REMEMBER d'Atom Egoyan **

Avec : Christopher Plummer, Martin Landau, Bruno Ganz 

Synopsis : Un vieil homme, survivant de l'Holocauste, parcourt les États-Unis pour se venger d'un passé qu'il ne cesse d'oublier.

Depuis le vertigineux Adoration, Atom Egoyan a du mal à retrouver son mojo, c'est néanmoins un réalisateur que je continue de suivre avec l'espoir qu'il revienne au niveau des Beaux Lendemains. Comme toujours c'est autour de la famille, des traumas qu'elle subit que le réalisateur place son histoire.

Ici un vieil homme à la mémoire défaillante s'échappe de la maison de retraite dans laquelle il vient de perdre sa femme. Guidé par un ami encore plus mal en point que lui, incapable de se déplacer, il part sur les routes des Etats-Unis à la recherche du nazi responsable de la déportation et de l'extermination de membres de sa famille.

L'originalité tient d'abord au fait que Zev, le vieil homme (magistralement interprété par Christopher Plummer) oublie au fur et à mesure et régulièrement ce qu'il a fait et le but de sa mission. Obligé de multiplier les pense-bêtes on ne cesse de se demander  s'il va réussir ou pas son programme.

L'épilogue qu'on finit par "voir arriver" mais qui peut surprendre n'est pas des plus finauds mais on va au bout de ce road movie sans ennui.

Je dis parfois qu'on est pas tous égaux face à l'âge... Mais force est de constater que passés les 75 balais la nature ne fait plus trop de différences. Et ce n'est qu'au générique que j'ai pu découvrir que j'avais eu sous les yeux Martin Landau* et Jürgen Prochnow. J'ai par contre bien reconnu Bruno Ganz quoique très à contre jour dans le film !

A noter aussi la présence de Dean Norris, excellent acteur de la ma série chouchoute Breaking Bad... dans un rôle à vomir :-)

*Alain Spira ferait d'ailleurs bien de mettre ses fiches à jour et ne pas parler du "regretté" Martin Landau, qui sauf erreur ou omission, est toujours en vie !     

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PAULINA de Santiago Mitre **

Synopsis : Paulina, 28 ans, décide de renoncer à une brillante carrière d’avocate pour se consacrer à l’enseignement dans une région défavorisée d'Argentine. Confrontée à un environnement hostile, elle s’accroche pourtant à sa mission pédagogique, seule garante à ses yeux d’un réel engagement politique; quitte à y sacrifier son petit ami et la confiance de son père, un juge puissant de la région. Peu de temps après son arrivée, elle est violemment agressée par une bande de jeunes et découvre que certains d’entre eux sont ses élèves. En dépit de l’ampleur du traumatisme et de l'incompréhension de son entourage, Paulina va tâcher de rester fidèle à son idéal social.

Film difficile voire incompréhensible tant il bifurque soudainement pour prendre une voie que je n'ai jamais réussi à comprendre.

Autant il était évident et passionnant de suivre la décision courageuse de Paulina de tenter de se consacrer à l'enseignement auprès de jeunes gens complètement hostiles, autant il m'a été impossible après l'événement dramatique et révoltant dont elle est victime, de comprendre son choix.

Choix et décision d'autant plus énigmatiques que Paulina se limite à cette seule explication : "je n'ai pas d'explication à donner, cela s'impose à moi". Difficile d'imaginer qu'une fille aussi pragmatique qui intellectualise tout soit subitement envahie de notions ésotériques.

Il n'en reste pas moins une actrice à tomber Dolores Fonzi et les discussions passionnantes et passionnées qu'elle a avec son très charismatique père qui lui aussi fera montre d'une décision pour le moins surprenante...