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TRISHNA de Michael Winterbottom **

  Trishna : photoTrishna : photo

Trishna : photo

Trishna ne ménage pas sa peine pour aider sa famille défavorisée de la campagne du Rajasthan. Le jour elle trime comme une bête de somme dans les champs avec son père, le soir elle danse dans un hôtel pour touristes anglophones. Jay, un jeune homme fortuné, vaguement dilettante et flemmard la remarque et lui offre une place de serveuse dans l'hôtel de luxe qu'il dirige pour le compte de son père. Le salaire proposé permettra à toute la famille de vivre plus décemment, de rembourser les dettes, d'envoyer ses petits frère et soeurs à l'école. Trishna quitte donc sa cambrousse pour rejoindre Jay qui tente de ne la considérer que comme une employée mais l'attraction exercée par la jeune fille est trop forte. Elle se laisse séduire, en éprouve de la honte, quitte l'hôtel pour retourner dans sa famille qui ne comprend pas son acte (et j'en passe des événements dramatiques...). Son père l'expédie donc cette fois pour travailler dans l'usine de son oncle. Jay retrouve Trishna, l'embarque illico pour Bombay où les jeunes gens vivent une idylle de courte durée avant que ne s'enchaînent à nouveau les catas...

Si je n'avais lu qu'il s'agissait de l'adaptation du roman de Thomas Hardy Tess d'Uberville, je ne l'aurais pas deviné tant on est loin de l'oeuvre initiale et de l'adaptation que Roman Polanski en avait fait avec Nastassia Kinsky dans le rôle-titre : Tess. Le chef d'oeuvre lyrique et follement romanesque ayant été accompli par Roman, le très prolifique Winterbottom a préféré détourner l'histoire de l'Angleterre du XIXème siècle à l'Inde contemporaine. Soit.

Je crois le dire à chaque fois, mais dès que sort un film de Winterbottom je me précipite car il est un de mes réalisateurs préférés. Et pourtant j'oublie toujours de le citer tant sa filmo est éclectique et disparate. Il n'est pas de ces réalisateurs dont on peut dire qu'il a un style car il semble en changer à chaque réalisation. C'est d'ailleurs dès Jude (tiré également d'un roman de Thomas Hardy, l'un des plus tristes que j'ai jamais lu) que je suis devenue inconditionnelle.

Ici son héroïne, comme la Sue de Jude d'ailleurs semble se complaire et s'engloutir inexorablement dans la tragédie et le malheur. Dépendante et soumise à son père, puis à son oncle et enfin à son "amour", elle ne réagit et ne se révolte jamais. Tout juste ose t'elle un "je ne veux plus partir" lorsque sa mère lui annonce ce qui a été décidé pour elle. Dépendante et esclave consentante pour éviter à ses jeunes frère et soeurs de subir le même sort, elle ne cesse de leur répéter d'aller à l'école, son unique leitmotiv, elle sera tour à tour dépucelée (contre son gré ?), avortée, ballotée d'un bout à l'autre du pays, sans réaction et toujours contrainte de travailler. Trishna accepte TOUT et croyant sans doute son cauchemar terminé lorsque Jay s'installe avec elle dans un appartement avec vue sur la mer, elle deviendra finalement son esclave sexuelle. L'épilogue, d'une violence sans nom surgit brutalement mais Trishna garde néanmoins son impassibilité. Avant cela, nous aurons eu une carte postale de l'Inde et l'efferversence de Bombay entre tradition et modernité, quelques scènes bollywoodiennes colorées, chantées, dansées et au final un sentiment mitigé de réussite et donc de ratage.

Riz Ahmed dans le rôle de Jay est surprenant d'ambiguité. On ne sait jamais réellement s'il aime Trishna, s'il en a honte, s'il se fait à honte lui-même d'être attiré par une fille du peuple et le lui fait payer. Quant à Freida Pinto, belle comme une danseuse de kathak est l'image même de la soumission et de la souffrance.

Commentaires

  • Je le dis tout net, la jolie potiche, je n'en peux plus

  • Elle ferait très bien sur un buffet effectivement.
    Mais le garçon... oulala !

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