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john goodman

  • DALTON TRUMBO de Jay Roach ***

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    Dalton Trumbo est l'un des scénaristes les plus prolifiques et les mieux payés d'Hollywood dans les années 40. En raison de son appartenance au parti communiste américain, il est une des victimes de la Commission des Activités Anti-Américaines autrement appelée Chasse aux sorcières ou Maccarthysme du nom de ce malade de Joseph McCarthy célèbre pour sa croisade anti-communiste.

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  • MONUMENTS MEN de George Clooney *

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    L'histoire est passionnante et elle a vraiment existé. Elle est incroyable aussi. Pendant la seconde guerre mondiale, 7 hommes (directeurs ou conservateurs de musée, artistes, architectes, historiens de l'art) sont chargés de sauver les œuvres d'art volées par les nazis aux juifs déportés mais aussi aux musées.

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  • FLIGHT de Robert Zemeckis **

    Flight : affiche

    Quelques instants avant de décoller pour un vol court de routine d'à peine une heure, le pilote Whip Whitaker termine son week-end de beuveries, de sexe et de cocaïne par une petite "ligne" censée le remettre sur pieds. Et c'est le miracle, alors qu'il vacillait, la précieuse poudre blanche lui donne un coup de fouet. Dans son costume prestigieux de commandant de bord il rejoint son avion de sa démarche chaloupée. Mais loupe, signe du destin, la première marche de la passerelle. La charmante jeune femme qui a partagé ces quelques jours de débauche n'est autre qu'une des hôtesses du vol. Malgré une météo désastreuse et un co-pilote inexpérimenté (et inquiet) par l'état de son commandant, l'avion décolle, franchit une zone de turbulences de grande amplitude pour se stabiliser au-dessus des nuages. Tout n'est que joie et satisfaction et le pilote s'endort. Brusquement c'est l'avarie et l'avion dégringole en piqué vers une zone d'habitations. Whip se ressaisit et parvient avec un calme et une maîtrise exemplaires à faire attérir l'engin dans un champ. Sur la centaine de personnes, passagers et équipage, seules 6 trouvent la mort. Un moindre mal. Whip blessé est porté triomphalement en héros jusqu'à ce que les analyses toxicologiques révèlent plus de 2 grammes d'alcool dans le sang et autres substances illicites. Il devra donc faire la preuve devant un tribunal que c'est l'état de l'avion et non le sien qui est responsable de l'accident !

    Il y a de très bonnes choses et d'autres beaucoup moins qui laissent forcément un arrière goût de semi réussite et donc de semi ratage.

    Les plus :

    - Le crash. Pendant de longues minutes, le spectateur est dans l'avion et le plus souvent dans le cockpit. Alors que les moteurs crament un à un, Denzel/Whip imperturbable et efficace réalise l'exploit de retourner l'avion pour lui permettre de planer, puis de le retourner à nouveau et d'attérir sur le ventre en limitant les pertes. Zemeckis s'y connaît en crash d'avions. Celui de Seul au monde était déjà une réussite super flippante. On en mène vraiment pas large dans notre fauteuil qui ne bouge pas.

    - Les deux apparitions de John Goodman en pourvoyeur rock and roll de substances illégales. Ce type, cet acteur génial est un effet spécial à lui tout seul et tant pis s'il n'est pas un exemple pour les enfants !

    - Le mélange des genres savamment orchestré : film catastrophe, film de procès avec "coupable" récalcitrant, étude psychologique, rédemption.

    - L'interprétation subtile de Denzel Washington. Il exprime toutes les ambiguités de son personnage de héros défaillant, pas forcément sympathique, avec un génie incontestable. Menteur, addict, pétri de doutes mais résolu à s'en sortir, son jeu est vraiment impressionnant.

    Les moins :

    - Le personnage de Kelly Reilly en junkie repentie et sa rencontre providentielle à l'hôpital avec Whip. Inutile et invraisemblable, ce personnage coupé au montage aurait réduit le film de la demi-heure de trop. Quant à l'actrice, si elle est d'une beauté indiscutable, son jeu se limite exclusivement à pincer les lèvres.

    - La scène d'hôpital dans l'escalier où un cancéreux au stade terminal fume ("mon cancer va attraper le cancer" ah ah ah !) et se pose en prophète sur l'avenir de Whip et la Junkie ! Ridicule.

    - La femme et le fils du "héros" forcément hostiles à toute tentative de réconciliation.

    - ET SURTOUT : les bondieuseries qui jalonnent tout le film. Dieu présent partout et toujours. Le prêchi prêcha est insupportable au point qu'on ne parvient plus à comprendre si le réalisateur cherche à faire la critique ou l'apologie de la religion. J'ai parfois eu la sensation d'être face à un film catho intégriste. La seule défense de l'avocat en devient même "il faut faire valoir que cet accident est la volonté de Dieu", et le seul bâtiment détruit, le clocher d'une église. J'avoue que l'agacement de toute cette religiosité ambiante m'a vrillé les nerfs tout comme l'acte de contrition larmoyant final.

  • ARGO de Ben Affleck ***

     Argo : photo Ben AffleckArgo : photo Alan Arkin, Ben Affleck, John Goodman

    Argo : photo

    Alors que la révolution iranienne fait rage en ce 4 novembre 1979, des militants font irruption dans l’ambassade américaine de Téhéran. Tout le personnel est pris en otages et passera plus de 400 jours en captivité, mais 6 d'entre eux réussissent à s'échapper. Encore plus exposés dans les rues de la ville que prisonniers à l'intérieur de l'ambassade, ils trouvent refuge au domicile de l’ambassadeur canadien. La CIA met alors son meilleur agent "exfiltreur"  sur le coup pour ramener les 6 américains au pays, sains et saufs. Mais rien que pour pénétrer dans ce pays, l'agent Tony Mendez a besoin d'une "couverture". Aidé par un ami responsable des maquillages du film La Planète des Singes, pour lequel il a obtenu un Oscar, et par un producteur cabotin, il décide de monter une fausse maison de production chargée de réaliser un faux film dont le tournage aurait lieu en Iran. Et justement un scénario minable, improbable, dort dans les archives du producteur : ARGO...

    Alors oui, ce n'est peut-être pas le moment de montrer clairement que l'Iran est bien le dernier pays où il ferait bon aller faire du tourisme. Mais est-ce jamais le "bon" moment avec l'Iran ? Oui, le héros s'auto-proclame "bon américain" et les bannières étoilées flottent aux frontons des maisons. Oui les états-uniens sont toujours persuadés qu'ils sont les rois de l'univers et au-delà, qu'ils sont les gentils et qu'un jour ils sauveront le monde de sa folie furieuse... Oui, oui, oui, mille fois oui à tout ça, ainsi qu'au fait que ce film manque une nouvelle fois cruellement de Casey. Ah la famille !

    Mais aussi, une fois encore rendons grâce au cinéma de nous révéler des événements étonnants qui étaient passés sous silence à l'époque, même si l'acte héroïque du véritable Tony Mendez fut récompensé et révélé plus de 20 ans plus tard. Et à Ben Affleck de continuer son chemin de réalisateur éclectique. Après son complexe et passionnant Gone Baby Gone, suivi d'une plongée bostonienne chez les gangsters avec The Town, il démontre à nouveau que coiffer sa casquette de réalisateur n'était pas le fruit d'une lubie passagère. Et il réussit selon moi, haut la main son thriller d'espionnage en maintenant constamment la tension tout au long de cette histoire rocambolesque, une farce tellement grotesque qu'on a parfois du mal à croire que la CIA lui ait donné son accord.

    En tout cas, Tony Mendez est un héros. Il faut une sacrée dose de courage ou d'inconscience pour se jeter ainsi dans la gueule du loup (l'anti-américanisme ambiant fait froid dans le dos) pour sauver des gens terrifiés, peu enclins aux effusions, pas vraiment reconnaissants, même s'ils finissent pas coopérer. Ben Affleck endosse le rôle du héros. Look eightie idéal, physique imposant, mélancolie du preux chevalier solitaire, il est parfait. Même s'il ne les élude pas, il n'abuse pas des scènes épuisantes à propos de la famille du poor lonesone cow-boy et intègre une scène aussi inutile qu'agréable à regarder et qu'on peut intituler : regardez mon beau, puissant, velu et musclé torse nu !!!

    Ben Affleck réussit les scènes d'action, de foules et les copient/collent à la réalité. Nous verrons les "vraies" scènes au cours du générique de fin. Il réussit à rendre palpable l'enfermement et la terreur des 6 personnes. Mais comment a t'il choisi son casting qui rivalise de fadeur ??? En outre, il parvient à être drôle en menant une petite charge anti-hollywoodienne, bien aidé par les deux cabots géniaux que sont Alan Arkin et John Goodman. Le dernier quart d'heure joue parfaitement avec les nerfs déjà à vif du spectateur et j'aime ça. Bref, un bon film, efficace.

  • THE ARTIST de Michel Hazanavicius ****

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    Voici l'histoire de George Valentin star hollywoodienne qui sombre dans l'oubli lorsque vers 1927 le cinéma parlant fait irruption et révolutionne le 7ème art. En parallèle, Peppy Miller, starlette et danseuse gravit à une vitesse prodigieuse tous les échelons de la gloire. Au fil des années la rencontre de George et de Peppy sera contrariée, plusieurs fois différée. Ils vont se croiser, s'ignorer, s'observer, se perdre, se retrouver, l'orgueil de l'un et la délicatesse de l'autre les empêchant de filer le parfait amour qui les a pourtant foudroyés au premier regard...

    Et moi qui aime tant qu'on me raconte des histoires, c'est ici plus la forme que le fond qui donne tout son prestige à cet original objet cinématographique. C'est plutôt gonflé, au moment où on nous assure que l'horrible, insupportable et inutile 3D va à nouveau révolutionner le cinéma de réaliser un film sans parole et en noir et blanc. C'est gonflé et c'est magnifique. Mais quand même, pourquoi oser le faire malgré tout me direz-vous ? Vous en avez de bien étranges questions ? Je dirais que Michel Hazanavicius a bien de la chance d'avoir pu concrétiser un rêve et en profiter pour faire une déclaration d'amour à un acteur, à sa femme et actrice, au cinéma tout entier, et à un  chien aussi peut-être ?... On le savait expert en parodies hilarantes (les OSS 117), on le découvre cinéphile transi et virtuose à rendre un hommage passionné. J'ai entendu dire Laurent Delmas arrête de me faire rire que ce film était "trop" parfait car il n'y manquait rien. Il est vrai qu'il est de bon ton de se plaindre que la mariée est trop belle. Je préfère vous dire que ce film, on s'y love comme on s'installerait confortablement sous la couette pour dévorer un roman d'amour.

    La scène d'ouverture donne le ton, elle est vertigineuse et pourrait être un court métrage à se repasser en boucle. Dans une salle de cinéma comble sur un des boulevards hollywoodiens, des spectateurs très réceptifs assistent à la projection d'un film. Le film que l'on voit est muet, et le film que les spectateurs dans le film regardent est muet également... Derrière l'écran, les acteurs, réalisateur et producteur dont George Valentin très satisfait de sa prestation manifestement, attendent la fin de la projection. Lorsque les mots "THE END" apparaissent, on scrute sur le visage tendu des acteurs la réaction des spectateurs. On ne les entend pas mais on sait que les applaudissements crépitent et la joie des acteurs explosent à son tour. Impossible de retranscrise la magie de cette scène par des mots. A la suite de ce triomphe dont il doutait à peine, tellement sûr de son talent et de l'amour inconditionnel du public George Valentin/Jean Dujardin se livre avec son chien (le meilleur acteur canin de tous les temps !) à un numéro de cabotinage phénoménal. On reconnaît Jean Dujardin mais, cheveux gominés et étroite moustache on retrouve Douglas Fairbanks, Rudolph Valentino, Errol Flynn et plus tard dans une scène d'escalier particulièrement symbolique, j'ai clairement "vu" Clark Gable lorsqu'il déshabille du regard dévisage Scarlett pour la première fois aux Douze Chênes. On comprend sans peine que le Président du jury Robert De Niro ait attribué le Prix d'interprétation à Jean Dujardin qui le mérite 1 000 fois car ce doit être le rêve ultime de tout acteur de pouvoir incarner l'essence même, les origines de leur raison d'être.

    Chaque scène est un petit bijou d'émotion, de drôlerie, de finesse et d'inventivité et on passe par toutes les sensations délicieuses qu'un film peut procurer. On prévoit la plupart du temps ce qui va se passer dans la scène suivante mais l'important je le répète n'est pas ce qui est raconté mais bien la manière dont cela est fait et dont les acteurs incarnent des personnages, leurs caractéristiques mais aussi renouvellent la manière de jouer de l'époque, les attitudes, la façon de bouger, d'exagérer mais sans trop en faire pourtant. Ils parviennent sans rouler des yeux ni en ajouter dans l'emphase gestuelle à simuler sans caricaturer ni se moquer. La musique, élément essentiel, presqu'un personnage ajoute au plaisir et à l'enthousiasme, elle est un puissant catalyseur d'émotion.

    Quant au couple d'acteurs qui s'emparent de cette histoire, elle qui entre dans la lumière -très belle-, lui qui en sort, et du film tout entier, ils sont absolument prodigieux et inoubliables, indissociables de ce film qui ne ressemble à aucun autre tout en étant un hommage respectueux et passionné aux premiers films. Jean Dujardin réussit quelques exploits notamment en passant de l'arrogance insupportable à l'humilité la plus bouleversante mais pas uniquement. Le moment où en plein tournage il est de plus en plus paralysé par le doute, l'affolement, l'incompréhension, incapable de tourner une scène et de comprendre ce qui lui arrive alors qu'il est en train de tomber amoureux d'une figurante est vraiment sublime. Le visage de Jean Dujardin est un livre ouvert. Lui si loquace et volubile d'ordinaire est ici un homme sans voix, anéanti et humilié. Il est magnifique.

    Mais il est étrange qu'on n'entende parler pratiquement que de Jean Dujardin alors que Bérénice Bejo est  une formidable Peppy Miller. Mutine, espiègle, gaie, lumineuse et tendre, chacune de ses scènes est une réussite et elle ferait fondre les foules avec un de ses adorables clin d'oeil.

    Et puis les voir danser tous les deux est vraiment la cerise sur le gâteau, un des nombreux moments qui fait battre le coeur et donne envie d'applaudir à tout rompre.