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FLORENCE FOSTER JENKINS

 de Stephen Frears **(*)

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Avec : Meryl Streep, Hugh Grant, Simon Helberg

Synopsis : L’histoire vraie de Florence Foster Jenkins, héritière new-yorkaise et célèbre mondaine, qui n’a jamais renoncé à son rêve de devenir une grande cantatrice d’opéra. Si elle était convaincue d’avoir une très belle voix, tout son entourage la trouvait aussi atroce que risible.

Son “mari” et imprésario, St Clair Bayfield, comédien anglais aristocratique, tenait coûte que coûte à ce que sa Florence bien-aimée n’apprenne pas la vérité. Mais lorsque Florence décide de se produire en public à Carnegie Hall en 1944, St Clair comprend qu’il s’apprête à relever le plus grand défi de sa vie...

 

Ce film a le grand tort et le grand défaut de venir quelques mois après la Marguerite de Xavier Giannoli qui était une fiction inspirée de la vie de Florence Foster Jenkins alors qu'ici Stephen Frears s'applique à évoquer les derniers mois de sa vie. Je ne suis sans doute pas la seule à me laisser aller à la facilité de la comparaison mais elle est pratiquement inévitable.

 

Là où Catherine Frot/Marguerite n'était que grâce, élégance et émotions, Meryl Streep/Florence est  selon moi pathétique et risible. Et pourtant, on comprend mieux ici comment cette femme sans talent dotée d'une voix tellement haut perchée et d'une absence totale de sens musical et d'oreille, pouvait percer les tympans. La syphilis dont Florence Jenkins souffrait depuis ses 18 ans, contractée lors d'un premier mariage explique sans doute en partie comment elle semblait avoir perdre parfois le sens commun et tout sens des réalités. Cette maladie peut en effet altérer considérablement les capacités mentales. Il semble par ailleurs tout à fait extraordinaire qu'une personne ait pu, comme elle, vivre si longtemps atteinte de ce mal terrible.

 

Son immense fortune, héritée de son père, en a fait la proie des profiteurs et même de musiciens reconnus tel que Toscanini qui rôdaient autour d'elle et ne faisaient que la flatter et encourager cette obsession à vouloir chanter. Jusqu'à souhaiter se produire dans le très illustre Carnegie Hall. Cet aspect de la vie de la diva Castafiore est particulièrement bien traitée dans le film. Et l'on voit bien cette horde de sangsues sans morale tirer tous les profits possibles de la généreuse chanteuse dont on se moque sans le lui montrer toujours.


Ce qui m'a davantage gênée est l'interprétation sans beaucoup de nuances qu'en donne Meryl Streep, désormais hélas cantonnée aux rôles excessifs. après ses prestations catastrophiques dans Ricky and the flash, The giver, Un été à Osage County... elle est une fois encore au-delà du cabotinage et ose tout (chanter faux, être énorme, chauve, porter des costumes immondes, danser comme un hippopotame...) sans que jamais elle ne touche alors que son personnage s'y prêtait. Tous les artifices du jeu se voient et à aucun moment on ne perd de vue que Meryl joue Florence. Triste.

 

De toute façon et de toute évidence, elle se fait voler la vedette par les deux garçons pourtant en retrait sur l'affiche. En premier lieu Simon Helberg, dans le rôle de Cosme McMoon, le très bon pianiste qu'elle choisit pour revenir sur le devant de la scène. D'abord ravi d'être l'élu parce qu'il a grand besoin de travailler et de gagner de quoi vivre, il découvre instantanément que son élève n'a aucun talent et ne progresse absolument pas. Catastrophé à l'idée de jouer au Carnegie Hall et de ruiner sa carrière il s'attache finalement à sa patronne/élève parce que tant d'innocence et de naïveté chez cette personne finissent (contrairement à moi) par le toucher.

 

Mais le grand vainqueur de l'histoire c'est Hugh Grant. Il ne cesse pendant deux heures d'être une énigme. N'est-il qu'un gigolo intéressé, vénal et profiteur ? Son interprétation subtile pleine de charme et d'humour nous fait douter à de nombreuses reprises. Aime t-il réellement cette femme qu'il protège au point d'acheter tous les journaux du quartier afin qu'elle ne les lise pas le lendemain de sa misérable prestation ? Ou agit-il ainsi pour ne rien perdre de l'héritage ? L'ambiguïté et la tendresse qu'il apporte à son interprétation nous plongent constamment dans le doute et nous font alterner ce que l'on peut penser de lui. Lui-même acteur sans emploi, il rivalise parfois de cabotinage et de vanité avec sa femme qui a toujours le dernier mot puisqu'elle a l'argent. Mais c'est lui qui parvient à être touchant et parfois bouleversant. Hugh Grant n'avait pas été aussi bon depuis Le Come back et déploie le même charme que dans Quatre Mariages et un enterrement  ou Coup de foudre à Nothing Hill. Franchement, pour lui, le film vaut vraiment le détour. C'est lui qui l'imprime de sa marque et de sa présence irrésistible.

Commentaires

  • C’est un film simple, sans prétention et qui allie à la fois tendresse et sensibilité. Les acteurs sont géniaux et j'ai J’ adoré la prestation de Hugh Grant.

  • Oui Hugh est meilleur que Meryl je trouve

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