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9ème F.E.F.F.S.

PSYCHO RAMAN

d'Anurag Kashyap ****

Film en compétition

PSYCHO RAMAN d'Anurag Kashyap, cinéma, 9ème F.E.F.F.S.

Avec : Nawazzudin Siddiqui, Vicky Kaushal, Sobita Dhulipala

 • Inde • 2006 • 2h06 • 

Synopsis : Raghavan, flic bad boy accro à la cocaïne et au sexe, enquête sur des meurtres en série. Ramanna, le tueur, est un manipulateur persuasif, à la voix posée, qui trompe tout le monde et surtout la police. Chacun est obsédé par l’autre, leurs vies s’entrechoquent.

Ce film possède deux points communs avec Henry, Portrait of a serial killer vu le même jour... il évoque la vie et l'œuvre d'un tueur qui a réellement existé et n'avait ni plan ni réelle motivation. Pis qu'Henry à l'enfance traumatisante, Ramanna semble suffisamment intelligent pour expliquer son besoin de tuer aussi vital que manger ou respirer. Il n'est pas non plus animé d'une quelconque mission imposée par un maître, un dieu, une religion. C'est un psychopathe froid, calculateur et sans miséricorde. Il s'attaque aux femmes, aux hommes, aux enfants, à sa propre famille ! Mais il a face à lui un policier, encore plus taré que lui, aussi beau qu'antipathique avec qui il partage une violence parfois imprévisible et une absence totale de morale.

 

Cela se passe à Mumbai, ville totalement exotique pour nous, mélange de modernité et de bidons villes. Ville grouillante et tentaculaire comme il doit en exister  beaucoup dans ce pays. Tout est surprenant dans ce film et notamment qu'on se surprend à trouver le tueur plus sympathique (ce n'est peut-être pas le mot exact..), plus intelligent que le flic à qui on a (j'ai eu) régulièrement envie de démolir la tête, de lui enlever ses lunettes de soleil qu'il porte uniquement pour cacher l'état de ses pupilles et de lui faire avaler. Le réalisateur et l'acteur se sont vraiment bien appliqués pour rendre ce personnage irritant et irrécupérable alors que le meurtrier bien que taré et sanguinaire est beaucoup plus subtil et troublant.

 

Certaines scènes s'étirent jusqu'au malaise, notamment celle où le tueur s'invite chez sa sœur qui vit avec son mari et son fils de 6 ans. On obtient alors quelques bribes d'explicatoin de leur enfance et l'on comprend pourquoi cette femme a tellement peur de son frère.

 

La police locale fait preuve d'un manque d'imagination et de discernement assez spectaculaire : le tueur séjourne régulièrement devant le commissariat, se fait volontairement arrêter et parvient à lui échapper. Lorsqu'il s'échappe dans le labyrinthe des rues de Mumbai, c'est un flic obèse, incapable de courir qui le poursuit. Quant aux deux personnages principaux, ils offrent à observer un fascinant manège que le réalisateur, encore plus malin que les deux réunis, achèvent avec un humour (la scène où le tueur explique ses motivations est un GRAND moment) et une amoralité réjouissants.

 

Certains moments débordent d'énergie, d'autres calment le jeu mais constamment on reste scotchés, fascinés par l'histoire et ses personnages.

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