Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

ORPHELINE

d'Arnaud Des Pallières °

219700_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Avec Adèle Haenel, Adèle Exarchopoulos, Solène Rigot, Gemma Arterton, Jalil Lespert

Synopsis : Portrait d’une femme à quatre âges de sa vie. Petite fille de la campagne, prise dans une tragique partie de cache-cache. Adolescente ballottée de fugue en fugue, d’homme en homme, puisque tout vaut mieux que le triste foyer familial. Jeune provinciale qui monte à Paris et frôle la catastrophe. Femme accomplie enfin, qui se croyait à l’abri de son passé. Quatre actrices différentes incarnent une seule et même héroïne. 

Ah que je me suis ennuyée !!! Et pourtant l'entreprise a tout pour séduire. Raconter l'histoire d'une femme à quatre âges de sa vie (pas très éloignés cela dit puisque la plus âgée des quatre ne doit pas avoir trente ans), la faire interpréter par quatre actrices différentes et lui faire même changer de prénom ! Ok, pourquoi pas  ? Et on sent que les actrices se sont impliquées corps et âme pour cette histoire. Corps surtout !

J'ai tenté de comprendre. Ce film nous dit peut-être que la vie, si elle n'est pas un long fleuve tranquille, et le calvaire existentiel de cette femme le prouve, elle peut aussi prendre des directions nouvelles, faire aussi que l'on change, que l'on évolue. Ce n'est pas faux et les événements de la vie permettent à chacun de changer, d'évoluer, de se tromper ou de rectifier le tir. Certes, mais encore ?

Le parcours de Karine (appelons-la Karine) est mal barré dès l'enfance. Mais je ne comprends pas, où est passée la belle complicité qu'elle partageait avec son père au point qu'à l'adolescence il la batte comme plâtre l'obligeant à se réfugier dans sa chambre et à se barricader ? Bien sûr, un drame pendant l'enfance, que manifestement personne n'a réussi à surmonter a fait exploser cette famille. Mais le déterminisme accablant qui régit la vie de Karine finit par être lassant. Cette fille attire les coups comme la poisse. Sa quête d'amour la fait se jeter dans les bras du premier venu, de tous ceux qui passent... et encore se jeter dans les bras, l'expression est mal choisie car elle suppose un minimum de tendresse. Karine n'est qu'un corps, un objet sexuel. Consciente malgré tout de l'attrait qu'elle exerce sur les hommes, elle s'offre et quémande. Mais l'homme souhaite qu'on le suce, pas qu'on lui demande de l'amour. C'est éprouvant de la voir ainsi constamment malmenée par tous ces types, tous plus humainement répugnants les uns que les autres. Sauf un.

Même lorsqu'elle va rencontrer une fille, qui va également partager son lit, ce sera pour tomber dans une histoire encore plus sordide, plus dangereuse. Karine est toujours contrainte, soumise, exploitée. Et lorsqu'elle s'en sort, provisoirement, c'est au prix de mensonges et de tricheries qui lui coûteront cher.

Mais ce n'est pas seulement l'histoire qui m'a irritée. La lumière, les cadrages sont lamentables. J'ai rarement vu des actrices aussi mal filmées. En gros plans serrés sur leur visage, pores dilatés, boutons apparents... on se demande comment le réalisateur leur a vendu cet éclairage ! Tout comme j'aimerais être une petite souris pour entendre les arguments d'un réalisateur qui les déshabille avec tant de délectation. Comment font-ils pour convaincre les actrices et qu'elles acceptent ? "Alors là, ma chérie, ton partenaire va te malaxer les seins pendant 107 ans. Ce sera capital pour le film". Ah oui ? A-t-on jamais vu UN acteur se faire pétrir la bite pendant cinq minutes à l'écran pour faire avancer l'action ???

Néanmoins, il faut reconnaître que si Adèle Haenel est superbe comme toujours, Adèle Exarchopoulos un peu cantonnée dans le même rôle depuis ses débuts, celle qui explose littéralement ici est Solène Rigot. Âgée de 25 ans pourtant, elle interprète Karine à l'âge de 13 ans. Elle est le cœur vibrant du film, celle qu'on a envie d'aimer, de protéger, de sauver. La seule émotion du film vient d'elle et elle prouve qu'elle serait capable de tenir un film à elle seule. Espérons que des réalisateurs mieux inspirés la sollicitent.

Résultat de recherche d'images pour "solene rigot"

Commentaires

  • Je n'avais déjà pas envie d'aller voir ce film, mais là, tu m'achèves ... beurk.

  • Oui beurk, y'a de ça !

  • Flûte ! il me tentait bien pourtant celui-là. En même temps, "Michael Kohlhaas", l'homme qui murmurait à l'oreille des frisons, ça ne m'avait pas franchement bouleversé.
    Mais bon, pour Adèle H (m'étonnerait que ce soit elle qui se fasse malaxer les miches pendant des heures, me trompe-je ?) tout de même. Et puis cette petite jeune dont tu dis du bien, why not.

  • Et si... c'est Adèle H.
    Consternant et inutile ! Pour nous les filles (enfin, les coincées comme moi...) c'est juste un truc de mec, voyeuriste, débile, vulgaire !
    Mais la petite Solène... une merveille ! Tu vois Natalie Portman dans Léon... ben idem, en mieux !

  • Je ne comptais pas aller le voir car justement je craignais de voir... tout ce que tu décris !

  • Et bien moi je ne m'attendais pas du tout à ça :-(

  • Le regard de ce type sur les femmes me débecte. Quelques cours de psychologie féminine ne lui ferait pas de mal, car la femme reste visiblement du domaine de l'inconnu pour lui, il a vraiment rien, mais rien compris. Vulgaire, voyeur, débile. Et prétentieux.

  • Ce film m'a tellement gavée que j'en perds mon orthographe.

  • Je suis tellement d'accord que je n'ai pas vu la faute du premier coup.
    Je me demande pourquoi j'ai été aussi soft dans ma note.
    Oui c'est débectant. Une femme est un truc beau jeune et baisable. Point.

  • Je te trouve bien soft, effectivement. A croire que ce type bande mou, pour fantasmer à ce point sur les lèvres de ses actrices (car les femmes ne sont - au mieux - qu'un corps non pensant, au pire, une bouche qui suce). Il voulait filmer une femme qui lutte pour sa liberté, une femme qui désire et qui est généreuse. Je ne vois qu'une femme aliénée au désir des hommes, exclusivement résumée à son corps érotisant. Si je suis le résonnement de ce gars, une éjac faciale doit être le summum de l'extase féminine, le sommet de sa liberté et la meilleur expression possible de son don de soi. Et dire qu'il se dédouane en disant que cette histoire est adaptée d'une partie du vécu de sa co-scénariste. La pauvre, elle n'est pas encore sortie de son cercle infernal, car il y a réussi à poser sur elle un inième regard masculin dégradant. Ceci dit, son regard sur les hommes n'est pas mieux : réducteur, caricatural, avilissant. Je ne sauve rien dans ce film, sauf l'interprétation des actrices. Et encore, je n'ai jamais vu jouer aussi mal Adèle Haenel. Adèle Exarchopoulos s'enferme dans les mêmes types de rôle et risque de devenir la nouvelle Valérie Kaprisky du cinéma français (on sait ce qu'est advenu de sa carrière). Par contre, Solène Rigot est bien la révélation du film, je suis d'accord là-dessus.

  • le raisonnement...

  • La co-scénariste a dû donner son aval au réalisateur j'imagine ! Mais c'est vrai que ça ne ressemble en rien à un manifeste féministe.
    L'accouchement d'Adèle Haenel... GRAND MOMENT ! Si des jeunes femmes qui n'ont pas eu d'enfants ou pire, des femmes enceintes voient ça... elles risquent la fausse couche !
    La petite Exarchopoulos devrait s'en sortir mieux que Valérie Kaprisky. Mais parfois je me dis en voyant cette Adèle : que doivent penser ses parents de la voir toujours dans le même rôle hypersexuel ? J'imagine ma petite fille devenir actrice. Je lui dirais de refuser ces rôles mais elle ne m'écouterait pas :-)
    Quant à raisonner et résonner... J'ai ri. ça m'a rappelé mon père qui nous disait quand il était fâché et qu'on avait dit une connerie : "tu résonnes comme un tambour". Voilà, Des Pallières résonne comme un tambour ! Quant à ce qu'il pense de la femme, c'est à vomir effectivement.
    Mais on en a autant à son service.
    Heureusement qu'il avait désapé Mads dans Michaël Kohlaas :-)

  • @Heureusement qu'il avait désapé Mads dans Michaël Kohlaas :-)
    Ouiiiiii !!!! mdr
    Pour la peine, tu as remarqué avec quelle noblesse de caractère il avait traité à ce personnage (un peu obtus quand même).

    Quel lapsus, j'ai ri aussi quand je me suis relue :)

  • Un tantinet monomaniaque. Même crados, il pouvait les récupérer ses canassons !

Les commentaires sont fermés.