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NOS HÉROS SONT MORTS CE SOIR de David Perrault II *

21044294_20130926114600441_jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgSynopsis : France, début des années 60. Simon, catcheur, porte le masque blanc, sur le ring il est «Le Spectre».

Il propose à son ami Victor, de retour de la guerre, d’être son adversaire au masque noir : «L'Équarrisseur de Belleville». Mais pour Victor, encore fragile, le rôle paraît bientôt trop lourd à porter : pour une fois dans sa vie, il aimerait être dans la peau de celui qu'on applaudit. Simon suggère alors à son ami d'échanger les masques. Mais on ne trompe pas ce milieu là impunément…

Alors là, la déception est de taille tant j'attendais ce film puisque je "piste" au plus près la carrière de Denis Ménochet depuis qu'il m'a épatée dans la scène inaugurale d'Inglourious Bastards. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de lui parler durant le tournage et j'ai d'autant plus de regrets de ne pas l'avoir aimé que c'est pour lui un rôle très important qu'il juge comme étant son plus grand et meilleur jusqu'à présent. Evidemment il ne démérite pas, au contraire, et il impose une nouvelle fois sa formidable présence, mélange d'inquiétude et de douceur.

Les qualités de ce premier film sont pourtant indéniables. Un hommage tellement précis aux films noirs des années 50 qu'il semble tout droit être sorti de l'époque dont il parle. Un noir et blanc magnifique, une reconstitution soignée (le bistrot, rendez-vous incontournable des habitués, la salle de sport qui sent l'effort) la gouaille de certains personnages, l'importance des rôles secondaires... tout est là pour faire un grand film. Mais bizarrement, le réalisateur perd son spectateur en chemin en ne creusant pas suffisamment la relation des deux amis (on ne ressent jamais cette amitié d'ailleurs, pas plus l'admiration et la jalousie...), ni le traumatisme enduré par Victor et en appuyant trop sur des symboles pas toujours clairs. Le cauchemar répétitif de Victor qui ne cesse de retirer son masque devant le miroir est inquiétant certes mais finit par ressembler à un procédé destiné à remplir du vide. Quant à la scène où un James Cagney en cire fond, entouré de mannequins (j'imagine) recouverts de draps blancs, si elle est très jolie, est totalement absconse.

En outre, on ne comprend pas ce qui est arrivé à Simon et Denis Ménochet disparaît trop souvent et trop longuement de l'écran.
Par contre, et c'est tout à fait surprenant dans un "film de garçons", les deux personnages féminins, même s'ils sont secondaires et ne parviennent pas à sortir ces messieurs de leur étrange dépression, sont particulièrement soignés et les actrices Constance Dollé et Alice Bernole lumineuses.

A noter également les grands numéros brindezingues de Philippe Nahon et Pascal Demolon.

Néanmoins et malgré tout ça, l'ennui s'installe et l'étrange sensation de rester totalement extérieur à ce qui se passe sur l'écran devient envahissante.

 

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