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DEUX ANIMÉS ET UNE SUITE (ratée)

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JOSEP d'Aurel ***

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Voix : Sergi Lopez, Bruno Solo, Gérard Hernandez, François Morel, Valérie Lemercier

Février 1939. Submergé par le flot de Républicains fuyant la dictature franquiste, le gouvernement français les parque dans des camps. Deux hommes séparés par les barbelés vont se lier d’amitié. L’un est gendarme, l’autre est dessinateur. De Barcelone à New York, l'histoire vraie de Josep Bartolí, combattant antifranquiste et artiste d'exception.

Un camp de concentration en France ? Mais où vont-ils chercher tout ça ? Dans la réalité obscure et honteuse. On n'a qu'à se servir. Comme beaucoup, je ne connaissais pas cet épisode glorieux de la joyeuse année 1939. Rien que pour cette découverte, le film vaut le détour, mais pas seulement.

Même si le film est assez manichéen, j'ai aimé voir les dessins d'Aurel et par conséquent de Josep s'animer (ou l'inverse) bien que l'animation saccadée demande un temps d'adaptation que j'ai franchi allègrement. On est effaré de voir que les réfugiés politiques exilés se retrouvent parqués pire que des animaux, à même le sol. Heureusement un gendarme, plus conscient que ses collègues de la folie de la situation offre un crayon à Josep qui va mettre sa captivité en images.

J'ai bien aimé l'évolution du jeune garçon, chargé de "garder" à contre cœur son grand-père qui perd un peu la boule. Il n'était autre que le gentil gendarme du camp de concentration. Le garçon deviendra lui aussi dessinateur. L'intervention de Frida Kahlo dont Josep devint l'amant ajoute un côté romanesque au film.

Pour ce film, ce sont les dessins de Josep combattant républicain et artiste qui alimentent la narration. Ses dessins relatent l'abomination qui sévit au camp et c'est grâce à eux que Josep, à même le sol dans la boue parfois, préserve son humanité.

Le casting des voix est formidable.

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Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary de Rémi Chayé ***

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Voix : Salomé Boulven, Alexandra Lamy, Alexis Tomassian

1863, États-Unis d’Amérique. Dans un convoi qui progresse vers l’Ouest avec l’espoir d’une vie meilleure, le père de Martha Jane se blesse. C’est elle qui doit conduire le chariot familial et soigner les chevaux. L’apprentissage est rude et pourtant Martha Jane ne s’est jamais sentie aussi libre. Et comme c’est plus pratique pour faire du cheval, elle n’hésite pas à porter un pantalon. C’est l’audace de trop pour Abraham, le chef du convoi. Accusée de vol, Martha est obligée de fuir. Habillée en garçon, à la recherche des preuves de son innocence, elle découvre un monde en construction où sa personnalité unique va s’affirmer. Une aventure pleine de dangers et riche en rencontres qui, étape par étape, révélera la mythique Calamity Jane.

Il s'agit bien d'UNE enfance de Calamity Jane et non de SON enfance qui paraît-il reste un mystère. Il est probable néanmoins qu'elle n'ait pas été de tout repos. La mère venant de mourir et le père se cassant une jambe la jeune Martha Jane a la charge de ses jeunes frère et sœur et s'occupe de tout lors de l'épopée qui conduit la famille vers l'Ouest. Le père n'est guère reconnaissant voire aveugle à tout ce que la petite accomplit. Elle est par ailleurs la risée des autres gamins du convoi dont un particulièrement, secrètement amoureux d'elle. Personne ne comprend ses attitudes de garçon manqué et tout le monde est choqué par sa personnalité casse-cou et téméraire.

Celle qui deviendra Calamity Jane, mondialement célèbre, est l'une des rares femmes ayant marqué la période de la Conquête de l'Ouest. Le réalisateur en fait un personnage terriblement attachant, évidemment féministe et d'une audace enthousiasmante. Au lieu de se conformer à ce qu'on attend d'une fille, sourire et soumission, Calamity est à elle seule une ode à l'aventure et à la liberté. Sa vie a dû être rude mais face à l'hostilité de tous, elle avait une repartie infaillible qui claquait le bec à tout le monde : "face de bouse", à laquelle elle pouvait ajouter "ton haleine, elle sent les pieds". Irrésistible gamine !

Je vous livre une autre réplique savoureuse, lorsque Jane déguisée en garçon fait un bout de chemin avec un gamin, elle sera un temps recueillie par une aventurière chercheuse d'or qui balance au garçon méfiant : "Bien sûr que c'est une fille. Il faut vraiment être un garçon pour ne pas s'en rendre compte".

Les enfants habitués à l'animation Pixar et Disney sont quelque peu déconcertés par les couleurs et la ligne claire des dessins. Autant les teintes du précédent et déjà excellent film de Rémi Chayé Tout en haut du monde étaient douces et pastel, autant ici elles sont éclatantes et rendent parfaitement hommage aux somptueux paysages que traverse le convoi.

Face à l'immensité et à la beauté des paysages, Calimity, comme nous, s'émerveille le nez au vent à califourchon sur son cheval qui porte le doux nom de Jambon. Petits et grands je vous recommande de partir à la conquête de l'Ouest emmenés par cette gamine intrépide et attachante.

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PENINSULA de Sang-Ho Yeon °

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Avec Dong Won Gang, Do Yoon Kim, Jung Hyun Lee

Quatre ans après la propagation d'une mystérieuse épidémie transformant les individus en morts vivants, zombies pour les intimes, quelques survivants luttent encore dans un pays en ruines. Et alors que Busan qui semblait être l'Eldorado pour les survivants dans l'épisode 1, elle est en quarantaine et devenue le refuge des zombies. Sauf... qu'un gros sac plein plein plein de gros gros billets est resté à Busan. Ne me demandez pas pourquoi, comment, dans quelle étagère, j'ai oublié. Une bande de 4 barbouzes (3 hommes, une femme) triés sur le volet (il faudra au passage que je découvre comment on peut trier sur un volet...) est chargé par... (ne me demandez pas par qui, j'ai oublié) d'aller récupérer le butin. Ils savent pertinemment que la ville est peuplée de zombies qui sont aveugles mais pas sourds et qu'il faudra en découdre. Sauf qu'arrivés sur place, ils découvrent que des hommes, enfin si on peut appeler hommes les tarés ici présents, ont formé une colonie façon Mad Max qui ont pour seule distraction de s'adonner aux jeux du cirque en livrant en pâture aux zombies dans une arène pleine d'eau (pour la beauté du geste sans doute) certains de leurs compatriotes eux aussi choisis avec soin. La petite équipe de 4 est vite décimée par le zombie gourmand et le héro restant fait la connaissance d'une famille rompue aux exigences de la survie en milieu hostile, une femme, ses deux rejetons (une ado et une petite fille de 5 ans à vue de nez qui versera des TORRENTS DE LARMES (l'enfant acteur coréen est étonnant) et un papy gâteau et gâteux.

C'est rien de dire que le petit miracle de Dernier train pour Busan n'est pas renouvelé. D'ailleurs pourquoi prétendre qu'il s'agit d'une suite ? Je pensais qu'on aurait au moins des nouvelles des personnages survivants au précédent carnage. Il n'en est rien. Et là où le Dernier train réussissait la prouesse de mixer film d'horreur, suspense et émotion, on assiste ici à un bon gros film bien bourrin qui aurait mérité un direct-to-video et c'eût été bien payé. Cela ressemble à un épisode bien lourdaud et sans intérêt de la saison 8 des Walking dead, où la même scène se répète ad nauseam. Ici, la petite ado est devenue dans le monde d'après en mode survie, une championne du rodéo car. Elle fonce à toutes berzingues dans les tas de zombies, fait des demi-tours en serrant brusquement le frein à mains... et bon, bref, ce film est une idiotie sans nom qui fait vroom, splatch, pif, paf, boom dans tous les sens. SANS INTERÊT je vous dis.

Il paraît que suite au succès planétaire du Dernier train, le réalisateur s'est retrouvé face à un budget très conséquent. Malheureusement il a tout gâché pour nous livrer un machin pétaradant bruyant et très très ennuyeux !

Commentaires

  • Bonjour Pascale, tu te trouves un peu dure pour Peninsula que j'ai vu sans ennui. Certaines scènes lorgnent vers New-York 1997 de Carpenter. J'ai beaucoup aimé les personnages fémninine : maman et ses deux filles. Elles incarnent le courage face à la gente masculine peu reluisante. Pour Calamity Jane, j'espère le voir. Bonne journée.

  • Bonjour. Tu as raison il n'y a que des hommes. La 1ère femme meurt au bout de 10 mn et la mère (une beauté) et ses filles... on se demande comment elles ont pu survivre au milieu de tous ces cons et des zombies. Ah et il y a Jane à la fin... je ne me suis pas attachée. Tout ça c'est n'importe quoi. Je me suis beaucoup ennuyée.
    Mais pas du tout en suivant les aventures de Calamity.
    Bonne journée.

  • Nous avons vu Calamity et on s'est régalés ! Cette gamine n'a pas froid aux yeux, elle est une fille émancipée avant l'heure, une battante, loin d'être une Barbie...
    Peut-être nous, les adultes, avons plus apprécié les dessins que les enfants (c'était une sortie avec nos petits enfants),tellement lumineux ! Mais ce film nous a permis aussi de chercher les images de la "vrai" Jane et parler de la conquête de l'Ouest.
    Bonne journée

  • Idem pour moi. La plus grande (11 ans) aurait préféré aller voir Parents d'élèves... Elle boudait un peu et finalement s'est laissé prendre par l'action. Je l'entendais s'enthousiasmer et craindre pour la formidable Calamity.
    Bonne journée.

  • "Josep" mérite notre attention en raison du sujet qu'il évoque. Ce n'est pas un grand film d'animation, mais le travail autour des oeuvres du dessinateur n'est pas inintéressant.

    "Calamity" est un vrai bonheur ! Tant pis si la forme de l'animation déroute.

    "Peninsula" a bénéficié de gros moyens... et ça se voit à l'écran. Sur le plan formel, il y a du savoir-faire, mais que de pathos !

  • D'accord avec tout.
    Pour Peninsula... gros pathos final et gros bourrinage permanent.

  • Je partage totalement ton avis sur Josep sauf pour les voix; certaines m'horripilaient ( le petit fils, la fille , certains gendarmes dans le camps !)

  • J'ai beaucoup apprécié Sergi Lopez et François Morel et sa tête de cochon.

  • Tu as fait le plein de film avant le confinement !
    Seul le Chayé me tentait à vrai dire ("tout en haut du monde", c'était très bon). Tu évoques le côté larmoyant de "Peninsula", voilà qui ne m'étonne guère. Déjà quand le dernier train est parti de Busan, ça chialait des grosses larmes de Crocovid. Le Coréen est expansif. Je ne vais donc pas encombrer ce transport en commun.

  • J'avais entendu de mauvaises critiques sur Peninsula mais j'y suis quand même allée. Je dirais que pendant les 2/3 du film, j'ai trouvé que c'était exagéré ce lynchage même si les scènes d'actions numériques sont un peu dégueulasses. Puis après j'ai rejoint les rangs, c'est franchement pas terrible, la fin larmoyante m'a énervée et même si je savais qu'il fallait pas le comparer à son masterpiece, je me suis demandée comment un même homme avait pu réaliser les deux. Y'a un loup là dessous c'est pas possible (genre un bras cassé aux effets spéciaux ou au montage, il a attrapé le covid pendant le tournage et a perdu le gout du cinéma ahaha).

    J'ai pas eu le temps de voir Josep. Et Calamity ne m'attire pas tellement.

  • Je suis tombé sous le charme de Tout en haut du monde, quand je l'ai vu l'an dernier...
    alors de ces trois propositions, pas d'hésitation, c'est Calamity que je retiens!

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