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HEIMAT I - CHRONIQUE D'UN RÊVE, II - L'EXODE d'Egar Reiz ****

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Dans les années 1840 en Allemagne, des dizaines de milliers d'allemands ne rêvent que d'une chose,

émigrer en Amérique du Sud. Les conditions de vie, de survie pour être juste sont tellement épouvantables que quitter le pays, l'Heimat,  la Patrie, est la seule alternative. Jakob Simon est le seul de sa famille à savoir lire et il en avale des livres ! Tout ce qui lui tombe sous la main pourvu qu'il puisse se documenter sur les indiens d'Amazonie dont il parle déjà les différents dialectes. Jakob est un rêveur en quête d'ailleurs meilleur, de voyages, d'aventures, au grand désespoir de son père qui souhaiterait le voir devenir forgeron comme lui. Les coups de bâton n'y font rien, Jakob continue de lire en cachette, et de rêver. Et observe aussi de loin la belle et sensuelle Jettchen et son amie Florinchen qui n'hésitent pas à se mettre nues pour se rouler dans l'herbe.

Autour de Jakob il y a aussi une mère aimante, une grand-mère attentive, une petite soeur au pied bot et un grand frère Gustav qui justement revient par surprise de son service militaire. Ce retour accueilli par tous avec bonheur va pourtant être le point de départ de tous les bouleversements

En vieillissant certains réalisateurs semblent devenir séniles (ex. Ridley Scott, 75 ans) et proposent des films sans queue ni tête avec scènes de cul lamentables en guise de Viagra, d'autres au contraire tel Edgar Reiz (81 ans) conserve une haute opinion de leur art et l'élève à des sommets de beauté et de perfection. Heimat est de ces films qui foudroie le regard et s'imprime dans la rétine. Quand en plus le fond est au niveau de la forme on est face à une véritable oeuvre d'art. Et pourtant cela dure 4 heures. Mais lorsque le premier épisode s'achève, on a pas vraiment le choix : l'envie de connaître la suite est trop pressante. Impossible de quitter Jakob dans la situation et dans l'état de désarroi où on le laisse...

Mais le réalisateur ne se contente pas de nous mettre dans les conditions de vie épouvantables de ces paysans par ailleurs accablés de taxes par les hobereaux locaux, il fait également passer sur le destin de Jakob un souffle romanesque et romantique affolant. Et parfois au détour d'une scène il applique quelques touches de couleurs contribuant par contraste à rendre ce somptueux noir et blanc encore plus beau : les bleuets dans un champ, une couronne de fleurs sur une porte ou toutes les nuances de la couleur verte... Au milieu d'une routine harassante qui brise les plus faibles, surgissent comme des points d'orgue, des points de suspension, quelques scènes exceptionnelles d'une beauté, d'une puissance et d'une intensité rares : une fête de village, contraste saisissant avec la dureté implacable du quotidien, moment crucial où se joue l'essentiel, l'enterrement collectif de plusieurs bébés qui n'ont pas résisté à la rudesse d'un hiver partculièrement terrible ou une scène d'amour, une des plus belle et bouleversante jamais vue...

Et au terme de ces quatre heures singulièrement remarquables qui ne sont pas sans évoquer un autre chef d'oeuvre sur les désillusions d'autres migrants Heaven's gate de Michaël Cimino, on se dit simplement que si Jakob avait su danser, sa vie, son histoire, son destin auraient pris une toute autre tournure...

Commentaires

  • LOL, la bande annonce déjà ce n'était pas possible pour moi

  • Je ne t'y aurais pas envoyée :-)

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