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L'ELITE DE BROOKLYN de Antoine Fuqua ***

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Pour les flics de Brooklyn, quartier chaud bouillant de New-York city, l'un des plus violents de la ville paraît-il, protéger et servir n'est jamais de tout repos. Nous allons suivre quelques jours de la vie pas rêvée de trois flics plus très bien dans leur boulot comme dans leur vie privée, trois keufs tourmentés que leur profession a usés, transformés. L'un deux, Eddie (Richard Gere) est à 7 jours de la retraite, 7 jours qu'il espère passer tranquillement sans faire de vague alors qu'on lui colle dans les pattes. de toutes jeunes recrues à former. Un autre, Tango (Don Cheadle) est infiltré depuis de trop longues années dans le milieu des trafiquants de drogue blacks où il a noué de solides mais louches amitiés et annonce à sa hiérarchie qu'il est urgent qu'on le sorte de là. Quant à Sal (Ethan Hawke), marié et déjà père de trois enfants dont la femme asthmatique est enceinte de jumeaux, il aimerait pouvoir réunir l'argent nécessaire pour déménager dans une maison plus grande et salubre.

Ces trois personnages ne travaillent pas dans la même unité mais au hasard des méandres d'un scénario en béton armé, ils vont se croiser lors d'une nuit où tous les destins vont basculer. Dès les premières scènes, on sait que les trois flics ne sont pas "viables" compte tenu des risques qu'ils vont prendre mais je vous laisse, comme je l'ai fait, découvrir qui restera en vie ou pas, vous tromper, hésiter. Le réalisateur brosse trois portraits qui semblent vraiment réalistes, pointe les difficultés, désagréments et périls d'une profession où la vie privée est forcément mise au second plan alors que les risques sont quotidiens et démesurés, que le salaire n'est pas à la hauteur des menaces et responsabilités et que la hiérarchie n'est pas toujours prête à protéger ou suivre ses hommes. Il n'élude pas pour autant les bavures ou "ratés" de certaines décisions ou interventions, mais ici, c'est davantage à la détresse des flics qu'il s'attache.

Pensiez-vous qu'un jour nous découvririons Richard Gere, séducteur invétéré, dans le rôle d'un flic qui prend sa retraite ? En tout ca, il a bien fait d'accepter ce rôle qui lui va bien au teint et je vous assure, il ne cligne presque pas des yeux. La scène assez terrible où, après 22 ans de service, il rend armes et insigne à un fonctionnaire indifférent est tout à fait révélatrice du manque total de considération pour ces hommes. Cela dit je ne pense pas qu'il n'y ait que dans l'administration que les retraités ne soient ni pleurés ni regrettés. Mais Richard/Eddie se console de sa vie ratée dans les bras d'une jolie fille qui tarifie sa tendresse et son écoute. Cette relation sera également pour lui une nouvelle source de déconvenue mais l'incitera néanmoins à réaliser un dernier coup d'éclat, comme un baroud d'honneur.

Don-Tango-ChippendaleCheadle qui a accepté une promotion en échange de son rôle d'infiltré, n'en peut plus du double jeu qu'il mène. D'autant que sa hiérarchie compte arrêter Caz (Wesley Snipes, vraiment bien), l'homme qui lui a sauvé la vie et qui le considère comme un frère. Sa femme l'a quitté et ses supérieurs se moquent éperdument de ses états d'âme. Va t'il se résoudre à trahir son très contestable ami ?

Quant à Sal (Ethan Hawke, au visage de plus en plus intéressant et magnétique) fiévreux, torturé par sa foi et angoissé de ne pouvoir réunir la somme nécessaire à l'achat d'un nouveau logement, il ne cesse de frôler la corruption tant son boulot de flic des stup' le place régulièrement en présence de sommes considérables qui proviennent du trafic de drogue. Va t'il céder à la tentation ?

Suivre le parcours de ces trois hommes inquiets est passionnant et Antoine Fuqua ne relâche jamais son intrigue. Il réussit également plusieurs scènes à haut pourcentage d'adrénaline et notamment une vers la fin, assez virtuose où l'on ne sait jamais qui on va trouver au hasard des couloirs que l'on franchit ou derrière les portes qui s'ouvrent. C'est à regret vraiment qu'on quitte les personnages poignants de ce thriller réaliste comme rarement.

Commentaires

  • C'est vrai que dire de Brooklyn que c'est un quartier violent de NY me paraît bizarre... l'ayant traversé de jour comme de nuit, je l'ai trouvé assez tranquille. Mais peut-être n'étais-je pas dans les quartiers du quartier le plus mal famé...

    A part ça, j'avais envie d'aller le voir ce film, et là Grand Maître Pascale (ou Grande Maîtresse Pascale, comme on le sent !), tu m'as encore plus donné envie d'y aller. Bon ben... j'y vais :-)

  • Bon alors j'aurais dû préciser l'est de Brooklyn... il paraît que ça craint vraiment. Moi je n'y suis jamais allée HELAS.
    Oui, formidable ce film, foi de moi !

    Appelle moi Votre Seigneurie, ça ira.

  • dis moi j'ai besoin de ton aide ...

    j'ai vu une Bande annonce au cinéma en allant voir LIBERTE dimanche dernier. Comme j'étais dans les vapeurs comme d'habitude je me souviens plus du titre. Alors c'est un acteur francais ( DEPARDIEU ? j'ai un doute me souviens plus trop) qui parle à une vieille dame sur un banc public qui lui parle littérature. ET bien sur lui n'y comprend rien... plus tard dans la BO, il se vante d'avoir lu CAMUS la peste l'étranger etc .... une idée ???????

  • Ce qui est sûr c'est que c'est pas Robin des Bois !
    Alors peut-être "La tête en friche" (comme la tienne :-)) de Jean Becker (ce nom fait très peur !)
    http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=170300.html

  • Moi je l'ai vu et j'ai bien aimé quand le requin attaque le bateau

  • Moi je l'ai vu et j'ai bien aimé quand le requin attaque le bateau

  • oh oui moi aussi, et quand le dinosaure frappe à la porte c'était bien aussi !

  • Pareil que Nath: j'étais déjà un peu tenté, et ta critique achève de me convaincre!
    Ca a l'air d'un polar efficace, sombre et intelligent, je signe!
    Comme quoi, on peut avoir un nom de laxatif et réaliser un film où on ne se fait pas chier.
    (Désolé, c'est une blague de fin de semaine!)

  • Te voilà achevé alors ?
    C'est totalement inédit le point de vue des keufs. Mais le titre est tout faux...
    c'est une blague de fond de chiottes je dirais !

  • L'est de Brooklyn, vers Jamaica Bay ? Oui, sans doute, là, j'ai pas mis les pieds... merci Votre Seigneurie (et là, grosse courbette, ça fait bien je trouve !!!)

  • Et oh, faut pas pousser, i mettent une croix sur la carte en disant "vous êtes ici". Ils disent juste que c'est l'est de Brooklyn !

    Relevez vous !

  • Être policier ce n'est pas facile. Être policier à Brooklyn (surtout Est), c'est flirter avec les limites du métier.

    Un excellent polar, efficace bien qu'extrêmement violent. Sans nul doute que c'est le meilleur film d'Antoine Fuqua, plus habitué à de mauvais blockbusters qu'à de bons films intenses à forte dose d'adrénaline et de FUCK à tout va (langage de Brooklyn-Est)

  • OUIIII la tête en friche ... comme la mienne .. pas de ma faute je bosse trop .. faut que je me le programme celui-là ! Merci pour avoir défriché ma tête mdddr

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