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JOURNAL DE FRANCE de Raymond Depardon et Claudine Nougaret ***

 journal de france de raymond depardon et claudine nougaret,cinéma

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Raymond Depardon et sa femme, complice et associée depuis 25 ans Claudine Nougaret exercent leurs métiers avec passion. Lui à l'image et elle au son. Ce film est double. Il convoque l'espace et le temps. Il est à la fois un road-movie et la résurrection de bouts de films totalement inédits. Il est un  assemblage et s'il est "une somme dont la valeur est bien inférieure à ses composants" (dixit Thomas Sotinel du Monde), il n'en est pas moins ce genre de films qui donne envie de voir ou revoir tous les autres. Parce qu'il est passionnant.

Depardon est cette espèce d'homme dont on se dit qu'il a déjà sûrement eu plusieurs vies. Il n'a même pas 20 ans lorsqu'il part à la découverte du monde, du Sahara d'abord, armé de son appareil photo. Il en gardera une passion inextinguible pour le désert. Il hésite entre la photographie et le cinéma. A 26 ans, il crée la célèbre Agence de Photographie Gamma. Parfois il se jette littéralement dans la foule parisienne et filme des anonymes qui parfois croisent le "regard" de sa caméra sans rien manifester de surprise ou désapprobation. Depardon aime suivre les jolies filles du bout de son objectif aussi. Il parcourt le monde, là où il peut témoigner de l'état du monde qui va mal... Il fera quelques jours de prison pour avoir filmé le "Printemps de Prague". Il parviendra à interviewer l'archéologue Françoise Claustre, otage au Tchad pendant trois ans. Cette interview diffusée au Journal de 20 h (disparu des archives...) va émouvoir la France, du coup le gouvernement paiera la rançon. Depardon fera encore de la prison, officiellement pour "non assistance à personne en danger". Puis, il témoigne des conditions inhumaines des hôpitaux psychiatriques en Italie, mais aussi filme en 1974 la campagne de Giscard d'Estaing qui sera interdite de projection jusqu'en 2002, pénètre la 10ème chambre du Tribunal Correctionnel de Paris pour des instants d'audience, rend compte du quotidien des paysans de France... Et Mandela lui offre face caméra une minute de silence ! Ce n'est pas uniquement l'histoire de la France mais aussi du monde que les deux cinéastes nous font parcourir en 1 h 40. C'est fluide, évident, plein d'anonymes et de gens connus, célèbres, de "people" même !

Et depuis quelques années, Depardon s'échappe parfois pour parcourir la France qu'il prétend connaître moins bien que le Sahara. Il s'embarque seul dans son camping-car et photographie à l'ancienne, à la "chambre". Il traverse des villages et attend le coup de coeur qui le forcera à s'arrêter. Il installe alors son appareil sur son trépied, nous explique les réglages et évoque le temps, la patience. Il faut attendre la bonne lumière mais faire attention à ce qu'elle ne soit pas trop belle, trop flatteuse. Et patienter encore qu'il n'y ait ni piéton ni véhicule dans le champ de vision.

Mille et un détails évoqués par Raymond Depardon et Claudine Nougaret qui posent l'un sur l'autre un regard émerveillé, admiratif. Ah qu'elle était jolie Claudine à 28 ans ! et là, dans ces très longs et très gros plans sur le beau visage de la jeune femme, on entend bien la déclaration d'amour ! Un film somme je vous disais.

Commentaires

  • San Clemente ça reste un grand trauma de ma jeunesse. Merci Raymond

  • ah bon ? tu as séjourné à san clemente ???

Les commentaires sont fermés.