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BIENVENUE À SUBURBICON

de George Clooney **(*)

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Avec Matt Damon, Julianne Moore, Oscar Isaac, Noah Jupe, Karimah Westbrook

Synopsis : Suburbicon est une paisible petite ville résidentielle aux maisons abordables et aux pelouses impeccablement entretenues, l’endroit parfait pour une vie de famille. Durant l’été 1959, tous les résidents semblent vivre leur rêve américain dans cette parcelle de paradis.

Pourtant, sous cette apparente tranquillité, entre les murs de ces pavillons, se cache une réalité tout autre faite de mensonges, de trahisons, de duperies et de violence... Bienvenue à Suburbicon.

Pour se replacer dans le contexte, il faut savoir qu'en 1944, le Président Roosevelt signe le G.I. Bill, une loi américaine permettant aux soldats démobilisés ainsi qu'aux anciens soldats issus des minorités de contracter des prêts leur permettant d'acheter un logement. C'est ainsi que s'installe la famille Meyers dans cette banlieue proprette flippante, digne du Truman Show.

Démonstration.

Suburbicon :

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Truman Show :

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Lorsque le facteur très aimable vient remettre le courrier à la famille Meyers et qu'une femme noire lui ouvre la porte, il demande à voir la propriétaire. La femme noire qui a ouvert lui répond : "je suis Madame Meyers". Elle ne sait pas encore que ce facteur va sonner à chaque porte et demander à tous les occupants s'ils ont vu ce qu'il a vu : une famille noire dans une banlieue blanche ! Et on se dit d'emblée que cette Amérique d'une époque qu'on pourrait croire révolue est exactement celle d'aujourd'hui, celle de Trump. Inculte et raciste. Les occupants des autres maisons iront jusqu'à se réunir pour décider de construire un mur de planches pour isoler la maison des Meyers des autres. Mais ça ne sera pas suffisant et ils ne s'arrêteront pas là. On a envie de hurler et on reconnaît bien là la colère de George Clooney toujours honteux d'être le citoyen d'un pays dirigé par un malade, haineux et belliqueux.

Juste en face, la famille Lodge composée du père, de la mère, de  sa sœur jumelle et du fils fait moins la fine bouche, même si c'est du bout des dents. Le petit Nicky est même sommé de sympathiser avec le fils des Meyers. Devenir amis ne posera strictement aucun problème aux deux garçons du même âge. La famille Lodge en apparence exemplaire et idéale a d'autres chats à fouetter que ces problèmes d'intégration et de ségrégation. Et c'est la grande originalité du film. Alors que les Meyers font face à l'agressivité permanente de leur environnement (chaque nuit les voisins se rassemblent autour de leur maison pour chanter, faire du bruit et les empêcher de vivre) qui ira crescendo jusqu'à une nuit d'horreur, les Lodge s'enlisent dans des magouilles que leur apparente respectabilité ne laisse même pas imaginer. La nuit où les Meyers vivront l'enfer, les Lodge seront très occupés de leur côté. Ce qui se passe chez les Meyers sera même en quelque sorte une espèce de diversion de ce qui se passe chez les Lodge.

Vous n'avez rien compris ? C'est normal et je ne comprends pas pourquoi je complique à souhait alors que tout est limpide. Sachez que dans les premières minutes, les Lodge sont victimes d'une agression à leur domicile et que la cascade d'emmerdes qui s'ensuit est le cœur du film et que les ennuis de la famille noire sera toujours plus ou moins hors champs mais parfaitement audible...

Et pourtant, une somnolence certaine s'empare du spectateur. J'ai trouvé ce film paresseux. Dès lors que l'on a compris le principe, le procédé, le dispositif du film, on a plus qu'à attendre et à compter et empiler les cadavres et voir gicler le sang. Le seul suspens réside dans un seul élément : est-ce qu'un enfant innocent va morfler ? Je ne vous donne pas la réponse évidemment. Sachez seulement que ce film est issu du cerveau des frères Coen...

Je pense qu'il faut regretter que George Clooney ne soit pas allé au bout de la folie de son scenario comme les frangins l'avaient fait pour Fargo par exemple.

Heureusement, il s'est entouré de deux timbrés qui s'en donnent à cœur joie et n'offrent aucune circonstance atténuante à leurs personnages. Matt Damon (plus moche que jamais) et Julianne Moore sont impayables. Eux qui peuvent être si propres sur eux sont ici lamentables de médiocrité. Hélas la réalisation n'est pas à la hauteur de leur extravagance.

Commentaires

  • Ce film a de base beaucoup de choses pour me plaire et pourtant j'en entends beaucoup de négatif.
    J'irai me faire mon propre avis bientôt.
    Merci de ta chronique
    Bon week end

  • Décevant, mais rien d'honteux.
    Bon dimanche.

  • On reconnaît immédiatement dans ce que tu décris la patte des frères Coen. Las, malgré toute la sympathie que j'ai pour l'acteur et la personne Clooney, j'ai bien peur que ses talents de réalisateur ne soient pas à la hauteur de ses pygmalions (cf son précédent film, le désastreux "Monuments men"). Je passe mon tour, et remets ça à la faveur d'une escapade en dvd pourquoi pas.

  • Autant je peux me déplacer en salle autant le DVD ne fera pas partie de ma dvthèque :-)

  • Malgré tous les respects que je dois à Princécranoir, je ne peux pas laisser passé ça. Dire que George Clooney n'a pas de talent de réalisateur. J'aime énormément Good Night and Good Luck que j'ai souvent regardé. Pour son ambiance, son histoire, et sa réalisation enfumée. Tout comme ses Confessions d'un homme dangereux. Certes, c'est pas les frères Coen, mais quand même, je n'oublie pas ses premiers films...

  • Tu as mille fois raison de ne pas laisser passer cher Bison : ce sont ses deux meilleurs films (surtout "goodnight & good luck"). Mais il faut dire que j'avais encore en tête le désastreux "Monuments men" comme point de repère.

  • Tu dois plusieurs respects ??? ça doit être parce qu'il est prince j'imagine :-)
    J'ai pas osé le dire mais L'homme dangereux et Good night sont vraiment super, et les Marches n'étaient pas mal non plus même si j'avais moins aimé.

  • Te voilà recadré. Va te laver la bouche avec du savon.

  • Ah zut j'en attendais mieux ... (Pascale il n'y a jamais de quoi fouetter un chat ! Tu m'entends JAMAIS !)

  • C'est, hélas, ce que j'ai entendu un peu partout. Je vais quand même tenter le diable ce soir, pour Clooney, pour les frères Coen. J'aurai peut être une pas trop mauvaise surprise !

  • J'en doute... mais c'est parce qu'on en attend trop de cette bande de oufs !

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