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LE MAL DE PIERRES

de Nicole Garcia *

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Avec Marion Cotillard, Louis Garrel, Alex Brendemühl 

Gabrielle est une jeune femme de la campagne qui n'a qu'une idée en tête : perdre sa virginité. C'est son seul et unique but dans la vie, faire la "chose principale".

En fait, je suis très prude et j'ai envie de dire la vérité. Gabrielle a envie de baiser, jusqu'à l'obsession. Point. Cela n'a rien de répréhensible, loin de moi cette idée. De là à en faire un film... J'ai lu ça et là qu'on parlait de féminisme et de femme libre ! Non mais franchement, Benoîte Groult doit se retourner dans sa tombe !

Pour parvenir à ses fins Gabrielle est prête à se jeter à la tête du premier type venu qui évidemment ne veut pas d'elle, il pisse baise ailleurs ! Pour se calmer les nerfs, Gab' est obligée d'aller prendre des bains de siège dans l'eau glacée de la rivière voisine (quoique peut-être pas glacée car nous sommes en Provence... c'est sans doute pourquoi l'effet est nul) : gros plan sur un entre-jambes très poilu (pas d'épilation ticket de métro dans les années 50). Rassurons-nous ce n'est pas celui de Marion. Il y a des doublures chattes-années 50. Je me demande si c'est bien payé !

Rarement le spleen existentiel d'un personnage aura aussi bien traversé l'écran ! Que je me suis ennuyée mais que je me suis ennuyée ! S'il n'y avait eu Marion Cotillard que j'aime énormément et qui est formidable ici et un beau gosse qui comme son nom l'indique est espagnol, Alex Brendemühl, j'aurais quitté la salle !

Les parents de Gabrielle considèrent leur fille folle. Elle a des calculs rénaux et se tord parfois de douleur. D'après sa mère : elle joue la comédie. Cette folle n'a sans doute jamais eu une cystite. Pour calmer ses ardeurs, s'en débarrasser, en faire une fille respectable, elle lui offre un mari en la personne de José un gars solide qui travaille à la ferme. Comme Gabrielle est aveugle, en plus de multiplier les cystites, elle ne s'aperçoit pas que José a tous les attributs nécessaires pour répondre à tous ses besoins, en plus d'être amoureux et aux petits soins. Ce doit être là j'imagine qu'il faut trouver le côté féministe de la belle : elle veut choisir son mec ! Elle se marie donc car le choix est simple ce sera le mariage ou l'internement. Sa mère est catégorique. Mais le marché est clair, Gabrielle prévient José qu'il ne la touchera pas. Et lui, il accepte pourvu qu'il puisse aller aux putes sans subir de reproches. Ce que cette fille est compliquée !!!

Pour la guérir de son mal de pierres (les calculs), sa famille, un médecin et son mari envoient Gaby en Suisse faire une cure dans un établissement de luxe. Elle s'y ennuie mortellement -comme moi- et essaie de se faire une amie en la personne d'Augustine, une employée. Avec son besoin d'amour insatisfait, elle se montre collante comme c'est pas permis avec la jeune femme. Et là... le drame ! Elle tombe sur André (Louis Garrel) un soldat traumatisé et très mal en point depuis son retour d'Indochine. Là encore, elle s'accroche, le veille, lui rend visite alors qu'il ne demande rien, tombe en pâmoison devant sa façon de jouer La Barcarolle de Juin de Tchaikovky. Ah c'est romantique ! José rend visite à sa femme. Elle lui reproche même le mauvais temps. Cette fille est injuste, son mari est un soleil.

Puis André part. La cure se termine, Gabrielle rentre chez elle, désespérée, elle lui écrit chaque jour, il ne répond jamais... José supporte la neurasthénie de sa femme, l'entoure de sa tendresse. Un fils naît. Il devient pianiste. Et on se fiche à peu près absolument de tout ce qui se passe ici tant tout ce qui manque cruellement c'est l'émotion. On suit les péripéties comme des événements d'où devraient surgir la fièvre et la passion mais on ne voit que de jolies images travaillées. Que Gabrielle lise (qui peut lire dans cette position et le cul à l'air plus de 5 minutes sans avoir le bras  en compote ? Marion.)

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ou s'effondre de douleurs (qui ressemble à une princesse/danseuse quand la douleur devient insupportable ? Marion.)

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rien n'est naturel.

Ce film est un hymne à la gloire de Marion. Et je comprends qu'on ait envie de la filmer pendant des heures et sous toutes les coutures. Car oui dans ce film il y a surtout Marion de quasi chaque plan, tout acquise à la cause. Elle court, marche, tombe, pleure, sourit (à peine), s'enflamme, souffre... Elle est parfaite, irréprochable, avec son beau visage si expressif. La performance est impressionnante et pourtant ne touche pas. Comment est-ce possible ? Autour d'elle, deux beaux personnages d'hommes qui aiment tranquillement, comme ils savent, comme ils peuvent et une belle scène où ils se rencontrent tous les deux. Il y a la mère Brigitte Roüan impeccable de dureté, de rigidité. Et cette réplique lorsqu'elle dit à José que sa fille manque de tendresse envers son fils, José lui répond "elle n'a peut-être pas été habituée à en recevoir dans son enfance", et toc !

Et puis il y a l'épilogue, surprenant, qui réveille un peu... Et malgré tout ça, l'ennui et une impression tenace de ratage.

Commentaires

  • "Pour parvenir à ses fins Gabrielle est prête à se jeter à la tête du premier type venu qui évidemment ne veut pas d'elle, il pisse baise ailleurs !" hum pas totalement d'accord, justement elle n'en veut pas au début du prétendant. Oui le film est un hymne à Marion. Je ne serais pas aussi dure que toi, car je trouve que le trio d'acteurs est quand même formidable. Mais en effet le film se traîne, et d'accord avec toi, le seul moment où j'ai ressenti quelque chose c'est à la toute fin. Curieux quand même ce film...

  • Je parle de l'instit' qui fait pipi ailleurs ma chérie !
    Oui c'est long, c'est interminable. Et hop, la fin ! Enfin ! mais en même temps, c'est pas mal. La fin seulement.

  • J'ai un bon souvenir du roman, je n'irai pas l'abîmer avec ce film là.

  • Il paraît que c'est vraiment émouvant.

  • Je n'irai pas voir le film qui, avant même de te lire, ne m'inspirait vraiment pas, d'autant que je ne suis pas contrairement à toi une grande fan de Marion, mais au moins j'ai passé un bon moment à te lire. On a tendance à être cruellement drôle quand on est déçu.
    Je me permets d'ajouter que je suis une très grande lectrice et que je lis dans cette position (moins le cul à l'air !), je peux te confirmer que l'on a mal au bras et que l'on doit changer de côté fréquemment.

  • Essaie de lire le cul à l'air, tu auras peut-être moins mal au bras :-) Marion lit Les hauts de hurlevent dans cette position ce qui est un pavé si mes souvenirs sont bons !

    Oui hélas, je suis vache quand je m'ennuie.

  • Bonsoir Dasola, ça ne m'a pas du tout donné envie de le lire.

  • Bonjour Pascale, je n'ai pas aimé le roman, il n'y a pas de raison que j'aime le film... Bonne après-midi.

  • J'hésitais. Ta chronique n'est pas faite pour me motiver...

  • Tu es toujours beaucoup plus indulgent n'oublie pas !
    Moi j'ai la chance d'aimer beaucoup Marion. Si tu y es allergique comme beaucoup de gens (ce que je ne comprends pas :-)) il vaut mieux éviter.

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