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PALERME (Via Castallana Bandiera) d'Emma Dante ***

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Il fait très chaud à Palerme ce dimanche là. Samira, une vieille femme nettoie la tombe de sa fille, nourrit les chiens errants qui traînent au cimetière puis reconduit en voiture sa belle-famille chez qui elle vit. Pendant ce temps, Rosa et Clara se disputent à propos de tout et de rien, au point d'envisager de rompre.

Les esprits comme l'atmosphère sont échauffés et l'ambiance est à la tension et à l'agressivité. Dans la petite voiture de Samira, deux enfants, un bébé et trois adultes se sont entassés. Dans celle de Rosa, les reproches succèdent aux silences et à l'incompréhension. Quand soudain, les deux véhicules se retrouvent face à face dans une ruelle à sens unique et contre toute attente, aucune des deux conductrices ne prétend faire marche arrière.

 

Quel dommage d'avoir rebaptisé le film dont le titre original est Via Castallana Bandiera, beaucoup plus parlant à mon avis que Palerme. Toujours est-il qu'on assiste pendant une journée et une nuit au duel obstiné, abscons et franchement crétin de deux femmes têtues jusqu'à la folie. L'une et l'autre s'observent, le regard plein de haine et de provocation, sans un mot alors que tout s'agite autour d'elles. Elles pousseront la bravade jusqu'à refuser de manger et de boire malgré la chaleur et les heures qui s'écoulent. Lorsque la vieille femme s'endormira, la plus jeune klaxonnera pour l'en empêcher.

 

Pendant ce temps, la famille de l'une et la compagne de l'autre tentent de leur faire entendre raison, essaient de parlementer avec la partie adverse. Rien à faire. Puis le voisinage s'en mêle à son tour. Prenant partie, menaçant, mettant en garde. Jusqu'à la bagarre et que soit versé le sang. Rien n'y fait. On est en Sicile, il n'est pas question de faire intervenir la Police. Tout se règle en famille, par soi-même. Et c'est terrifiant de bêtise.

 

Et l'on découvre peu à peu l'opposition entre l'Italie ancestrale, patriarcale voire primitive et en tout cas dépassée, et l'Italie moderne, contemporaine présumée plus évoluée. Les deux clans semblent en totale contradiction l'un envers l'autre et surtout irréconciliables.

 

Drôle et cruelle, la réalisatrice/actrice va au bout et au-delà de l'absurdité et conclut son film par un plan fixe de 10 minutes spectaculaire !

Commentaires

  • Coucou pascale - j'y suis allée hier soir - bcp moins enthousiaste que toi - plutôt dubitative .... Le dernier plan est sympa

  • Il y a des moments de flottement mais j'ai trouvé l'entreprise forte et originale !

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