GREENBERG de Noah Baumbach **
Roger Greenberg a séjourné quelque temps dans un hôpital psychiatrique à cause d'une dépression. Il vient de New-York et s'installe pour quelques semaines dans la villa californienne de son frère qui part en vacances avec femme et enfants au Viet Nam. Il va rencontrer Florence jeune femme un peu godiche et paumée et assistante personnelle du frangin chargée d'arroser les plantes et de s'occuper du chien, retrouver un ex amour, un ancien ami avec qui il avait eu le projet de former un groupe de rock et qu'il n'a pas revu depuis des années, faire le point, changer peut-être, évoluer sans doute.
Greenberg est un garçon plutôt antipathique. A vrai dire pourquoi avoir peur des mots, c'est un sale con et un mufle intégral qui ne pense qu'à lui et dit ce qu'il pense sans se préoccuper jamais de la peine qu'il peut causer aux autres. Mais c'est aussi un "malade", victime de tocs et de crises de panique qui l'isolent du monde des vivants. Le fait qu'il soit interprété par Ben Stiller grand comique devant l'éternel mais aussi capable de beaucoup d'émotion me le rend particulièrement sympathique. Cet acteur fait partie de ces acteurs que je trouve désopilants et touchants, de la même lignée qu'un Steve Carell qui pratiquent cet humour subtile, aiguisé et lucide qui me le rend vraiment proche voire attachant. Evidemment, ce ne serait pas très hollywoodien, voire américain qu'un personnage de comédie (même si elle est plus amère que douce) reste odieux jusqu'à la fin. Notre Roger s'acheminera donc tranquillement vers une forme de rédemption et commencera à ouvrir quelque peu son coeur desséché.
Par ailleurs, preuve irréfutable entre toutes qu'un coeur bat chez ce misanthrope, il s'occupe avec beaucoup d'attention du chien malade de la famille. En ce qui me concerne, c'est vraiment rédhibitoire qu'un toutou si toumimi soit-il soit le centre d'intérêt de quasiment tous les personnages d'un film. J'affirme devant la SPA et le WWF réunis qu'à l'exception des saletés de moustiques qui viennent se suicider sur mon pare-brise l'été, jamais je ne ferais de mal à une mouche, ni à un boeuf, ni même à un oeuf (je ne manque mange que le blanc)... mais les chienchiens à sa mémère dans les films J'EN PEUX PLUS, et les gloussements de plaisir que chaque apparition des bestioles provoque chez les spectateurs vont me conduire au meurtre à un acte condamnable un de ces jours. Fin de la parenthèse.
Par la force des choses, notre Roger va voir et revoir Florence, gentille fille qui se remet difficilement d'une récente séparation mais souhaite à tout prix partager toute l'affection dont elle déborde. Contre toute attente, malgré les horreurs qu'il lui dit, sa façon de la repousser, la grande différence d'âge, elle va s'attacher à lui et contourner bravement tous les obstacles. Toutes les tentatives de Roger pour essayer de mener une vie "normale" et communiquer avec son prochain et sa prochaine vont donner lieu à des scènes assez pathétiques tels que les essais de "rapprochement sexuel" de ces deux largués, entre autre.
Le numéro de fille perdue cheveux gras de Florence gentille et godiche a fini par me lasser. Par contre, j'ai trouvé Rhys Ifans vraiment attendrissant. Mais en hésitant constamment et trop loooooooongtemps entre drame (relativement) et comédie, Noah Baumbach m'a perdue en route !
Commentaires
J'ai bien aimé ce film, même si la fin "eau de boudin" m'a laissée perplexe. Il aurait fallu que je m'attende à quoi ? Je sais pas trop en fait...
Oui ben ils sont pas sauvés les deux perdus... c'est sûr ! Et s'ils font des petits, je préfère qu'ils se les gardent !
Bonjour madame
Vous précisez : "je ne manque que le blanc"
Devons-nous comprendre par cette cruelle boutade que le jaune, vous le crevez dans l'œuf ?
Bien à moi
Bien chère Acarianophile,
Peut-être pourriez-vous admirer que pour manquer le blanc il faut être d'une précision qui n'a d'égale que votre crevure ?
Toute à lui.
Ma crevure cesse derechef de vous kicker
Vous êtes d'une présomption qui me laisserait à penser que vous êtes de l'espèce à courir dans les camps tout en vous faisant des cadeaux
Lui est à MOI ! (sauf si ses initiales sont GB)
Votre boursuflure,
Cessez de m'importuner avec vos insinuations poil à gratter. Seriez-vous du genre à prétendre que le ciel est dans une case mult... non, prétendez-vous qu'il est curieux de s'attendre à ce que le ciel nous tombe sur la... non, sous-entendez vous que la volonté...
Et puis merde,
Je vous laisse avec SW et m'enfuis avec Kapo Michal.
Une deception pour moi ce film, je me suis ennuyée. Je n'ai pas pu m'intéresser à ce personnage franchement odieux, ni à la godiche. Pourtant j'aime bien Ben Stiller habituellement, mais là, non, le scénario est trop faible.
Moi aussi, j'ai alterné intérêt et ennui. Et la godiche au bout d'un moment, on a envie de lui dire : wake up darling !
Je l'ai vu hier et j'en garde un souvenir déjà assez vague.
Il y avait ici de bonnes idées sur l'adulescence, telle que le retournement de nombreux poncifs du film américain macho - le héros ne sait même pas conduire une voiture, la chanteuse blonde est non plus manipulatrice et distante mais godiche, on ne part plus au Vietnam pour faire la guerre mais simplement pour y passer ses vacances en bon touriste américain etc... en somme, une société où il n'y a plus grand chose à faire- mais, effectivement, l'on finit par être frustré des nombreux atermoiements des personnages.
Personnellement, si je n'ai jamais été franchement énervé par le jeu de Greta Gerwing (j'ai été charmé, au contraire), c'est Ben Stiller que j'ai trouvé insupportable à la longue, tant son personnage (dont l'intrigue dépend totalement) est exagérément plaintif, ne devant finalement choisir qu'entre un voyage en Australie et une sublime blonde (ah la galère ! Dur la vie), tombée amoureuse de lui par je ne sais quel miracle hormonal.
C'est un film sur une simple révolution personnelle. Comment un homme, brisé par une carrière avortée de musicien, parvient enfin à trouver la force de s'engager à nouveau et de cesser de se mentir à soi-même. Mais j'aurai simplement voulu que cette révolution soit un peu plus exaltante, folle et fracassante.
C'était un peu chiant, en somme. Du Wes Anderson planplan au diesel sans deuxième vitesse.
P.S. = et oui, si j'ai bien horreur d'une chose, ce sont les personnes pathologiquement en déficit affectif déportant leur passion sur un animal domestique. Si au début le film semble s'en moquer ("tu veux qu'on rentre du Vietnam pour s'occuper du chien ?"), il finit justement par ne tourner qu'autour du chien (la niche, les éternels visites chez le veto etc...). Alors oui, on a compris que le chien représentait la face malade du héros qu'il faut guérir; mais j'ai fini par trouver cela extrêmement lourd.
Oui de bonnes idées mais après les trentenaires, on va nous servir les quarantenaires irresponsables... ça va bien un moment.
Ah ah comme disait Nino Ferrer à propos de la guerre "on n'aime pas ça mais on ne sait pas quoi faire !".
Moi j'ai "compris" le personnage de Ben Stiller car être paralysé par l'angoisse, on peut... Et puis peut-être qu'il n'aime pas les blondes aux cheveux gras ?
Je crois que tu es complètement passé à côté de l'aspect dépressif du personnage qui est "réellement" malade. D'ailleurs le film ne se termine pas sur un choix véritable... d'ailleurs il ne se termine pas vraiment en fait.
Hélas je crois que le "tu veux qu'on rentre pour donner sa gamelle au chien" est tout ce qu'il y a de plus premier degré. Hélas. Les animaux au cinéma, ça ne devrait plus exister sauf dans les films de Jacques Perrin.
T'as raison Pascale, on leur laisse leurs éventuels bambins... :-)
l interet de ce film c est qu il permet de faire la sieste au cinéma et lorsqu on se réveille... on a rien raté, l'histoire n a pas avancée mais c est interminable. A quoi bon être une excellente actrice - greta gerwig - dans un film pareil... A qui s'adresse ce film ?
Ben comment tu peux savoir que tu n'as rien raté si tu as dormi ?
parce que ma voisine m a rapidement réveillé... mon ronflement l' agacait un peu.
Elle est gentille, moi je t'aurais planté là, face à ton destin !
Il me semble bien que c'était ici que j'avais gagné une place pour ce film, que je viens ENFIN de voir !
Et je ne partage pas tes réserves... j'ai adoré ça !
Je trouve que le fait que le chien soit un berger allemand évite totalement le coté "chienchienàssamémère" dont tu parles...
En tous cas, je n'ai pas ressenti ça du tout... j'aime bien l'idée de l'homme dans un costume de chien, associé à l'impression de chien triste dans un costume d'homme que donne parfois Stiller dans le film...
Et je partage, pour le coup, ton enthousiasme concernant Ben Stiller que je trouve vraiment remarquable et épatant dans le rôle.
Mon avis plus détaillé, prochainement, chez ouam ;-)
PS: je vois par contre que La Comtesse t'as emballée... vu mardi et moi aussi: emballé !
Tant mieux si tu as gagné une place et qu'EN plus le film t'a plu.
En ce qui concerne les chiens qu'ils soient à sa mémère ou pas... dans les films çA ME GAVE XXL ! Et IRL XXXXXXLLLLL ++++
La Comtesse : un de mes coups de coeur de l'année jusque là !