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CEMETERY OF SPLENDOUR d'Apichatpong Weerasethakul **

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Notre cher Apichatpong, et je m'aperçois que je peux désormais écrire son nom sans faire de copier-coller, ce qui était inconcevable il y a quelques années, mais une Palme d'Or Cannoise (non vue, Uncle Bonmee) et un premier opus très déroutant  et traumatisant (Tropical Malady, l'histoire d'un jeune homme qui va faire caca dans la jungle sous le regard d'un tigre...) ont fait du réalisateur thaïlandais un incontournable. 

Une fois de plus, à chacun de s'extasier ou de fuir.

 

Je suis, personnellement en tant que "je", plutôt mitigée ce qui n'est pas une attitude très franche du collier je le reconnais.

 

Comme lors de la vision de la Tropical Malady qui commençait pourtant magnifiquement (si mes souvenirs sont bons) par l'histoire d'une amitié homosexuelle bouleversante... pour virer à 180° et sans que rien ne permettait au spectateur de s'y attendre... au cauchemar forestier, ce Cemetery of splendour ne livre pas tous ses codes malgré 122 minutes plutôt contemplatives.

 

Je suis certes la première à revendiquer un cinéma dont on n'a pas forcément tous les codes, explications, mais WTF ce que  ça peut être CHIANT !!! Beau ET chiant, un peu comme dans la chanson de Jacques Brel : beau et con à la fois !

 

Notre cher, indispensable et irremplaçable Weerasethakul disais-je donc, aurait pu appeler son film Regarde les hommes dormir. Car en effet ici les hommes dorment. Copieusement, profondément, intensément.  Pire que des hommes ce sont des soldats. Leur étrange maladie n'a aucune explication. Mais le réalisateur daignera dans sa grande mansuétude, nous mettre sur une piste acroamatique (oui ben y'a pas qu'Apichatpong qui a le droit) dans la seconde partie.

 

Une infirmière bénévole, Jen, s'occupe plus particulièrement de Itt, un des soldats endormis qui ne reçoit aucune visite. Nous pourrons constater plus tard, notre Apichat' étant très avare de plans rapprochés, qu'il est jeune et beau ! Elle lui prodigue moult massages et lui susurre de douces paroles à l'oreille. Son mari, un américain ne semble pas lui donner entière satisfaction. Mais cette femme est un "aimant à soldats" lui dira Keng, une jeune femme medium qui vient tenir la main des beaux au bois dormant et lire dans leurs pensées, à la demande des membres des familles qui veulent savoir où ils ont éventuellement planqué le magot.

 

Puis Itt se réveille. Il grogne un peu, ne peut même pas lever le bras. Et puis finalement il peut. Il se lève et part en balade avec Jen. Ils vont manger des trucs qui piquent sur le marché ou dans un parc parce que Jen est une femme simple qui aime manger des trucs qui piquent. Elle en profite pour dire du mal de son mari et je crois qu'elle en pince pour Itt qui a pourtant l'âge d'être son fils. Itt n'est  pas guéri et parfois il s'endort au milieu d'une phrase. Alors Keng (la jeune femme médium, suivez bon sang !) demande à Jen (et à nous aussi) d'avoir de l'imagination et lui dit : "je suis Itt, allons nous promener dans les bois". Et là je reconnais que la scène très très très longue de la visite d'un temple invisible est l'une des plus belles du film. Même si elle se clôt par une autre scène étrange limite porno où Keng/Itt lèche longuement, trèèèèèès longuement les plaies et cicatrices que Jen a à la jambe...

 

Bon je vous passe les détails à propos des soldats morts et enterrés sous l'hôpital où séjournent les soldats endormis et qui communiqueraient entre eux... Ce serait trop compliqué (pour moi).

 

Des plans fixes la plupart du temps somptueux et de plusieurs minutes, quelques dialogues, peu de musique, des soldats endormis, des statues de princesses qui prennent vie, une femme avec une jambe plus courte ou plus longue de 10 cms que l'autre, une médium, un chien qui passe, des piments... voilà, à un moment il faut bien arrêter de parler mais c'est comme le film, il pourrait aussi bien durer deux ou trois heures de plus... Pourquoi s'arrête-t-il  tout à coup ?

 

Les encartés ont vu des choses... j'ai même lu "drôle" et "brûlot politique". 

 

Je pense qu'ils fument la même substance qu'Apichatpong mais elle n'est pas distribuée aux spectateurs.

 

"- Cemetery of Splendour" est sans doute moins immédiatement bouleversant que "Tropical Malady", moins surprenant et charmeur qu’"Oncle Boonmee", il n’en est pas moins peut-être le meilleur film de Weerasethakul – un coup de génie tranquille qui rend sa mélancolie politique d’autant plus puissante.

 
- Il faut reconnaître à Apichatpong la douce puissance inébranlable de son cinéma, son audace souveraine et son amour pour les récits de maladie tropicale.
 

- Un film de rêve, d’animisme, de nature éternelle, à la splendeur formelle et au rythme lancinant qui invitent au voyage.Tout film qui peut être décrit par des mots n’en est pas un", disait Antonioni. La beauté de "Cemetery of Splendour" est d’autant plus indescriptible que chacun y trouvera sa vérité en laissant son esprit divaguer

 

- Weerasethakul sait enchanter le réel au contact d'un imaginaire libre et des puissances les plus dépouillées du cinéma. Cet usage humble et sorcier du septième art, rare de nos jours, est tout simplement magique.

 

- Ce film à la fois zen, drôle (si, si!) et spirituel a ceci de passionnant qu'il tire sa beauté de sa plasticité et de sa douceur poétique. Et ouvre au spectateur un immense champ des possibles. Sublime! 

 

- A la fois brûlot politique et conte mystique, le somptueux dernier film du cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul (...) se révèle aussi une manière sans équivalent connu de satire politique à visage placide.

 

- Visuellement toujours à tomber à la renverse (...) "Cemetery of Splendour" est une nouvelle séance d'hypnose, qui (...) propose à nouveau une expérience sensorielle unique au spectateur, une véritable transfiguration bouddhiste.

 

- Apichatpong Weerasethakul signe une œuvre dont la beauté ne se livre pas au premier regard mais à travers une lente expérience des sens. Une oasis cinématographique rafraîchissante pour qui voudra échapper pour deux heures à la fièvre de la rentrée.

 

- Invitation à un voyage immobile, odyssée silencieuse, Cemetery of Splendour est un rêve où le spectateur se perd avec bonheur.

 

- Film ensorceleur, radical, à la fois accessible et semé d’énigmes.

 

- Le cinéma de Weerasethakul, comme une caresse ou un morceau de musique, produit des sensations à la fois très concrètes et très peu définissables.

 

- Tout le cinéma de Apichatpong Weerasethakul dans ce conte poétique.

 
- L’occasion pour le cinéaste thaïlandais d’évoquer en creux l’impasse politique d’un pays plongé dans l’obscurité par la junte militaire, sous la forme d’un voyage hypnotique et coloré oscillant entre vie et mort. La sidération, permanente, apaisante, émane de détails anodins, comme cette particule flottant sur l’eau miroitante. Un rêve éveillé".
 
 
- Ce film à la fois zen, drôle (si, si !) et spirituel a ceci de passionnant qu’il tire sa beauté de sa plasticité et de sa douceur poétique. Et ouvre au spectateur un immense champ des possibles. Sublime !

 

- Ce bataillon de dormeurs alités dans un ­petit hôpital de fortune devient un spectacle fascinant, source de fiction, voire de science-fiction. (...) "Cemetery of splendour" devient une sorte d'enquête dans un labyrinthe mental, où le spectateur garde le champ libre pour imaginer l'essentiel. 

 

- Grand film-rêve étincelant, résistant et consolateur, "Cemetery of Splendour" célèbre la nécessité du trouble au cinéma, à une heure de standardisation exténuante et de super-productions déshumanisées.

 

- Sans doute moins envoûtant que les opus précédents de cet étincelant cinéaste (...).

 

- Contaminée par l'inactivité ambiante, la machine a comme suspendu son geste. Le film a fait pause et dans cette pause s'est épanché. (...) Le spectateur éprouve alors l'égal coefficient de réalité de ce qui se voit et ne se voit pas."

Commentaires

  • Ce sera (peut-être) au programme de mon association cinéma un jour prochain. De ton copain Apichatpong, je n'ai vu que "Oncle Boonmee". Lent, pénible sans doute par moments, mais contemplatif et différent. C'est pourquoi je le défends.

  • C'est toujours contemplatif et différents... et un poil chiant !

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