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FESTIVAL EFFERVESCENCE MÂCON 2019

SELECTION : ADOLE-SENS

WARDI de Mats Grorud ***

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Beyrouth, Liban, aujourd’hui. Wardi, une jeune Palestinienne de onze ans, vit avec toute sa famille dans le camp de réfugiés où elle est née.

Sidi, son arrière-grand-père adoré, fut l’un des premiers à s’y installer après avoir été chassé de son village en 1948. Le jour où Sidi lui confie la clé de son ancienne maison en Galilée, Wardi craint qu’il ait perdu l’espoir d’y retourner un jour. Mais comment chaque membre de la famille peut-il aider à sa façon la petite fille à renouer avec cet espoir ?

Evoquer une telle tragédie par le biais de l'animation le rend sans aucun plus supportable. Et pourtant malgré le recul que permet cette technique, on se sent immergé dans le quotidien de ces réfugiés qui ont toujours cru qu'ils pourraient retourner sur leurs terres ancestrales. Le réalisateur ne joue jamais sur le misérabilisme ou l'émotion contrainte même si l'on peut voir que progressivement au fil des décennies, les tentes de fortune se sont peu à peu transformées en bâtiments de guingois qui semblent tenir par l'opération du saint esprit.

Ce qui frappe immédiatement, c'est le bruit infernal de la circulation. Au bord d'une route, les enfants semblent chaque jour risquer leur vie pour la traverser et rejoindre l'école. Nous faisons connaissance avec la joyeuse Wardi, petite poupée de 11 ans aux cheveux en bataille qui semblent plus vrais que nature. A son retour du collège, elle retrouve son arrière grand-père adoré qui vient d'apprendre qu'il va bientôt mourir et hélas les médicaments qui pourraient le soigner sont beaucoup trop chers. En lui remettant la clé qu'il garde sur lui depuis toujours, Wardi comprend qu'il n'y a plus d'espoir. A chaque étage de la maison qu'elle habite elle va rencontrer tous les membres de sa famille. Chacun va lui raconter l'étape qu'il a vécue dans le camp depuis ce funeste 14 mai 1948 nommé Al-Nakba (la Catastrophe) date à laquelle fut votée la création de l'Etat d'Israël entraînant l'expulsion des palestiniens de Galilée et à l'origine du conflit sans fin israélo-palestinien.

Le réalisateur utilise deux techniques pour évoquer les époques successives. Les scènes au présent dans le camp sont en stop-motion avec des marionnettes. Chaque attitude est décomposée et donne l'impression de mouvement. Pour les séquences placées dans le passé, il s'agit d'une animation plus classique telle que nous la connaissons du dessin animé.

Tout est très beau, didactique sans être plombant et jamais manichéen et sans jugement. La simple observation de la vie quotidienne suffit à comprendre l'horreur de la situation.

Comme toujours, un festival est aussi l'occasion de découvrir des films inédits, revoir des films adorés ou comme ici rattraper un film qu'on a pas pu voir à sa sortie. A l'issue du film le compositeur de la magnifique musique, Nathanaël Bergèse, était présent et a répondu avec beaucoup de chaleur et de passion aux collégiens (très attentifs et silencieux) non seulement à propos de la musique mais aussi du film qui accomplit une magnifique carrière mondiale, bien méritée.

Commentaires

  • L avais vu a sa sortie. Moments très émouvants de suivre la vie de cette petite fille et de sa famille. Et le trésor que représente la clef cette maison qu ils ont du abandonne....

  • Un très beau film en effet à propos d'une catastrophe humaine

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