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CAROL de Todd Haynes **(*)

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New York, année 50. Le regard de Therese, jeune employée timorée du rayon jouets d'un grand magasin de New York, croise le regard de Carol, grande bourgeoise séduisante et très sûre d'elle.

Si Therese repousse inlassablement les avances et les demandes en mariage de son petit ami, Carol se languit dans un mariage qui se délite. Son mari, toujours amoureux et ne sachant comment la retenir puisqu'elle souhaite divorcer, met en cause la moralité de sa femme pour lui retirer la garde de leur petite fille. Il la soumet à une injonction de justice lui interdisant de revoir l'enfant pendant des mois. Inconsolable devant cette injustice à laquelle elle ne peut s'opposer, Carol propose à Therese de partir en voyage. La jeune femme accepte. Elles vont enfin pouvoir donner libre cours à leur attirance mutuelle et à leurs sentiments réciproques.

Todd Haynes a la subtilité de traiter ce thème de l'homosexualité féminine à une époque où elle était encore perçue comme une déviance, avec beaucoup de délicatesse, comme lorsqu'il évoque sans appuyer qu'elle était encore traitée comme une maladie psychiatrique. Il a également l'élégance d'évoquer le désarroi de la mère séparée de son enfant sans jamais verser dans le chantage affectif malgré deux scènes déchirantes où la petite essaie de comprendre pourquoi elle est séparée de sa mère.

C'est d'une beauté visuelle incontestable dans la reconstitution du New York de l'époque, les tenues, les coiffures de Carol, tout en élégance. Même les rapports chef de service/employés à qui l'on impose le port d'un bonnet de père Noël comme s'il s'agissait d'un cadeau de la direction, sont subtilement suggérés sans peser. La différence d'âge et de classe sociale entre Carol et Therese n'interviennent pas dans leur relation. Carol semble devenir un modèle de maturité et d'indépendance pour Therese qui est un cadeau tombé du ciel pour son aînée.

Mais alors pourquoi tout cela est-il si froid ? Pourquoi ne sent-on véritablement les ravages et les frissons de la passion que lorsque les deux femmes sont séparées ? Ce n'est que lorsqu'elles ne sont plus ensemble que l'on éprouve enfin quelque chose, le manque, l'attente, l'impatience et la cruauté du combat qu'elles ont à mener contre l'Amérique puritaine.

Il faut dire aussi que si l'immense Cate Blanchett n'est que frémissements et chacun de ses regards éperdus un cri d'amour, Rooney Mara, charmante poupée au visage parfait, minaude énormément en écarquillant ses grands yeux et en affichant une moue certes craquante mais pas sensuelle pour un sou. Je n'ai cessé de me demander, sans trouver, quelle actrice aurait pu être à la hauteur de la passion bouillonnante de Cate.

La dernière scène est SUBLIME !

Commentaires

  • J'ai personnellement un problème avec les sœurs Mara. Encore une fois un statut d'étoiles montantes sans que je puisse comprendre pourquoi.
    J'ai très très peur de m'ennuyer si je vais voir ce film.

  • Ah y'a plusieurs Mara ??? Celle-là c'est celle qui a refait Lisbeth Salander ???
    En tout cas la sensualité de Cate et la froideur de la Mara... est un contraste.
    Je pense que c'est un film ennuyeux. J'ai mis trois étoiles parce que c'est quand même plus "beau" que La fille du patron... Mais c'est généreux.

  • C'est probablement ma prochaine sortie cinéma. Je ne te lis pas tout de suite, mais je reviendrai sûrement t'en dire un mot après l'avoir vu.

  • Alors j'attends !
    Déception non ?

  • Ma réponse mardi soir ou mercredi.

  • Quel buzzz !

  • Pour ma part, j'ai bien aimé ce film même si je ne crie pas non plus au chef-d'oeuvre. J'ai trouvé la mise en scène effectivement très bonne, l'esthétique réussie, les actrices géniales (même Rooney qui m'a fascinée autant que Cate !) et l'amour entre les deux personnages m'a beaucoup touchée.

  • Ouais ben on est pas tous égaux devant la touchitude des films. Je l'ai trouvé froid et pas torride comme la passion qu'il raconte. Ce qu'elles ont à affronter est bouleversant et scandaleux mais pas le traitement qui en est fait.

  • Après, peut-être que l'esthétique ne t'a pas permis de trouver de l'émotion je pense (pour moi, elle sert à l'émotion mais vu les critiques de blogueurs, j'ai l'impression que ça vient de ça). Après, voilà je dis bien "touchée", si ça peut te rassurer, ça ne m'a pas non plus bouleversée ou quelque chose ça, il manque effectivement un p'tit quelque chose.

  • J'ai trouvé ça très beau... Même si je N'EN PEUX PLUS de ces plans derrière des vitres embuées ou humides !

  • Aahahaha ! Ca te rappelle tes propres vitres :o (sérieusement, ça ne m'a pas plus dérangée que ça même si ça fait un peu cliché, avouons-le).

  • C'est un "truc" qui m'agace...
    Comme l'acteur ou l'actrice qui se regarde dans la glace pour prendre des médicaments...

  • Bonjour. Pour ma part, j'ai trouvé cela très beau. La mise en scène est très maitrisée, très pensée, mais c'est doux et ouaté à la fois. Et j'ai beaucoup aimé le personnage de femme libre de Carol. J'en dis quelques mots sur mon blog.
    Strum

  • J'irai voir dès que possible.

  • Bien aimé aussi. Je n'en ferais pas un incontournable, mais la mise en scène et la photo m'ont bluffé. Peut-être effectivement que ça aurait mérité un peu plus d'intensité côté scénario. Rooney Mara s'en tire plutôt bien, je trouve, mieux que tu ne l'as suggéré en tout cas.

    Cela dit, étant donné que c'est un film très porté sur la perception, nous aurons tous peu ou prou une vision différente. C'est aussi ce qui est intéressant ;-)

  • Mouais ...!

  • Ahaha ! C'est pas faux ! Pour moi, le pire c'est la réflexion/pleurs sous la douche, c'est trop pathétique !

  • Ah oui, en général ils se rincent d'un truc chelou qui vient de leur arriver.

  • Ouais c'est exactement ça ! (perso quand je me douche, je pense à... ma douche quoi)

  • Ouais, idem, et j'essaie de pas glisser, c'est déjà un exploit !

  • J'ai bien aimé et même un peu plus. La mise en scène est superbe. Je n'ai pas trouvé Rooney Mara froide, bien au contraire. Vu la situation de la grande bourgeoise et de la petite employée, j'ai trouvé qu'elle incarnait bien le personnage. Elle a un côté Audrey Hepburn qui m'a bien plu. Et oui, la scène finale est superbe.

  • Ah ça la ressemblance avec Audrey est indéniable, même les sourcils. Mais quelle minaudeuse.
    Sauf la scène finale : SUBLIME !

  • Pour moi LA scène sublime, c'est Cate qui en présence des avocats des 2 partis se dresse de toute sa hauteur et déclare vouloir arrêter les frais. Juste wow !

  • Tu as raison : GRANDE SCENE et GRANDE Cate !

    Mais la dernière... enfin, j'ai frémi :-)

  • Un film très esthétisant, où l'on ne s'ennuie pas vraiment, mais dont l'histoire manque cruellement d'originalité. Ou peut-être est-ce que l'intérêt du film n'était pas de parler d'amour entre deux femmes, mais simplement recréer les années 50 aux USA, ce qui est assez réussi.
    Quant à l'actrice jeune, je ne la connais pas, mais elle joue bien je crois, la petite vendeuse qui ne connait rien à la vie. C'est assez étonnant de voir la belle femme sûre d'elle tomber amoureuse de cette ingénue.
    A part ça, pourquoi une enième histoire d'homosexualité dans les années 50 ?
    Il y a encore vingt ans en France, des femmes perdaient la garde de leurs enfants pour cette raison.

  • D'originalité et surtout d'émotion.

    Sinon sur le thème de l'homosexualité et des droits du partenaire il y a Free Love en ce moment que je n'ai pas pu voir.

  • Et Free Love est plus actuel.

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