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FIORE

de Claudio Giovannesi **

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Avec Daphne Scoccia, Josciua Algeri, Valerio Mastrandrea                                  

Synopsis : Daphne est une adolescente de 17 ans, frêle, jolie, paumée, qui survit dans le métro de Rome en braquant les usagers pour leur voler leur téléphone. Arrêtée, condamnée, elle atterrit dans une prison mixte pour mineurs.

Elle y rencontre Josh, rebelle, romantique, à fleur de peau – comme elle. Au sein d’un univers répressif où tout contact entre filles et garçons est interdit, au rythme des conversations échangées d’une cellule à l’autre et des messages clandestins, Daphné et Josh tombent amoureux.

Suivant que l'on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide, on considèrera ce film à moitié raté ou à moitié réussi. Forcément il est un peu décevant car il aurait pu être un meilleur film, un plus grand film. On ne sait jamais trop où l'on va. Film sur la jeunesse délinquante ? Sur le milieu carcéral pour mineurs ? Premiers émois romantiques d'une petite jeune fille indomptable mais fleur bleue ? C'est flou, c'est vague, hésitant ! Cela dit un thème n'en empêche pas un autre mais bon, il manque un je ne sais quoi qui aurait fait que.

Les premières scènes où Daphne vole des portables pour se faire de l'argent sont dynamiques et l'on suit la course effrénée de la jeune fille pour échapper à ses poursuivants presqu'en apnée. Dès lors que le film se passe à la prison, il ralentit, forcément, difficile de piquer des sprints dans cet endroit. Mais il se fait bizarrement mou et répétitif. La rencontre avec Josh est difficile à croire. Comment est-ce si simple ? Cette prison n'est évidemment pas le paradis mais n'est pas non plus l'enfer comparé à tout ce que l'on a déjà pu voir jusqu'ici du milieu carcéral féminin au cinéma. Néanmoins on sent bien l'ennui, la difficulté à dormir, les nerfs à vif ! Evidemment les filles sont promptes à se fiche des raclées et demeurent malgré tout des rebelles et n'ont qu'une envie légitime : sortir de là au plus vite. Pour Daphne, ce n'est pas simple, elle pourrait voir sa peine diminuer si son père acceptait qu'elle vive chez lui. Mais il sort lui-même de 7 ans de prison, se trouve sous contrôle judiciaire et n'est pas moralement armé pour prendre en charge sa grande fille de 17 ans un peu rebelle. C'est déchirant.

J'ai aimé que la musique n'interveinne dans le film qu'au moment précis où Daphne récupère un MP3. Ce n'est pas grand chose mais cela prouve que le réalisateur fait attention aux détails.

L'histoire d'amour sans surprise ronronne gentiment et l'on se dit qu'il serait temps de conclure. Mais le réalisateur fait entrer en scène le père et c'est là que le film prend tout son sens et l'on se redresse sur son siège prêt à suivre leur histoire à eux deux. Il faut dire que face à Daphne dont c'est le premier rôle et qui est un mix de Béatrice Dalle jeune et Kirsten Stewart, même moue, même allure, même énergie et une petite dent cassée adorable, il place Valerio Mastrandrea qui est selon moi l'un des meilleurs acteurs italiens actuellement. Malgré l'excellence de Daphne, mais qui était jusque là bien seule face à une interprétation des autres un peu amateur, c'est à lui que l'on doit les scènes les plus fortes et les plus émouvantes. Jusqu'à une fin en queue de poisson qui m'a laissée sur ma faim.

Valerio Mastrandrea, acteur magnétique (oui je sais, un de plus...) était dans Les équilibristes, (où il était bouleversant), Ciao Stefano (où il m'a fait mourir de rire avec le slam le plus tordant du monde) et il était également récemment responsable des plus belles scènes du dernier Bellocchio Fais de beaux rêves. Il possède cette tendance naturelle à tirer chaque film, chaque scène vers le haut. L'escapade en bord de mer fait partie des plus beaux moments du film et j'ai adoré le moment où Daphne, bougon, récalcitrante, finit sa bière sans se presser (alors qu'elle devrait) et aboie "pourquoi tu m'regardes comme ça ?", il lui répond "je te regarde pas, je t'attends". Ce sont des moments comme ça, tout simples, mais inoubliables qui me font aimer le cinéma.

Commentaires

  • Ah oui alors, Valerio Mastrandrea, je suis pour aussi ! Enfin bof, pas trop attirée par ce film (les premiers émois romantiques d'une petite jeune fille indomptable, ça me soûle, j'en ai trop vus), même si la jeune Daphne Scoccia semble avoir effectivement un physique intéressant. A suivre visiblement !

  • Question beaux gosses, j'ai l'impression qu'on est raccord :-)
    Oui les histoires d'ados qui s'émeuvent RAS LE BOL. Mais celle-ci est un peu différente même si elle a un cœur de princesse. J'aurais dû plus insister sur le fait qu'elle joue VRAIMENT bien que sur son physique.
    Saoûle, soule, ça me va !

  • ça me saoule plutôt ! Ou les deux sont bons ? Je ne sais plus à la fin.

  • "J'ai aimé que la musique n’intervienne dans le film qu'au moment précis où Daphne récupère un MP3."

    Souvent, c'est ce que je reproche au cinéma américain. D'inonder le film de musique et de son en oubliant que l'image et les émotions peuvent être transmises en silence. C'est aussi ce que j'admire et apprécie chez le cinéma japonais, cette faculté à filmer brute, sans rajouter une nappe sonore comme pour combler un vide.

    Alors rien que pour ça, et malgré ses imperfections, son verre à moitié vide, j'aurais envie de le découvrir (et puis, je n'ai pas souvent l'occasion de découvrir le cinéma italien).

  • Concernant la musique j'suis mitigée... parfois j'aime qu'il y en ait plein, et d'autres fois, ça me gave grave !
    ça aussi c'est du commentaire qui envoie !

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