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RETOUR À MONTAUK

de Volker Schlöndorff **(*)

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Avec Nina Hoss, Stellan Skarsgard, Suzanne Wolff, Niels Arestrup

Synopsis : L'écrivain Max Zorn arrive à New York pour promouvoir son dernier roman. Sa jeune femme Clara l'a précédé de quelques mois pour contribuer à la parution du livre aux Etats-Unis. Dans son roman, Max raconte l'échec d'une passion dans cette ville, il y a 17 ans.

Presque par hasard, il revoit Rebecca, la femme en question. Originaire d'Allemagne de l'Est, elle est devenue entre temps une brillante avocate et vit depuis 20 ans à New York. Ils décident de passer encore une fois un week-end ensemble. C'est l'hiver à Montauk, le petit village de pêcheurs au bout de Long Island. Deux transats vides, face à l'océan. Ils attendent deux personnes qui s'étaient perdues pendant très longtemps. Maintenant ils reviennent à Montauk, plein d'espoir et de regrets sur une vie commune manquée.

C'est une histoire pleine d'élégance, de regrets, d'espoir et d'intelligence. Il faut dire que nous ne sommes pas dans un milieu d'incultes sans le sou. L'appartement, les toilettes, le mode de vie de Rebecca sont un sommet de bourgeoisie. Si elle hésite un peu à revoir Max qui re-entre dans sa vie presque par effraction tel un bulldozer sûr de son fait, elle finit par lui proposer de façon très autoritaire de l'accompagner à Montauk, là où ils se sont jadis aimés.

Pour ceux qui comme moi ne connaissent pas Montauk, il s'agit d'un hameau situé à l'extrémité de Long Island. Au bord de l'Océan donc, avec des plages de sable fin interminables et romantiques propices aux balades et à la méditation. Un rêve de paysage. A quelques encablures de New-York.

Mais avant cette escapade, on suit les quelques jours marathon de Max qui doit promouvoir son nouveau roman. Entre interviews, lectures, passages à la radio, Max, épaulé par une attachée de presse au-delà du dévouement et sa femme Clara elle aussi dévouée et terriblement amoureuse mais pas dupe du charme de son homme, le rythme est vif. Tout n'est que mouvement. Un véritable tourbillon.

Les retrouvailles de Max et Rebecca calment le tumulte. Tout devient calme et Max fait un grand numéro de charme presqu'à son insu, tellement sûr de lui. Finalement après avoir observé les retrouvailles et l'évolution d'un couple, sans grande surprise mais avec beaucoup de charme voire de raffinement, on va finir par se retrouver face au portrait d'un égoïste. D'ailleurs Rebecca lui dira à propos d'une chose insignifiante : "Mais Max, tu n'as jamais rien compris."

Ce sont les femmes qui vont nous anéantir avec deux scènes inattendues et qu'elles portent haut et fort. L'une, lorsque Max va découvrir dans quel taudis vit sa femme Clara depuis qu'il l'a envoyée en repérage à New-York. Jamais il ne s'était préoccupé de savoir où elle avait vécu tout ce temps.

ATTENTION SPOILER. STOP READING.

Et l'autre, lorsque Rebecca explique à Max pourquoi elle n'est pas libre. Et là, j'ai fondu comme une flaque sur mon siège. En quelques phrases et avec une simplicité exceptionnelle Rebecca/Nina Hoss (d'une beauté !!!) explique comment ce que Max voit d'elle ne sont que des restes et comment Marcus, son compagnon mort prématurément a emporté une partie d'elle. Entendre dans un film exactement ce que je vis et ressens depuis trois ans est particulièrement troublant. Et c'est pourtant précisément ça, le manque, le vide, l'absence, la présence et la sensation permanente de ne pas être libre...

FIN DE SPOILER. READ AGAIN

Le film est donc inégal mais il s'en dégage beaucoup de charme et d'élégance ce qui, rien que pour ça, en fait une rareté. Il faut dire que Stellan Skarsgard sexy malgré ses 66 ans, élégant "comme un antiquaire européen", Nina Hoss belle et subtile et Suzanne Wolff (l'infortunée compagne) radieuse et énergique apportent beaucoup de tenue à cette histoire triste et belle.

Le personnage détestable de Niels Arestrup n'apporte rien à l'affaire mais c'est toujours un régal de l'entendre, ici souffler avec gourmandise quelques horreurs.

Commentaires

  • J'adore Nina Hoss et j'aurais tellement aimé voir ce film sur grand écran. Mais - bien évidemment - il n'est pas encore prévu chez nous. Je le note donc.

  • J'aurais pas cru que tu aimais Nina Hoss :-)))
    Il va arriver c'est sûr.

  • Sexy, tu dis ? Ce n'est pas pour ça que j'aurais envie de le voir. Mais j'apprécie énormément Stellan Skarsgard que je suis dans tous les Lars Von Trier... Je suis un peu moins sa carrière américaine (Will Hunting, film chevet), je suis quand même un petit fidèle des Avengers.

    Tout ça pour dire que j'aimerai bien retourner à Montauk, même si je n'y suis jamais allé. Et y aller pour aller rencontrer Nina Hoss (tiens, j'avais beaucoup apprécié Gold)...

  • Oui sexy... en plus du reste toujours d'actualité.
    J'ai adoré comment il se faisait tacler par Kirsten Dunst dans la merveille des merveilles Melancholia.
    Nina Hoss va te plaire mais... elle n'est pas libre.

    Aller à Montauk, j'aimerais...
    Gold tu dis ?

  • Gold (2013), à ne pas confondre avec le film (2016) avec Matthew McConaughey,
    un western germano-canadien dans le Klondike... J'aime ce genre de western qui mêle autant l'âme des paysages que celle des porteurs de flingues...

  • Montauk c'est là que se rencontrent les deux protagonistes de Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Et qu'ils s'y retrouvent. Là aussi en hiver! "Meet me in Montauk..."

    Ça me dirait bien de revoir cette plage au cinéma...

  • Ah oui ???
    Super info ! ça me fait encore plus aimer le film !
    Quelle plage !!!

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