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MICHEL-ANGE

d'Andreï Konchalovsky **(*)

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Avec Alberto Testone

En ces années de Renaissance (vers les 1500 et des poussières) les Medicis et les Della Rovere se disputent alternativement le trône papal et Michel-Ange essaie de naviguer d'une famille à l'autre pour continuer à exprimer son talent que dis-je, son génie divin.

Konchalovsky, réalisateur russe de plus de 80 ans évoque Michel-Ange (sculpteur, peintre, poète, architecte, urbaniste) mais aussi une époque, la vie des vrais gens dans la crasse et la boue et celle des riches dans le luxe et l'abondance (mais qui mangent également salement et bruyamment).

Le grand regret du film est qu'on ne voit jamais Michel-Ange au travail. On le suit plutôt dans sa quête obsessionnelle du marbre parfait, obligé de partir sur les routes pendant des mois à Carrare ou ailleurs pour finalement trouver le bloc monstre qu'il veut emmener à Rome ou à Florence la ville adorée de l'artiste, en un seul morceau. La scène très longue, magnifique, sublime, exceptionnelle est un grand moment de ce film difficile qui se mérite.

Il ne s'agit donc pas d'un Biopic ni même des affres de la création mais d'une sorte d'errance où l'artiste, génialement interprété par un homme même pas acteur, se bat, se débat, contre sa famille, ses mécènes, ses apprentis. Il marche courbé, se fâche, trahit, se vend aux uns aux autres et on s'y perd un peu parmi tous ces personnages pas follement intéressants. Michel-Ange, enfin plutôt son travail, est unanimement aimé de tous, amis comme ennemis. Forcément cela attise les jalousies notamment celle de Raphaël, son concurrent direct, aussi propre tel un Elfe de la Comté que Michel-Ange est crasseux et (sans doute) puant. Il perd beaucoup de temps et d'énergie à s'opposer à tous alors qu'il ne demande que du temps pour finir ses œuvres.

Le film est visuellement d'une beauté foudroyante, que ce soit la nature ou la pierre, tout est beau. Je suis moins fan de l'insistance sur tout ce qui est sueur, crasse, caca, vomi même s'il est évident que le tout à l'égout n'était pas d'actualité et que le réalisateur souhaite être le plus réaliste possible.

Michel-Ange est présenté comme un être versatile, tantôt contemplatif, tantôt survolté. L'interprétation habitée voire possédée d'Alberto Testone est un des grands intérêts du film. Son visage incroyable comme taillé à la serpe, ses yeux clairs d'une folle intensité et son rare sourire en font un Michel-Ange très crédible dont on a du mal à détourner le regard.

Cinéma / MICHEL-ANGE d'Andrei Konchalovski – ciaovivalaculture

Mais ce qui rend ce film unique et irremplaçable c'est donc la scène où Michel-Ange se rend à Carrare mondialement connue pour ses carrières de marbre, pour trouver celui qui sera plus pur, plus blanc que nul autre. La scène, très longue occupe un grand moment du film et en se concentrant sur cet évènement incroyable (comment faire descendre ce monstre ?) le film aurait sans doute été un chef-d'oeuvre. La vie des carriéristes, solidaires, fraternels, passionnés par leur travail et Michel-Ange parmi eux, tous couverts de poussière blanche et lui découvrant un visage de Madonne... toute cette partie m'a subjuguée. Dommage pour le reste, trop long, trop confus, trop crasseux, trop puant...

Michel-Ange : Photo Alberto Testone

A la suite du film, je me suis plongée dans la contemplation des œuvres les plus emblématiques de l'artiste notamment la Pietà, David et Moïse. Les détails sont d'une puissance et d'une beauté incomparables.

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Commentaires

  • Ce film est un bon exemple de mariage réussi entre cinéma et histoire des arts. Certes, il nécessite quelques efforts d'attention, mais c'est vraiment une oeuvre "inspirée", à l'image de l'acteur principal.

  • Oui il faut rester vigilant.
    La partie "monstre" est inoubliable je trouve.

  • 'comment faire descendre ce montre' ? Euh, à l'heure d'hiver ?

  • Rien, voire pas grand chose tel ce Michel-Ange & la production cinématographique actuelle. Rien de mieux pour vider définitivement les salles. :(

  • Rolala le manque d'humour...j'ai commenté après avoir corrigé la coquille que tu as observée.

  • En même temps, si Gibraltar est un détroit, qui sont les deux autres ?
    Non, pour rester sérieux la programmation ciné actuelle fait peur, les 5 derniers films évoqués ici même ajoutés au contexte actuel, ben ça (me) donne pas envie de remettre un jour les pieds et le reste dans une salle.
    Netflix a de beaux jours devant lui me semble t-il .. Vu sur la dite plate forme 'The Trial of the Chicago 7', passionnant de bout en bout.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Sept_de_Chicago
    Cheville toujours fragile, au cas ou tu t'inquiéterais de santé jambesque.
    ++

  • Ah ça c'est drôle !

    Michel Ange est quand même un film hors du commun.
    En dans la production actuelle j'ai vu de sacrées bonnes "choses" comme Kajillionnaire (trop us idé sans doute), Drunk (trop imbibé), Adieu les cons (trop con).
    Et désolée, mais j'espère n'avoir jamais à me résoudre à regarder les films sur ma télé.
    Et j'espère faire le plein entre aujourd'hui et demain... Une vie secrète, ADN, sous les toits de Paris... ça va être dur.
    En plus de faire le plein de PQ et de coquillettes. Pour les masques et le gel, c'est bon, je gère !

    Bien sûr que je m'inquiète, mais je ne voudrais pas avoir l'air d'en faire trop !
    Tu vas pouvoir repréparer des jeux :-)

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