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LUMIÈRE 2015 - GRAND LYON FILM FESTIVAL - En attendant Martin Scorsese...

SOIRÉE D'OUVERTURE

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présentée par l'infatigable Thierry Frémaux dans la Halle Tony Garnier archi comble.

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Dès l'entrée, le service d'ordre me demande d'ouvrir mon sac. Je ne comprendrai jamais ce qu'il cherche et pense trouver. Mon sac à deux pochettes et lorsque je m'apprête à ouvrir la seconde, le sbire me dit de circuler y'a rien à voir. Si la bombe est dans la deuxième poche, il sera renvoyé non ? Par contre, toutes les personnes qui se présentent avec une petite bouteille d'eau, se voient délestées du bouchon de ladite... Car dans la Halle, on peut jeter des bouteilles sur les artistes*, mais pas des bouchons !!!

 

J'ai toujours été hermétique à la poésie et à l'ésotérisme !

 

(*J'ai appris le dernier jour que j'avais tout faux avec mon interprétation bas de gamme du retirage de bouchons. Une bouteille SANS bouchon jetée par terre ne présente aucun danger. Si on marche dessus, elle s'écrase. Une bouteille AVEC bouchon est un danger mortel. Si on marche dessus, elle s'écrase pas et boum, patratra ! Je pense qu'il y a des ingénieurs qui planchent là dessus, merci à eux !)

 

Thierry accompagne sur le tapis rouge toutes les personnalités présentes : Abbas Kiarostami, Jacques Audiard, John Lasseter, Raphaël et Mélanie Thierry, Nicolas Winding Refn, Jean-François Thévenin, Daniel Auteuil, Louise Bourgoin, mon ami Laurent Gerra (et vous pouvez trouver où, quand et pourquoi nous sommes devenus amis dans le paragraphe : Portrait d'une enfant déchue...), Daniel Auteuil (et là sans explication alors que l'arrivée des personnalités se faisaient au son des Rolling Stones depuis le début de la soirée... revirement total... et c'est Du côté de chez Swann qui emplit la Halle... Daniel Auteuil s'en amuse, frappe des mains et nous, qui n'avons pas été mis dans la confidence, ne comprenons pas, mais c'est drôle), Dario et Asia Argento, Vincent Elbaz (très applaudi), MON Alex Lutz, Laure Marsac, Nicole Calfan, Jean-Paul Belmondo ovationné debout, Vincent Lindon... et j'en oublie. Je m'étonne de l'absence de Bertrand Tarvernier, mais comme je suis connectée par l'oreillette avec Thierry F. il nous signale pratiquement au même moment qu'il se remet d'une opération récente mais sera présent dans les jours qui vont suivre...

 

Hélas, Bertrand Tavernier, qui va bien d'après les nouvelles que nous en donnera toute la semaine Thierry Frémaux, ne viendra pas. Il a beaucoup manqué à ce festival je trouve.

 

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Il y a un Nicolas Winding Refn debout sur cette photo. Sauras-tu le retrouver ?

 

 

Les huiles présentes, le maire de Lyon, le Président de l'O.L sont remerciés pour les discours qu'ils ont accepté de ne pas faire. Ce qui mériterait une ovation. Mais Thierry Frémaux, par ailleurs grand fan et supporter de foot accueille sur scène la (superbe et très grande) capitaine de l'équipe FEMININE de foot Wendie Renard. Plusieurs spectateurs sont invités à monter sur scène. A chacun est confié un ballon qu'il envoie en shootant dans le public... Ah ah ah ! Sacré Thithi ! Quelques bosses pour ceux qui les ont reçus en pleine poire j'imagine ! J'ai vu une personne s'affaller en essayant d'attraper un ballon... Les joies du sport m'échapperont toujours. Comme ce week-end où j'ai failli flanquer mon poste de radio par la fenêtre tant j'ai cru qu'il y aurait un suicide français collectif suite à la défaite, la déculottée, l'humiliation de l'équipe de quoi vous savez !!! 

 

Revenons en aux choses sérieuses et intéressantes. La présentation en images et en musique du programme démentiel du Festival. Difficile de ne pas avoir envie de tout voir de ce parcours amoureux de l'histoire du Cinéma : Les rétrospectives de Martin Scorsese, Akira Kurosawa, Julien Duvivier, Larissa Chepitko (impossible de trouver une place (mais finalement j'en trouverai une...), Pixar (et les enfants ne sont pas oubliés puisqu'une projection de Toy Story est prévu dans l'immense salle Tony Garnier, et donc 5 000 enfants sont attendus mercredi et se verront offrir un goûter après la projection), les cycles : Voyage dans le cinéma français par Bertrand Tavernier, Découverte du patrimoine cinématographique mexicain, les 120 ans de la Maison Gaumont, Souvenir de Jean Yanne, les invitations de Sophia Loren, Nicolas Winding Refn, Géraldine Chaplin, Mads Mikkelsen, John Lasseter, Alexandre Desplat, les Grandes Projections, Les Sublimes Moments du Muet, les Nouvelles Restaurations, les Trésors des archives, les Ressorties, Les documentaires sur le cinéma... Bref, 358 séances pour 147 films. Une folie.

 

Et d'ores et déjà j'ai pu constater que le succès grandissant de cette septième édition rendait l'accès aux salles terriblement compliqué et aléatoire. Je suis en possession d'une bonne dizaine de billets, ce qui fait vraiment peu pour un festival mais je ne désespère pas de courir de salle en salle pour entrer à la faveur du « marché noir » (très actif) ou de désistements... J'aime ce Festival et cette ville. Je m'y sens bien. Et si je suis refoulée à l'entrée des salles, pour les Master Class, ce sera quasiment Mission Impossible, je ferai un peu de tourisme. 

 

Ensuite nous assistons à la toujours émouvante projection par Thierry Frémaux encore et toujours lui, mais je ne me lasse pas de sa passion contagieuse, du Premier Film des Frères Lumière (La sortie des Usines Lumière) avec un matériel d'époque et le bruit caractéristique qui l'accompagne.

 

Nous pensons que le projectionniste qui n'a pas éteint l'écran au bon moment doit être mort ou agoniser dans d'horribles souffrances à l'heure qu'il est. Une pensée à la famille.

 

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Un petit reportage, un micro-trottoir cruel nous présente quelques lyonnais incapables de répondre à des questions basiques : Qui a inventé le cinéma ? Où le cinéma a t'il été inventé ? Quel est le prénom des Frères Lumière ? Quelle est l'année de création du cinéma ?

 

Tous les invités sont invités sur scène et doivent lire le texte pour déclarer l'ouverture du Festival. C'est une joyeuse et inaudible cacophonie. Dans la salle comme sur scène, tout le monde est hilare. John Lasseter accepte gentiment de le lire seul. On comprend à ce moment là, à quel point le français est une langue difficile. Le public à son tour lit le texte bien compliqué, qu'il découvre sur l'écran géant. C'est évidemment parfait. Le festival est donc officiellement ouvert.

 

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Et puis arrive Vincent Lindon, très ému (5 000 personnes, c'est pas rien) et toujours aussi cinéphile, voire de plus en plus, chargé de présenter sur scène le film projeté ce soir là et tenu secret jusqu'à ce que Vincent, vraiment embarrassé, lâche le titre. Thierry Frémaux assure qu'il ne lui en veut pas. De toute façon, il fallait qu'à un moment ou à un autre on sache ce qu'on allait voir. Après avoir découvert comme nous un montage de quelques minutes du nombre impressionnant de ses films, Vincent se dit consterné de ce qu'il voit de lui.

 

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Avec sa franchise coutumière : « c'est ma qualité et mon défaut », il nous dit que ce film de Julien Duvivier n'est pas son préféré car Jean Gabin n'y joue pas. Il s'agit de La fin du jour. Toujours bavard et drôle et souhaitant rendre un hommage à une autre de ses idoles présente, Vincent raconte qu'un jour Jean-Paul Belmondo était dans un avion qui fut secoué d'assez fortes turbulences. Un passager plus paniqué que les autres s'est précipité sur l'acteur en disant : « Monsieur Belmondo, faites quelque chose ! »

 

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Ce n'est pas moi qui contredirais ce passager angoissé, les acteurs, les films, le cinéma peuvent sauver des vies...

 

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LA FIN DU JOUR de Julien Duvivier

(Copie restaurée - 1939) ***

 

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De vieux acteurs sans ressources en retraite partagent leur vie dans un château-hospice. L'arrivée de Raphaël Saint Clair met la maison en émoi. Cet acteur imbu de lui-même, persuadé d'être toujours un séducteur, fut l'amant de bien des pensionnaires mais aussi l'ennemi juré de Marny dont il a jadis piqué la femme morte désormais.

 

Sur des dialogues savoureux, émouvants ou cruels, Duvivier rend un hommage aux acteurs qui ne « sont pas des vieillards comme les autres ». Entre le Don Juan incorrigible (Louis Jouvet, grandiose, égoïste, pathétique), l'acteur cabotin qui ne fut que doublure (Michel Simon, tordant) et émouvant, le « grand » acteur qui eut des premiers rôles toute sa vie mais uniquement la reconnaissance d'un acteur de second plan (Victor Francen, magnifique), les tensions, la jalousie, l'orgueil et la méchanceté des uns et des autres se révèlent. Les vieux sont comme les enfants dans une cour de récré, cruels entre eux et le réalisateur mène tambour battant son petit monde jusqu'à la folie, la mort ou l'apaisement.

 

Un bonheur de cinéma (malgré la musique de fanfare omniprésente...) !

 

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Tous les compte-rendus de cette semaine de rêve vont suivre petit à petit... Si je ne vous ai donné aucune nouvelle depuis tout ce temps c'est que je n'ai pas réussi à me connecter dans le logement où je me trouvais, et franchement, même si vous m'avez manqué... je suis ravie de cette déconnexion.

Commentaires

  • Je suis très très admirative de ta façon d'emmagasiner les expériences et de savoir les retransmettre avec autant de fougue et de talent. C'est un vrai bonheur de te lire, merci !!

  • C'est que j'aime vraiment ce festival et que c'est VRAIMENT facile d'en parler.

  • Que de beau monde ! j'en suis baba et je t'envie. Enfin, par pour l'accès aux salles, je déteste les foules et les files d'attente interminables. Tu sais que je n'aurais pas été très maligne devant les questions sur les frères Lumière ?

  • C'est le SEUL endroit où je supporte la foule et l'attente. Une véritable schizophrénie en somme puisque je les fuis en règle générale.

    Tu n'es pas de Lyon à deux pâtés de maisons où il y a des noms, affiches, statues géantes des frangins !

  • Bravo !!! Tu écris vraiment bien même moi je ne ferai pas mieux!!!!!

  • Ne fais pas ton modeste.
    Je te propose de traduire ce texte dans TON langage !

    Et là, une phrase complète et il ne manque qu'un S. Bravo.

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