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NUMÉRO UNE

de Tonie Marshall **

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Avec Emmanuelle Devos, Suzanne Clément, Richard Berry

Synopsis : Emmanuelle Blachey est une ingénieure brillante et volontaire, qui a gravi les échelons de son entreprise, le géant français de l'énergie, jusqu'au comité exécutif.

Un jour, un réseau de femmes d'influence lui propose de l'aider à prendre la tête d'une entreprise du CAC 40. Elle serait la première femme à occuper une telle fonction. Mais dans des sphères encore largement dominées par les hommes, les obstacles d'ordre professionnel et intime se multiplient. La conquête s'annonçait exaltante, mais c'est d'une guerre qu'il s'agit.

Je n'ai pas dû apprécier ce film à sa juste valeur car le monde du travail dans les bureaux est pour moi une grande source d'angoisse. Voir ces tours de verre monstrueuses qui s'élèvent, le dédale des couloirs et des bureaux aux décorations soignées mais anxiogènes, entendre le son des téléphones... sont pour moi plus terrifiants que les coups de cymbales inutiles dans les films d'horreur. Passées ces considérations, faire ensuite connaissance des personnes qui hantent ces lieux n'arrange pas les choses. Leurs aspirations, leur ambition, leur rêve de carrière, leur quête insatiable du pouvoir au mépris de leur vie privée voire de leur santé m'échappent totalement, me dépassent.

Je dois admettre que Tonie Marshall nous plonge dans cet univers impitoyable de façon remarquable. Chaque partie du film est ponctuée par des vues admirables mais glaçantes de ces quartiers d'affaires, la City de Londres, la Défense de Paris. On sent que la réalisatrice a pris un plaisir fou à filmer ces labyrinthes impersonnels et froids qui abritent le travail, les complots et manigances au cœur de cette histoire.

Emmanuelle a donc fort à faire pour parvenir au sommet d'une société du CAC 40 qu'un groupe de féministes influentes lui propose. Dans ce monde d'hommes sur-codé, il ne fait pas bon être une femme. Et en filigrane on peut voir toutes les petites humiliations et les gestes et paroles déplacés mais c'était pour rire..., une main sur un genou par ci, une remarque sexiste par là, à la limite du harcèlement dont sont victimes les femmes, d'autant plus lorsqu'elles sont belles et compétentes comme Emmanuelle. Mais la compétence est rarement évoquée par les hommes. D'après eux une femme qui réussit n'y parvient que par la séduction. Ben voyons.

Malgré tout, je n'ai jamais eu l'impression que le film sombrait dans la caricature. Il m'a paru hautement documenté et hélas très réaliste. Cela dit avais-je envie de faire connaissance de ce milieu où ne règnent que l'antipathie et la malveillance ? Non. Ici tous les coups bas sont permis et ce n'est que grâce à eux que tout avance. Répugnant.

Je salue très très bas la réalisation énergique, le combat (ou constat) féministe, l'interprétation flamboyante d'Emmanuelle Devos (mais on n'est pas surpris, cette actrice est parfaite), celle mielleuse voire fielleuse de Richard Berry et excellente de tout le casting en costumes et talons hauts. Mais je vous invite à vous faire votre opinion, moi, j'étais trop écoeurée de tout ce monde, je n'ai pas pris suffisamment de recul pour apprécier le film dont je suis sortie avec une seule envie : RESPIRER.

Commentaires

  • Je regarde autour de moi... Putain, pas une femme... Où c'est que je vais bien pouvoir coller ma main toute moite à l'émotion de voir un joli cul dans un tailleur... C'est plus ce que c'était... ou alors je me suis planté dans mon job... Faut travailler dans quoi pour pouvoir poser une main sur la cuisse d'une Emmanuelle Devos, toujours parfaite dans tout ce qu'elle fait...

  • Et puis, y'a pas qu'Emmanuelle Devos...
    J'adorerais aussi mettre ma main sur la cuisse d'une Suzanne Clément que j'adore tant dans les films de Dolan...

  • Tant que la femme est consentante (nuance difficile à assimiler je l'admets, car c'est bien connu quand une femme dit non, ça veut dire oui...) et quelque soit le milieu, je n'y vois AUCUN problème, au contraire !
    Il ne faut pas tout confondre.
    Désolée : sujet sensible.

    P.S. : pourquoi je m'excuse ?

  • Je suis d'accord, parce qu'effectivement, du consentement il y en a rarement, des fois un consentement "forcée", ce qui n'est plus vraiment un vrai consentement, et je crois que ce n'est pas qu'au bureau, malheureusement...

  • Merci donc de comprendre que je suis "pour" toutes les mains au cul du monde, à condition que madame l'accepte ou le souhaite (si, si ça se peut !). C'est intime et ça doit être un moment rock and roll de PARTAGE et de complicité. Pour le reste, son "émotion moite", on se la garde pour soi et on fait comme Weinstein, on va se soulager dans le ficus du coin (oui, ce minable l'a fait...)
    Rares sont les filles qui vont mettre la main au panier d'un garçon parce qu'elles le trouvent à leur goût. Elles se feraient vertement remettre à leur place j'imagine.

  • @ Le Bison:
    Wolinski avait consacré pas mal de dessins et d'albums à la thématique évoquée dans votre dernière phrase (les femmes qui prennent les devants). Un grand humoriste...
    Je pense (sans être exhaustif!) à "Vous en êtes encore là, vous?", à "Les femmes sont des hommes comme les autres", à "Trop beau pour être vrai"...
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

  • J'ai énormément aimé ce film. Il est écoeurant par son contenu oui, mais on tombe pas de sa chaise quand même. Et le monde des bureaux, je le connais (pas à ce niveau-là bien sûr !) et je n'ai pas été trop perdue. Je pense que la réalité est pire. L'interprétation est parfaite. La soif du pouvoir est autant partagée par les femmes que par les hommes si on leur en laisse la possibilité. Ce n'est pas glorieux, mais humain.

  • C'est parce que j'ai failli asphyxier dans ce monde (pas dans ces sphères pourries non plus. Quoique les chefaillons qui ont un petit pouvoir peuvent faire des merveilles...) que j'ai du mal à le supporter au cinéma. Surtout représenté de façon aussi réaliste.
    Ah zut j'ai oublié de parler de Sami Frey magnifique.

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