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LOLA de Brillante Ma. Mendoza ***

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Le petit fils de Lola Sepa vient d'être tué en pleine rue par celui qui lui a volé son portable. La vieille dame doit trouver de l'argent pour lui offrir un enterrement décent. Mais elle souhaite aussi plus que tout que la justice fasse son boulot et punisse le coupable. Elle porte plainte. Lola Puring est la grand-mère de l'assassin qui va tout tenter pour le faire sortir de prison. Elle est consciente de la culpabilité du garçon mais elle reste la seule à continuer à l'aimer et à le soutenir malgré sa faute impardonnable. Pendant quelques jours, nous suivons le parcours du combattant de ces deux mamies de Manille obstinées qui se confrontent à l'adversité avec une énergie tenace.
Bien que tirée de faits réels, ce film est une fiction mais il se trouve néanmoins constamment à la lisière du documentaire. Il nous donne infiniment d'indications sur ce pays et cette ville particulièrement, et les conditions de vie, ou plutôt de survie de ses habitants qui sont constamment en lutte contre l'adversité. Et comme dans tous ces pays où la pauvreté est abyssale, où l'avenir se calcule au jour le jour puisqu'il s'agit quotidiennement de savoir comment on va se nourrir, survivre, où la misère et les obstacles font tellement partie de l'ordinaire qu'ils sont accueillis avec une sorte d'apathie. Mais cette résignation face aux épreuves n'étouffe en rien l'obstination. La vie est une lutte, un combat permanent.
C'est une étrange société qui ne fait aucun cadeau aux "vieux" qui, même s'ils ne sont pas abandonnés et semblent faire l'objet d'une certaine forme de respect absolument absent dans nos contrées, prennent totalement en charge la famille, jusqu'aux enfants en très bas âge. Les deux "Lola" (ce terme signifie "grand-mère" en tagalog, langue philippine) sont prêtes à tout, même à mendier ou à voler pour venir en aide à leurs familles.
L'élément essentiel du film est l'eau, omniprésente, à la fois source de vie et menaçante tant les pluies diluviennes qui s'abattent pendant la saison rendent tout déplacement épique. Car même les éléments naturels, la pluie, le vent, qui se déchaînent semblent s'acharner sur la population la plus démunie. Le quartier de Manille où se situe l'action est complètement inondé rendant les conditions de vie plus difficiles encore. Mais le fatalisme et la capacité d'adaptation des habitants sont là encore admirables.
Quelques scènes de prison où les détenus sont entassés par dizaines dans des cellules misérables et de tribunal montrent à quel point la justice est arbitraire puisqu'il suffit de réunir une somme d'argent suffisante pour qu'un accusé coupable de meurtre puisse être libre, quand ce n'est pas le juge lui-même qui conseille aux deux parties de s'entendre entre elles.
La rencontre entre les deux vieilles femmes qu'on attend est un moment absolument étonnant où elles ne vont pas parler du drame qui les réunit, mais de la difficulté et de l'horreur de vieillir, de leurs douleurs et de leurs maladies respectives. C'est à la fois drôle et touchant de voir à quel point les deux femmes se comprennent et étrangement vivent la même situation. Les deux actrices, octogénaires sont formidables.
C'est un film très beau, très dur mais qui à aucun moment ne sombre dans le misérabilisme ou la facilité. Un film digne, utile voire nécessaire où l'on peut découvrir une population comme si l'on observait une planète étrangère et une époque révolue.
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Et n'oubliez pas de terminer le jeu, j'ai éclairé les photos.

Commentaires

  • Joker: je suis sortie au bout de 45 min!

  • Bon, et bien maintenant que tu as vu celui-ci te reste plus qu'à voir Kinatay, Serbis, John John, Tirador et Le masseur :)

  • Bon, je n'ai rien lu de ton papier car je l'ai vu aussi et je dois encore écrire dessus...
    Mais j'ai beaucoup aimé aussi !
    Et La Fiotta, tu as vraiment raté quelque chose en partant justement quand le film commence vraiment à se déployer...

  • Fred, c'était mon premier Mendoza aussi, mais je commence le rattrapage très vite : j'ai déjà acheté le DVD du Masseur...

  • La Fiotta : hein ?? quoi ??? t'es folle ??? t'as bu ? Dehors.
    Bon j'espère que tu es allée voir "Rabia" ça cause spingouin.

    Fred : ya puka.

    Foxart : t'as raison Foxie faut pas te laisser influencer.

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