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TANNA

de Bentley Dean, Martin Butler ***

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Avec Mungau Dain, Marie Wawa, Marceline Rofit

Dans l'une des dernières tribus traditionnelles du monde, une jeune fille refuse le mariage arrangé qu'on lui impose pour apaiser les tensions entre deux tribus voisines. Tanna n'est pas le nom de la jeune fille (elle s'appelle Wawa), mais celui de l'île où se déroule l'intrigue.

"À peine 50 kilomètres sur 20, elle est faite de forêts tropicales denses, de plages de sable blanc et noir, et de plaines de cendre austères" décrit Bentley Dean, l'un des deux réalisateurs.

 

Wawa choisit de s'enfuir avec son amoureux Dain. Les deux tourtereaux se doutent bien que leurs aînés ne les laisseront pas tranquilles facilement mais ils sont également loin d'imaginer que leur acte révolutionnaire va permettre de modifier la constitution du pays qui repose sur le mariage arrangé. Cette histoire est vraie et le film n'est pas un documentaire même si l'aspect ethnologique est indéniable.

 

Je peux affirmer sans avoir besoin de faire de recherches que c'est le premier film Ni-Vanuatu que je vois. Et si comme moi vous avez un peu de mal à situer l'endroit, voici :

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Autant dire que le dépaysement est garanti à 200 %. Et les réalisateurs nous immergent dès les premiers instants dans la vie quotidienne de la tribu et on a l'impression d'être dans les premières scènes également hédonistes, édéniques de La Ligne Rouge de Terrence Malick. Les enfants jouent, chahutent sous le regard des femmes qui s'activent, discutent, se conseillent les unes les autres pour élever les enfants, tous ensemble... Les hommes euh... les hommes sont là aussi ! La famille vit réunit.

 

Ce qui choque instantanément est le caractère désespérant des hommes. Enfin, de l'Homme dans son acception être humain. Ils vivent sur une île de 1 000 m² dominée par  la présence centrale d'un volcan en activité qui gronde en permanence et menace donc... Ils ont réussi à ne pas se laisser envahir et dominer par le colonialisme, le christianisme, à résister au pouvoir de l'argent ! Et bien malgré ces faits qui relèvent de l'exploit, ils sont infoutus de vivre ensemble sans affrontements, rivalités et tueries ! C'est ainsi que Romeo et Juliette, Wawa et Dain devraient céder à la pression et ne pas laisser libre court à leur amour. Ils résistent pourtant et les deux tribus leur courent après. L'une pour récupérer la jeune fille, l'autre pour tuer le garçon.

 

Il faut noter également la présence de Selin, la petite sœur de Wawa, une sorte d'électron libre qui donnera à n'en pas douter du fil à retordre à ses parents dès qu'elle aura grandi. Déjà là, elle a beaucoup de difficultés à se conformer aux impératifs de l'éducation. Elle court, elle court Selin, infatigable, pour jouer, pour résister et aussi, fascinée par l'amour de sa sœur pour le beau (que dis-je, le sublime) Dain, pour les aider à se sauver, s'en sortir.

 

Même s'il est difficile forcément de se cacher longtemps sur une île si petite, les deux amoureux vont vivre leur amour, survivre grâce à la pêche et à la chasse, dormir à même le sol, dans la forêt. Lorsqu'ils rencontrent le chef d'un village qui leur dit qu'ils sont les bienvenus mais ne peuvent rester sur la plage, ils se dirigent vers un village "civilisé" où la population est devenue chrétienne. Ils sont accueillis après avoir été reniflés. On leur souhaite la bienvenue, on leur impose des vêtements  car ils ressemblent trop à des sauvages et surtout d'honorer Dieu. La scène est assez drôle surtout lorsque Wawa dit "ils me font peur ces gens" et que Dain répond "à moi aussi". Les conversations entre les deux ne sont d'ailleurs pas bien longues mais parfaitement pragmatiques : "Tu m'aimeras toujours ?" "Oui" "Je ne te laisserai jamais" "Nous aurons combien d'enfants ?" "Au moins cinquante"... Eclat de rire ! Et ce qu'ils disent, ils le font (sauf les cinquante enfants, évidemment). Ce qui est évident entre ces deux là, ce sont les regards, insistants, prolongés, renversants. Pas besoin de longs discours. Ils crèvent d'amour, de désir, de promesses et c'est BEAU !

 

Si on peut reprocher quelques scènes redondantes et sursignifiantes au bord du volcan (bien flippant le volcan), ce beau film d'amour fou dans des paysages inconnus et magnifiques est une surprise de tous les instants.


Quant à la beauté de Wawa et Dain, je vous laisse juges !

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Commentaires

  • J'y cours !

  • Je n'en doute pas. Mais à six heures du mat", tu risques de trouver porter close :-)

  • Ta chronique fait envie, mais il n'est pas sorti chez moi. Grrrr !

  • Ah dommage. J'y pense encore !

  • Je suis déjà séduit par ce film. Il semble être très exotique et rempli de scènes inattendues. En voyant le titre, j’ai tout de suite pensé à l’île de Madagascar, mais c’est le Vanuatu qui sera mis en avant.

  • En effet, le dépaysement est total.

  • J'ai vraiment hâte de voir ce film !

Les commentaires sont fermés.