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THIS MUST BE THE PLACE de Paolo Sorrentino *****

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Cheyenne a été une rock star mais aujourd'hui, alors qu'il a atteint la cinquantaine il vit de ses rentes à Dublin dans une maison/chateau avec sa très aimante épouse. Dans la rue tout le monde le reconnaît car son look gothique tendance Robert Smith est resté inchangé depuis 30 ans. Mais il n'en a cure pardon, Cheyenne est absent, ailleurs, plus loin ou figé dans le passé. A première vue, il semblerait que Cheyenne "n'a pas tout son kilo". Sa démarche, son élocution, son air absent font qu'on a l'impression d'avoir devant soi un fantôme sous l'effet de drogues dures. Mais Cheyenne ne boit pas, ne fume pas... quant à se piquer, pas question, il a peur des seringues ! Et en s'attardant un peu sur les gargouillis qu'il murmure, on s'aperçoit qu'il a un avis profond et sensé sur la vie, la mort, les êtres ! Mais il est également habité, envahi par une tristesse insondable dont on découvrira les raisons dans une scène choc. Et puis, le père de Cheyenne meurt et alors qu'ils ne se sont pas parlés depuis trente ans, il se rend à New-York pour pleurer comme un gosse sur la dépouille paternelle. Il découvre que son père a passé sa vie entière à tenter de retrouver le bourreau nazi qui l'avait humilié à Auschwitz en 1943. Cheyenne décide de poursuivre les recherches de son père. Le voilà donc sur la piste d'un homme, obligé de traverser une partie des Etats-Unis.

Chaque fois que je vois un film qui me chavire à ce point, je crains toujours d'être à côté de la plaque et de ne pas réussir à en parler. Sachez le, si contrairement à moi, vous n'êtes pas dès les premières secondes et l'apparition de Cheyenne/Sean Penn complètement tourneboulé par ce personnage, quittez la salle illico presto. Inutile de vous infliger une torture. Car Sean Penn est de quasi tous les plans avec une dégaine, des intonations, une nonchalance absolument incroyables. En un mot, si vous ne l'aimez pas instantanément et inconditionnellement : fuyez, pauvres fous ! Pourtant on assiste ici à une performance d'acteur en tous points incomparable mais pas uniquement. Le personnage principal de cette histoire est assurément unique en son genre, une espèce d'enfant totalement innocent embarrassé d'un corps d'homme et d'une apparence d'alien à la fois travaillée et envahissante. On le découvrira au cours d'une scène saisissante, Chéyenne souffre le martyre. Et son calvaire il le confessera dans un seul souffle qui ressemble à un rugissement. Terrible et douloureux. Son road-trip il le vivra seul à la recherche d'un nazi mais aussi, contrairement à ce qu'il prétend, de lui-même. Comment se débarrasser une bonne fois pour toute de ce mal de vivre, de cette culpabilité de cette mélancolie qui l'assaillent et l'obsèdent ?

Le personnage et l'interprétation de Sean Penn suffiraient presque à eux seuls à faire de ce film un voyage indispensable et inoubliable. D'ailleurs "Sean Penn", dorénavant je ponctuerai chacune de mes phrases de ce nom.. Mais, il y a aussi la réalisation, voyante sans aucun doute mais d'une beauté à couper le souffle. Certaines images pénètrent la rétine et c'est aussi grâce à elles que le film se grave au plus profond de soi bien après avoir quitté la salle. Et puis, il y a la musique évidemment... une chanson qui donne son titre au film mais aussi toute une bande son sublime qui se rend indispensable. Je ne sais combien de temps j'ai dormi car oui je l'avoue mais avec beaucoup de honte, je ne connaissais pas David Byrne, la classe, l'élégance ! Je vais y remédier et pas plus tard que rapidement.

Comment peut-on aimer autant un film aussi triste ? Et bien, parce que, tout simplement, et aussi parce que le petit gloussement de Sean Penn et son sourire... finalement.

  

Sean Penn...

Commentaires

  • ben dis donc, si je ne m'y précipite pas après un billet pareil, c'est que je suis en coma dépassé ..

  • Ben dis donc ... combien de films ont déjà récolté 5 étoiles chez toi ? !!!

  • Comment diable as-tu pu passer à côté des talking heads ?!
    http://www.youtube.com/watch?v=oGNOfRzDysw&feature=related

  • Aifelle : ce serait étrange de passer à côté !

    La Pyrénéenne : ben, quelques uns quand même !

    Fred : je ne sais pas, je m'en veux ; ça devait être ma période Mozart exclusive !!! Je vais y remédier. Ce garçon a un jeu de scène très intéressant, et il s'est bien amélioré question justesse.

  • En effet, passer à côté des Talking Heads c'est assez curieux (sauf pour les moins de 20 ans comme dirait Charles). Concernant le film, la bande annonce du film m'avait déjà bien alléché et intrigué avec le titre référence aux Talking Heads et un Sean Penn coiffé et maquillé façon Robert Smith des Cure. D'après ce que j'ai lu, c'était pas juste une impression (à Cannes Sorrentino avait dit que le rôle lui avait été inspiré par Robert Smith, qui à 50 ans se coiffe et s'habille comme il le faisait dans les années 80, et le nom du groupe Cheyenne and The Fellows par Siouxsie & The Banshees). De toute façon, il aurait été dur de le cacher vu qu'au delà du look, le personnage de Sean Penn semble avoir vécu le même trauma (suicide de 2 fans) que Robert Smith à la fin des années 80. Sauf que pour Smith la retraite a duré seulement un an et pas 30 et qu'elle a débouché sur l'album Disintegration (un des plus gros succès de Cure, notamment aux US). Pour revenir au film c'est en effet une totale réussite grâce à l'interprétation de Sean Penn et aux seconds rôles. Comme souligné la musique est aussi de qualité. Excellente idée d'associer Will Oldham (Bonnie Prince Billy) et ses textes souvent mélancoliques, voir dépressifs, à David Byrne pour la musique. D'ailleurs, vu que je viens de lire la critique de la Dernière Piste de Kelly Reichardt (dont les films sont comme d'habitude très peu visibles et mal distribués malheureusement), je vais souligner que Will Oldham a joué dans ses deux précédents films (Wendy & Lucy et Old Joy).

    Sinon, pour les versions de Psycho Killer et This Must Be The Place, je recommande celles du film Stop Making Sense de Jonathan Demme (pour moi le meilleur concert filmé). Une mise en scène originale, une réalisation parfaite et un David Byrne étincelant. Il a toujours été un performer extraordinaire sur scène. Aussi bien avec les Talking Heads qu'en solo. Le film de Demme est aussi un excellent moyen de découvrir David Byrne et les Talking Heads pour les novices. Il a été re-édité en DVD y'a quelques années. Le personnage du film m'a fait penser à la chanson Sad Song de David Byrne (voir le texte qui colle bien au personnage de Sean Penn). Pour finir, David Byrne a aussi fait plusieurs compilations de musique brésilienne (la série des Brazil Classics). A écouter pour les amateurs de bossa et samba.

    Psycho Killer (Stop Making Sense) : http://www.youtube.com/watch?v=bM9SHDNAbPw
    Sad Song : http://www.youtube.com/watch?v=QE6NHqWDsyA

  • Olé !

  • /

  • Merci Pascale ! La bande annonce avait bien attiré mon attention, mais le film ne passait pas dans le cinéma habituel et il fallait bien ce genre d'enthousiasme pour que je trouve une séance (en VO en plus, une rareté...) pas trop loin, un dimanche matin (c'est bien parce que je suis encore en vacances quand même !)

    Heureusement que je n'avais pas lu les critiques ailleurs avant...

    J'ai beaucoup aimé, un moment de grâce - pas vu passer le temps - et c'est un plaisir rare il faut dire.

  • J'étais curieuse de lire ta critique car j'avais vu tes 5 étoiles avant de juger par moi-même. Je n'ai pas accroché, malheureusement le personnage de Sean Penn n'est pas crédible, franchement le look rock star à la retraite abîmée par une longue vie de débauches est caricaturé. De bonnes choses cependant. Euh je n'ai pas compris l'histoire de Tony et sa mère, quel lien avec Cheyenne ?

  • Pareil pour Tony et sa mère... qui est cette mère pour Cheyenne ?... sa belle-soeur ?... pourquoi il se ballade avec la fille de celle-ci ? une amie ?... j'ai pas trop pigé l'histoire de ce Tony... ni qui était qui dans ce truc.
    Mais sinon, si j'avais pas bossé 9h hier, je crois que j'aurai aimé le film... là, euh, moyen, il m'a fait bailler plusieurs fois... j'devais pas être dans de bonnes conditions.

  • Bonjour, savez vous quel est la musique pendant la scene ou Cheyenne se trouve chez sa mere, et ou elel lui dit "tu n'a jamais fumé car tu est resté un enfant, et les enfant son les seuls personne à ne pas ressentir l'envie de fumé".
    Merci beaucoup

  • Je ne comprends pas ce qui est dit, mais je aime le film. Son rock !!

  • Je ne comprends pas ce qui est dit, mais je aime le film. Son rock !!

  • Me too.
    Trop rock.
    Twice.

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