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AMERICAN PASTORAL

d'Ewan Mac Gregor **(*)

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Avec : Ewan McGregor, Jennifer Connelly, Dakota Fanning

Synopsis : L’Amérique des années 60. Autrefois champion de sport de son lycée, Seymour Levov, dit « le Suédois », est devenu un riche homme d’affaires marié à Dawn, ancienne reine de beauté.

Les bouleversements sociopolitiques de l’époque font bientôt irruption dans la vie bourgeoise, en apparence idyllique, de Seymour. Lorsque sa fille adorée, Merry, disparaît après avoir été accusée d’acte terroriste, il part à sa recherche pour que sa famille soit de nouveau unie. Profondément ébranlé par ce qu’il découvre, il doit affronter le chaos qui secoue la société américaine et jette les bases d’un nouveau monde. La vie de famille ne sera plus jamais la même…

Ce film qui aurait pu être une grande fresque politique et familiale où tout est emporté dans la tourmente est hélas relativement raté et aussi relativement réussi. Mais finalement fascinant dans sa maladresse. Est-ce qu'Ewan McGregor dont c'est la première réalisation a été dépassé par l'ampleur de la tache ? Si la reconstitution d'époque est impeccable, le traitement de l'histoire est trop sage, trop appliqué pour émouvoir. Et pourtant il y avait de quoi.

Je découvre que cette Pastorale Américaine est tirée du roman éponyme de Philip Roth (aaaah Philip Roth !) qui reçut la récompense américaine suprême pour ce livre : le Prix Pulitzer de la fiction en 1998 et le Prix du Meilleur livre étranger pour la traduction française. Il fait également partie des 100 plus grands livres selon le Time Magazine de 2005 et figure à la seconde place du classement des meilleurs romans américains des 25 dernières années par le New York Times. Autant dire que l'acteur/réalisateur ne s'est pas attaqué à de la petite bière. Mais peut-être que, malgré le traitement honorable qu'il en fait, s'est-il confronté  à un trop gros morceau. Car il est évident que l'on devrait sortir en larmes et bouleversé par cette histoire. Il n'en est rien. Mais si l'on peut remercier Ewan McGregor c'est quand même de donner une envie folle de lire l'ouvrage de toute urgence.

Les maladresses proviennent d'abord de la difficulté du réalisateur à entrer dans le vif du sujet. Le prologue est interminable et le narrateur dont il ne sera plus question avant l'épilogue ne passionne guère. On ne sait de quoi il va être question et la présentation des personnages ressemble à une énumération de faits dont on a l'impression de cocher chaque étape. Jusqu'à ce que le couple dont il est question donne naissance à une petite Merry, belle et intelligente mais bègue. Autre maladresse, certaines scènes sont totalement gâchées, ratées... Lorsque Merry demande à son père de l'embrasser et qu'il regarde la bretelle de la fillette glisser sur son épaule, on se demande si l'on va glisser vers une histoire de pédophilie. Une autre scène de séduction entre Seymour qui subit et une jeune fille qui doit lui donner des nouvelles de sa fille disparue est incompréhensiblement longue et incongrue. Le malaise cède vite la place au ridicule. J'ai hâte de voir comment ces deux passages sont traités par Philip Roth qui évidemment n'a pas son pareil pour mettre mal à l'aise...

Plus que jamais l'intime et l'universel sont ici mêlés. Dès lors que la fille de Seymour et Dawn est ado, elle devient par là même une révoltée, rebelle à tout et avant tout rétive à ses parents parfaits, vite dépassés par l'engagement de leur fille chérie. Mais alors que Seymour ne renonce jamais à sa fille et cherche à tout prix à prouver qu'elle a été manipulée et ne peut être responsable des horreurs dont on l'accuse, Dawn sombre dans une profonde dépression.

Honnête et bien propre la réalisation je le répète, n'emporte pas. Là où Ewan McGregor est irréprochable c'est dans la direction d'acteurs. Il n'a jamais été aussi touchant que dans ce rôle de père qui découvre au fil du temps ce que sa fille a fait, ce qu'elle est devenue... La superbe Jennifer Connelly glisse peu à peu, frôle la folie et se ressaisit d'une bien étrange manière. Mais celle qui subjugue ici c'est Dakota Fanning dans le rôle difficile et incroyable de Merry. On est loin de la fillette qui hurlait comme personne dans La Guerre des Mondes. Sale, détruite, coupable, loin de tout glamour elle offre une composition exceptionnelle.

Commentaires

  • C'est peut-être en voyant le film que j'aurais l'envie (ou le courage) de me remettre au roman alors :)

  • :-) J'espère que le livre éclairera les nombreux passages étranges... Et les mots de Roth sur cette incroyable histoire seront de toute façon complexes j'imagine.

  • Le livre est bon mais avec quelques longueurs dans mes souvenirs.
    Le narrateur existe vraiment dans le livre.
    Mais je me souviens surtout que l'histoire est fascinante et de l'incompréhension totale des parents face à leur fille. Elle leur restera étrangère jusqu'à la fin,il n'y a pas d'explications à son attitude. On peut juste deviner ce rejet total de ces parents trop "parfaits". Et c'est là que le narrateur est intéressant dans le livre.
    Cela me donne envie de voir le film. Merci.
    Ceci dit, je suis une grande fan de Roth.

  • Je crois qu'il y a toujours des longueurs chez Philip Roth.
    Dans le film il y a quand même une tentative d'explication psy sur le comportement de la fille qui essaie d'échapper à la perfection de ses parents. D'ailleurs elle cesse d'être bègue dès lors qu'elle les quitte. Mais c'est un peu simpliste.
    Mais ici le narrateur est inintéressant car il n'apparait qu'au début et à la fin.
    Comment ne pas aimer Roth ?

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