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ELLE ET LUI (1939) DVD

de Leo McCarey ****(*)

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avec Irene Dunne, Charles Boyer

Une des particularités plutôt originale de ce film est que le réalisateur en a tourné un remake  quasi identique mais en couleur dix huit ans plus tard avec Deborah Kerr et Cary Grant. La Love affair du titre original se transforme en An affair to remember mais demeure Elle et lui en français.

Et effectivement cette affaire on s'en souvient dès qu'on la vue, car ce film est l'un de mes préférés de tous les temps. J'ai coutume de dire, car parfois j'emploie des mots de trois syllabes, qu'il doit être la quintessence de la comédie romantique même si la romance commencée joyeusement se transforme en mélodrame.

L'énorme nuance qui peut paraître anodine et qui fait que je garde toute ma tendresse inconditionnelle à la version de 1957 est que Charles Boyer rate une scène essentielle. Lorsque Cary Grant comprend et découvre (SPOILER) pourquoi Terry ne s'est pas rendue au rendez-vous, il s'appuie presque chancelant contre une porte et ferme les yeux. Cette scène, ce moment précis me donnent la chair de poule. Charles Boyer est bouleversé certes... mais n'a pas ce petit truc en plus qui fait que.

Mais reprenons dès le début. Terry, native du Kansas et chanteuse de cabaret et Michel, playboy français, voyagent durant 9 jours sur le même paquebot qui les emmènent de l'Europe vers les Etats-Unis. Chacun doit y faire un mariage financièrement intéressant qui les mettra à l'abri du besoin. Ils se rencontrent joyeusement et décident de passer quelque temps ensemble pour tromper l'ennui. Ils flirtent sans conséquence mais réalisent rapidement que leur attirance est plus profonde qu'un simple badinage.

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Une escale à Madère les mène chez la grand-mère de Michel qui voit l'évidence de leur couple. Dans ce havre de douceur hors du temps qu'est la demeure de la vieille dame qui tarde à retrouver son mari défunt, elle leur donne sa bénédiction. Ce qui les trouble.

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De retour sur le bateau, ils comprennent que leur marivaudage est plus sérieux que prévu. Ils décident de mettre leur sentiment naissant à l'épreuve et de se retrouver six mois plus tard, le 1er juillet à 17 heures, au 102ème étage de l'Empire State Building pour voir s'il a résisté à l'absence et à l'éloignement. Pendant ce laps de temps, Terry et Michel rompent leurs engagements avec leurs fiancés et alors qu'ils se sont toujours fait entretenir, trouvent du travail en vue de subvenir personnellement à leurs propres besoins et pouvoir se marier sans plus dépendre de l'autre.

Ce qui surprend dans les deux films c'est la gaité, l'intelligence et la profondeur. Les personnages ne sont plus tout jeunes. Ils pensaient jusque là que l'amour était forcément tranquille et pourquoi pas intéressé. Mais ils s'aperçoivent que le cœur peut encore chavirer, que l'âme sœur existe. Ils l'expriment avec justesse, sans précipitation. L'heure et leur âge ne sont plus aux erreurs. J'apprécie également particulièrement que les ex futurs conjoints ne soient pas humiliés comme il arrive souvent dans les comédies. En général lorsqu'un personnage est gênant, il est ridiculisé, on s'en débarrasse sans ménagement et le scenario s'arrange pour le rendre antipathique. Ce n'est pas le cas ici où l'estime et l'amitié perdurent malgré la séparation.

Ce couple pétille comme les bulles du champagne rosé, le cocktail qu'ils apprécient tant et puis, l'insouciance fait place à une profondeur d'abord malicieuse. C'est beau de les voir se comprendre sans parler. Les regards en disent long. Et la parenthèse enchantée à Madère est le point de rupture ou plutôt celui où l'harmonie devient évidente. Les scènes dans la chapelle dans chacun des deux films sont magnifiques. A chaque fois Terry élève le visage vers le haut comme pour remercier le ciel de lui envoyer ce cadeau, tandis que Michel (Nickie en 1957) regarde Terry, émerveillé, ébloui, foudroyé d'amour, conscient qu'elle est celle qu'il n'attendait pas.

Le contretemps, inévitable dans les comédies sentimentales, est ici particulièrement douloureux mais vécu avec vaillance et encore une fois, intelligence par les deux protagonistes. Et comme nous sommes aux Etats-Unis, que le 102ème étage de l'Empire State Building est l'endroit de New-York le plus proche du paradis, que Noël est proche... même en essuyant une larmichette, on finit le cœur battant.

Vous ai-je dit que les acteurs sont merveilleux ? Irene Dunne est pétillante et Charles Boyer séduisant. Ils sont formidables.

Bon, puisqu'il faut trancher, c'est Cary Grant et Deborah Kerr qui me font sortir les mouchoirs. Mais quelle que soit l'époque, quel film !

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Commentaires

  • Bonjour Pascale, pour les mouchoirs, je dirais ex-aequo, je ne veux pas les départager. Et oui, Irene Donne et Charles Boyer sont vraiment bien. Bonne journée.

  • Bonjour dasola, Je dois connaître le scenario trop par cœur pour encore pleurer mais je ne me suis toujours pas lassée de l'histoire. Je ne connais pas bien Irene Dunne, elle est magnifique.

  • L'une de mes envies. Un film, non... des films dont j'ai plusieurs fois entendu parler en (très) bien. Je suis sûr que ça me plaira quand je le(s) verrai enfin. J'aimerais commencer par le plus ancien.

    J'avais bien aimé Irene Dunne dans "Mon épouse favorite", mais j'ai un peu oublié...

  • A voir ABSOLUMENT. Comme tu l'as compris ma tendresse reste entière pour le second malgré Irène Dunne absolument délicieuse.

  • Toujours pas vu (ne crie pas), je devais attendre cet article pour finir de me motiver. Je commencerai sans doute par cette version du coup, histoire de les voir dans le bon ordre.

  • Comment veux tu que je ne crie pas, ça me donne envie de HURLER !!!
    Je dirais qu'il faut commencer par la version "moderne" qui donne envie de découvrir celui-ci.
    Mais fais comme tu le sens à CONDITION que tu vois les DEUX !
    Je dois reconnaître que j'ai pensé à toi en écrivant, car je sais que tu ne les as pas vus.
    J'ai vu La vie et rien d'autre. Noiret est une nouvelle fois grandiose. Mais ma préférence va toujours vers le coup de torchon.

  • Du grand Noiret, de l'excellent Azéma, et encore un numéro rigolo de François Perrot.

    ça y est, c'est commandé. "Elle et lui" bientôt à moi.

  • Ah j'avais également zappé ce commentaire malgré une excellente nouvelle.
    Elle et lui à toi...

    Le monologue de déclaration d'amour d'Azéma est bouleversant je trouve.

  • Je l'ai reçu, il me reste à le programmer et à coucher sur le clavier mes impressions. Sans doute en fin de semaine prochaine.

    Magnifique cette lettre.

  • Tu n'as jamais été plus près du Nirvana... ou du 12ème étage de l'empire state Building...

  • Je pétille et je chavire avec toi. Tu as bien fait de m'embarquer. Tu auras mérité ta chronique.

  • ah je suis contente :-) N'est ce pas le top de l'intelligence et de la finesse ?
    J'ai hâte de lire. Applique toi.

  • Un film magnifique. Mais tout à fait d'accord avec toi pour lui préférer la version de 1957, notamment parce que personne n'arrive à la cheville de Cary Grant, pas même Charles Boyer pour lequel j'ai pourtant beaucoup d'affection.

  • Moi aussi j'aime bien Boyer mais Cary Grant est indépassable. Et cette scène lorsqu'il s'appuie contre la porte, pour moi c'est une des plus belle du monde.

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