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DALTON TRUMBO de Jay Roach ***

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Dalton Trumbo est l'un des scénaristes les plus prolifiques et les mieux payés d'Hollywood dans les années 40. En raison de son appartenance au parti communiste américain, il est une des victimes de la Commission des Activités Anti-Américaines autrement appelée Chasse aux sorcières ou Maccarthysme du nom de ce malade de Joseph McCarthy célèbre pour sa croisade anti-communiste.

Pour avoir refusé de répondre  uniquement par "oui" ou par "non" aux questions qui lui sont posées, Trumbo  est accusé d'avoir outragé le Congrès et condamné à 1 an de prison, qu'il effectue...

 

L'enquêteur en chef - "Monsieur Trumbo, je vais vous poser diverses questions, toutes auxquelles il peut être répondu par "oui" ou par "non". Si vous voulez donner une explication après avoir fourni cette réponse, je suis persuadé que la commission donnera son accord. Cependant, afin que cette audience puisse se passer régulièrement, il est nécessaire que vous répondiez à la question sans faire de discours en réponse à chaque question.

Dalton Trumbo - Je comprends, Monsieur Stripling. Cependant votre travail est de poser des questions et le mien est d'y répondre. Je répondrai par oui ou par non si cela me convient de répondre ainsi. Je répondrai en utilisant mes propres mots. Il y a beaucoup de questions auxquelles il ne peut être répondu par "oui" ou "non" que par un imbécile ou un esclave.

Le président - La Commission est d'accord avec vous, vous n'avez pas besoin de répondre par "oui" ou par "non".

Dalton Trumbo - Merci, monsieur.

Le président - Mais vous devez répondre aux questions."

 

A sa sortie de prison, double peine, il est "black-listé", interdit de travailler mais, bourreau de travail et "condamné" à continuer de subvenir aux besoins de sa famille (une femme, trois enfants) il écrit sous différents pseudonymes sous lesquels il obtient plusieurs Oscars. Sa réhabilitation publique après près de 15 ans de lutte et de résistance, aboutira à l'amère constatation que cette chasse n'a finalement abouti a aucune inculpation. Aucune preuve n'ayant pu être apportée quant aux activités anti-américaines des black-listés. Mais la réalité est encore plus désolante car combien de familles, de santés, de vies ont été ruinées à cause de cette paranoïa galopante !

 

Le traitement est certes bien classique pour évoquer ce personnage attachant et intègre qui ne reniera jamais ses opinions et se battra toujours avec des mots pour lutter contre la bêtise et l'intolérance, mais peu importe. On suit le parcours courageux de Dalton Trumbo avec un intérêt grandissant même lorsque devenu véritablement le pisse-copies d'un studio qui ne produit que des films médiocres, il se transforme en tyran domestique, mettant femme et enfants à contribution pour maintenir la famille à flot. Travaillant jour et nuit, y compris dans son bain, luttant contre le sommeil avec un mélange d'alcool et d'amphétamines.

 

On admire cet homme à l'imagination et au talent prolifiques, capable d'être l'auteur de scenarii aussi différents que ceux de Vacances Romaines, les Clameurs se sont tues, Spartacus, Exodus ou Papillon ! Sans parler de son unique film en tant que réalisateur, le surprenant, unique au monde et bouleversant Johnny got his gun dont la vision marque à jamais l'esprit des spectateurs. Son humour et ses qualités littéraires sont exceptionnels.

 

On jubile au défilé de stars moyennement ressemblantes, exception faite de Michael Stuhlbarg en Edward G. Robinson qui ne sort néanmoins pas grandi de l'expérience à l'instar de John Wayne (joute verbale réjouissante entre Wayne et Trumbo à propos de la participation de chacun à la guerre de 39/45), Ronald Reagan ou Robert Taylor. Par contre, gloire éternelle à Otto Preminger et Kirk Douglas tous deux à l'origine de la réhabilitation de Trumbo.

 

Pour incarner cet homme, ce héros, MON demi-dieu désormais immortel et immuable Bryan Cranston, l'acteur amazing au physique caoutchouc qui disparaît sous les personnages et enchaîne les rôles-de-sa-vie, et que je n'ai découvert qu'à presque 60 ans en Walter Heisenberg White dans la série piège Breakind Bad ! Toujours aussi étonnant, cet acteur a la capacité d'apparaître sexy, oeil de velours, sourire en coin et moustache frémissante et de ressembler à un papy affaibli l'instant d'après. Je pense que Trumbo aurait été fier de son incarnation.

 

Autour de lui, Diane Lane en femme admirable ne prend pas un an et pas un kilo malgré les années. John Goodman, impayable dans une nouvelle interprétation d'un ogre délirant et sympathique. La subtile et merveilleuse Elle Fanning, dans le rôle de la fille, plus coco et engagée que son père adulé, est en train de devenir une jeune femme au sourire irrésistible en plus d'une actrice remarquable. Et la Queen Helen Mirren, devenue depuis quelques films la caricature d'elle-même, se glisse avec une aisance et une assurance remarquables dans celui de la harpie, mégère, gorgone et furie, cette commère haineuse et calomniatrice d'Hedda Hopper.

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Commentaires

  • On m'en a dit le plus grand bien.
    J'avais peur d'être déçue car j'avais beaucoup aimé à l'époque le film de Clooney, Good Night, and Good Luck. Mais ça a l'air très différent, alors je vais essayer de le voir.

  • Ah oui rien à voir.

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