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DIMANCHE 4 OCTOBRE 2015 - 16 Moi(s) sans Toi

"Je ne suis pas folle vous savez..."

 

Je me sens plus vide et inutile que vraiment seule. Je suis seule certes, mais j'étais déjà solitaire. Je continue en me disant que j'en ai envie et qu'il y a moyen de trouver du sens sans Lui, sans Toi.

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La solitude, le manque, personne ne le comble, mais je fais les choses. J'évolue dans le "nid de cons" qui m'entoure et n'est jamais en manque d'originalité, d'imprévus, de pièges et se renouvelle dans la bêtise et la méchanceté. J'essaie de cesser de me demander "pourquoi ils font ça ?", je crois que la réponse est vraiment consternante mais je préfère m'en tenir à cette seule explication : je suis une fille ! Ce qui m'a été confirmé par quelques rares hommes qui ont de la tenue (pas que je suis une fille hein, mais que... bon). En tout cas, quoique je fasse ou pense ou dise, je me demande toujours ce que Mouche aurait fait, pensé ou dit. Je crains toujours de me tromper. Je n'ai toujours pas acquis sa maîtrise des nerfs et de l'émotivité.

 

Mais être seule, se sentir seule ne veut pas dire être abandonnée et je ne voudrais pas que les quelques personnes de mon entourage proche qui veillent sur moi, ou mes quelques très rares amis qui se comptent à peine sur les doigts d'une main, s'ils lisent ces lignes, se sentent trahis ou que je manque de reconnaissance envers eux. Je sais sur qui je peux compter et ils savent qu'ils peuvent compter sur moi. Je crois que je suis parvenue à cesser d'être trop exigeante envers ceux qui me veulent et me font du bien.

 

Quand les journées sont interminablement pauvres, j'aime toujours me retrouver dans notre maison. Je me dis toujours qu'il sera(it) surpris de la revoir telle qu'elle est aujourd'hui, tellement différente avec mon infatigable coup de pinceau ! Le soir du 4 juin 2014, lorsque je suis rentrée, seule ici à jamais, j'ai cru que j'allais devoir quitter cette maison. J'ai même dit : "je ne vais pas pouvoir rester ici". Non sens. Cette idée m'a vite abandonnée. Où irais-je où je n'aurais aucun souvenir ? J'aime ce cocon où je Lui parle. Parce que plus que jamais je sens sa présence. Parfois je pense que cette présence/absence si forte n'est pas un cadeau et que je me fais un mal de chien à l'entretenir. Et je réalise que sans cette présence, ce serait bien pire.

 

Il est là.

Alors j'attends, je patiente, je suis à l'écoute, aux aguets.

Je sais, je sens qu'il va se passer quelquechose.

 

 

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Commentaires

  • Les souvenirs sont là au présent et te portent. Oui tu as bien fait de garder votre maison.

  • Ben oui c'est évident. J'aurais été couillonne de faire autrement. En plus, il l'aimait tant cette maison (surtout le jardin).

  • Dans votre maison, là où vous avez connus des jours heureux, des chagrins, des difficultés, des moments de plaisir et de joie, là où votre amour s'est épanoui, la présence discrète de celui qui reste votre amour vous aide à vivre au jour le jour, je crois...
    Très égoïstement, quand le cancer m'a frappée par deux fois, j'ai pensé que c'était bien comme ça. Car je ne sais pas comment je pourrais faire face à la maladie de ceux que j'aime, et encore moins à leur mort.
    Alors, j'admire votre détermination à rester debout, à entretenir coûte que coûte le souvenir de votre amour, à espérer en l'avenir.
    Je pense à vous souvent, avec tendresse....

  • Je ne suis pas "égoïste" au point d'avoir espéré être malade à sa place. Comme m'a dit une personne proche qui vient de commencer les chimios... "il y a un monde qu'il vaudrait mieux ne pas connaître". Celui de la maladie est vraiment celui qui me terrorise.
    Vous êtes courageuse.

  • Combien nos chemins se ressemblent!
    Mon warrior s'en en allé le 12 juillet 2014.
    Greffe en 2009, une année d'espoir, de bonheur puis gvh pulmonaire. 4 années de luttes, opérations, cortisone, hospitalisations, guérisons, vacances, rechutes pour finir par une sédation.
    Depuis, le chagrin, la colère, le doute, l'absence insupportable...
    Quelques amis sont restés (je les appelle mes "terrestrextra"), beaucoup ont disparu.
    Rester debout, ne pas pleurer (sauf quand je suis seule), qu'il soit fier de moi.
    Maintenant, je suis assise au bord de ma vie et je la regarde passer.
    Je m'appelle Brigitte et je vous comprends.

  • Elle est bien triste aussi votre histoire.
    Décidément cette maladie est impitoyable et vous la résumez bien.
    Assise au bord de la vie à la regarder passer... je comprends. C'est exactement ça. Cette sensation de "finitude". Et les larmes... quotidiennes !
    Bon courage.

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