les mêmes travers : des secrets cachés, des écritures codées, des femmes diaboliques, une lumière plastique et artificielle, et une fausse musique à suspense complètement à coté de la plaque (ce qui est d'ailleurs une grande déception venant d'Alexandre Desplat)... Je pourrais continuer, mais j'ai peur de frôler le lynchage...

    Mouais, c'est pas vraiment malin pour un premier commentaire non ? Mais à l'occasion tu verras, je suis sympa aussi des fois :-)

  • Fred : Ewan n'est pas en sucre. Je t'assure, pour y avoir goûté (Remember la Mostra di Venezia...), il a la peau salée.

    Yoos-F : dommage que tu braves ta timidité pour un film que tu n'as pas apprécié. C'est de la timidité n'est-ce pas ? Les fans sont timides en général.
    Bon j'attendrai que tu t'enthousiasmes pour un film, même si nous ne sommes pas d'accord. J'aime quand on défend un film !
    Je suis allée voir rapidos ton blog. j'essaierai de comprendre ce qui s'y passe :-)
    En tout cas j'adore ta bannière bien que je n'aime pas les gares. Elles me font peur.
    Tu es mon premier fan avoué ! ça m'plaît.

  • @Pascale : Ah mais ce dont je suis fan, c'est de ta passion pour le cinéma. C'est palpable et ça fait plaisir. Par contre, je suis très loin d'être toujours d'accord avec toi. Mais je suis allé voir "The Ghost-Writer" hier, et j'étais tellement affligé qu'en voyant ta chronique je me suis que ça serait une bonne occasion de commencer enfin à échanger. Après je ne suis pas tellement timide, je suis même très grande gueule demande à Henri de Belgie, il le sait lui ;-)
    Pour ce qui est de mon blog, ce qui s'y passe c'est que je n'ai rien écrit depuis 6 semaines, mais je devrais le ressusciter dans pas longtemps. Y'a deux critiques ciné si ça t'intéresse ("Agora" et "Huacho", ce dernier étant un bon exemple si tu savoir ce que ça donne quand je m'enthousiasme). M'enfin j'arrête la pub, j'espère en tout cas que c'est le début d'une bonne série d'échanges :-)

  • Ben moi, j'ai bien aimé.... Je trouve quand même que ça manque d'atmosphère (après "Shutter Island" la semaine dernière... c'est dur de retrouver une telle atmosphère), mais c'est pas mal quand même...

  • Yoos-F : oula, les échanges je suis 100 % pour dans le blanc de l'oeil, ou quand on est d'accord pour s'enflammer ou tirer sur l'ambulance... mais le dialogue de sourds de l'un qui aime et l'autre pas, je ne sais pas faire. Ce qui fait dire à certains qu'on peut pas discuter avec moi (ce dont je me fous éperdument tu t'en doutes)... Donc oui pour que tu restes fan :-)
    Quant à la timidité, je plaisantais évidemment.
    Et je ne ferai pas d'enquête de moralité chez Henry le Belgien. Il faudrait que j'aille voir s'il ne s'est pas transformé en frite molle d'ailleurs !
    Mais si tu sais ressusciter les blogs, je t'enverrai quelqu'un...
    Alors voilà, welcome toussa et à bientôt.

    zapette : bon, si t'as bien aimé, c'est déjà ça ! L'enfer de Shutter sera difficile à retrouver de toute façon !

  • Ce film m'a bien déçu. L'intrigue politique peut être qualifiée de totalement invraisemblable (l'espion de la CIA démasqué en 30 secondes montre en main avec google) et le truc du premier mot de chaque page pour faire apparaitre la clé de l'énigme digne des romans de la bibliothèque rose. De fantômette à "the ghost" il ya plus d'un rapprochement à tenter.
    Les personnages manquent cruellement d'épaisseur et on se fout un peu de ce qu'il leur arrive. "Les espions" film français qui a du couter 3 francs 6 sous, passerait pour du Hitchcock à coté de ce pâle opus. La référence en matière de thriller politique restera Syriana, pourtant film imparfait.

  • Je trouve, comme mymp, et nous ne sommes pas nombreux, que le film est creux, bien que réalisé avec une certaine efficacité. L'intrigue est vraiment bancale, je défie qui veut bien se prêter à une analyse détaillée à me prouver le contraire.

  • Je ne relève pas le défi.

  • Ce film est brillant , c'est une leçon de cinéma dans le sens où il est extrêmement focalisé (comme les Hitchcock c'est vrai) sur la façon dont l'histoire est racontée. Je trouve passionnant personnellement le fait que le héros soit un fantôme, une sorte de personne sans histoire qui les cherchent ailleurs. Si vous avez envie de lire ma critique, vous êtes les bienvenus!

  • Bien vu tes quelques lignes en tout cas. Si ce n'était Ewan, on pourrait presque dire un type banal et transparent...
    Oui bien sûr j'irai lire !

  • et bien je vais essayer d'y aller.. ton commentaire me donne envie :) Et puis ça me changera des navets que je viens de voir....

  • Il y a des pour et il y a des contre.
    Moi je suis pour à 200 %.

  • Je voudrais être Roman Polanski pour tourner un film sur une Affaire d’Etat. Je sais bien à partir de quels livres je construirais le scénario. Les « Oreilles du Président » pourraient constituer le point de départ d’une fiction actualisée. La vérité serait éclairée à la torche. Jauffret et Polanski ont montré la voie. Yann Moix serait bien indiqué pour réaliser un tel film dont j’ai le scénario dans mon tiroir.

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